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Arrivé À Mayotte Fin Decembre


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J'ai bien aimé la description généraliste des fonctionnaires expatriés et primés. Cela me fait rire cette généralisation. Des cons il y en a partout, il y a juste à regarder autour de soi...

ps j'ai été dans ce cas et n'ai jamais un rat ou un crevard!!!!

Mais c'est très bien cela relativise les propos écrits plus haut.

Je connais du monde vivant là-bas encore une fois et je n'ai pas ces descriptions toutes noires.

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Pour détendre l'atmosphère et vu que ca parle des chiens je vais y aller de ma petite anecdote mahoraise...

J'avais loué plein pot une petite voiture pourrie, en bout de course, mais c'était la seule dispo sur Pamandzi, donc je n'ai pas eu le choix. c'était une vraie trapanelle, un infâme tape cul qui souffrait le martyr à la moindre bosse sur la chaussée...

Ce qui devait arriver arriva... en plein milieu de la nuit sur la route entre Bouéni et Kani Kéli, plus de puissance, plus de lumière, plus de direction... black-out total... ca se met à fumer comme un onsen sous le capot, je laisse l'épave finir sa course en pleine voie (pas de bas côté)... une seule pensée en tête: "On est dans la merde..."

Je tente d'appeler le numéro d'assistance sur le contrat dans la boite à gants, avec mes 9% de batterie, le lascar endormi me dit de passer le lendemain à Kaweni pour en récupérer une autre (!?!!)

Ma femme pète un câble, et rappelle le dépanneur... je me fais tout petit... il lui dit qu'il a trop peur de cette route, et qu'il est fatigué, avant de raccrocher... pauvre fou il me l'a mis en rogne...

Je me décide à sortir sur la route pour arrêter d'éventuels véhicules, mais je distingue dans le faisceau de la torche une grosse bête qui me vient droit dessus, sans doute le chien errant le plus atroce que j'ai pu voir, Sri-Lanka inclus! C'était pas un genre de petit "dingo" fauve comme d'hab, on aurait dit un wolfhound qui portait la robe blanche et rousse d'un épagneul breton, c'était une vraie vision démoniaque...

Je me jette dans la bagnole qu'il est déjà à la fenêtre et tourne autours en cherchant mon regard à travers la vitre dès qu'il repasse... on se serait cru à la réserve africaine de Sigean dans la prairie aux lions!

Cette horreur finira par détaler à la vue de phares arrivant dans notre direction... pire qu'une hyène le truc!

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C'est marrant ce glissement vers le sujet Réunion...tu sais, à force Benoït, on a compris que tu pouvais pas la saquer cette île, je ne sais pas pourquoi tu mets autant d'énergie dans sa détestation, ce que tu as pu y vivre pour la détester autant, mais reste sur le sujet Mayotte.

Il a marier une réunionaise, ca l'a achever .... désolé vieux fallait que je l'a sorte .... :-)

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Hors, le soucis à Mayotte, c'est que l'île est envahie de chiens, appelés "bergers des mangroves", issus de longues générations de chien faméliques et croisés de tout ce que les métropolitains on amené sur l'île et surtout, abominablement et lâchement abandonné à la fin de leur séjour "d'expatrié" de 2 voire 4 années. La cage avion Air France n'est pas remboursée par l'état comprenez vous... Les enfants ont grandi, l'appart en France est trop petit..Puis ce sont des rats de toutes façons qui ne veulent rien perdre de leur prime de séjour.Comme un de mes bons potes les nomme, "les crevards"

Espèce très répandue dans les dom-tom, je dirais même envahissante, participant grandement aux tensions sociales, s'enrichissant grassement sous le fort soleil des tropiques au mépris très souvent des populations locales ...

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:D

 

Toi tu avais une torche !! Moi j'avais rien, que dalle... je dois dire que je me suis fait discret et surtout ça me fait froid dans le dos ton truc : j'étais en confiance alors que j'aurais pu me faire bouffer ! :D

:D on a visiblement été dans la même panade!

 

Tu tombais sur ma "hyène" il te mordait direct! ^_^

 

et avec les hurlements d'horreur des makis en arrière plan pour le côté romantique! :thumbs_up:

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Carrément... la route du sud pour moi. En pleine forêt... Pour de bons, j'en ai des sueur froides rétrospectives...

 

Avant de me lâcher seul en forêt après avoir fait le tour de l'île en voiture le chef de projet avec qui je bossais m'avait dit "tu vas voir, c'est l'Afrique mais sans les bestioles dangereuses"... c'était sans compter sur ces sales bêtes de chiens sauvages....

 

Et sans compter également avec les Makis qui défendent leurs territoires en balançant leur crottes sur l'intrus. Indolore, mais super efficace ! :lol: Je me suis fait délogé une fois comme ça, par toute une troupe, je vous garantie que j'ai même pas fait semblant de lutter !! J'ai détalé direct ! On m'a dit qu'il pouvait également balancer des fruits, genre mangues, ou des bouts de bois... j'ai juste eu droit à un tartinage chocolat.

Mayotte, l'île aux odeurs... :thumbs_up:

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ils sont terribles ces makis je les adore! :MRD2:

J'en ai dérangé en pleine nuit qui faisaient les poubelles au jardin Mahoré, me suis fait rouspéter gentiment (les "groin... groin... groin" de protestation) mais j'étais pas tranquille dans le noir, alors j'ai fait mine de grogner et d'aboyer comme un vieux chien de ferme pour qu'ils dégagent... qu'est-ce que j'ai pas fait! :ph34r: ... je me suis fait hurler dessus par toute la clique, et harceler jusqu'à mon bungalow... j'entendais des trucs qui tombaient des arbres mais j'ai pas pensé dans le noir qu'il puisse s'agir de merde! ça a beau être des petites boules de poils, je faisais pas le malin!

 

par curiosité je viens de chercher des images de bergers des mangroves sur gogole, j'en ai trouvé un presque aussi dégueulasse que celui que j'ai fui vers Bouéni:

 

http://caribou976.blogspot.fr/2013/01/foret-seche-et-dziani-dzaha.html

 

un genre de labrador fluet et haut sur pattes avec un museau de lévrier.... iiirk! :ph34r:

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Sylvère, tu t'égares sur ton ressenti à mon sujet.Tu focalises sur une idée qui est tenace chez toi. Tu imagineS une supposition de rancoeur, qui même si elle existait ne pourrait s'adresser à une île en entier, une vision qui t'es personnelle et qui n'a rien à voir avec ce que tu visiblement ignores, l'Histoire. Au point de dire, en gras, que l'Histoire des 2 îles " n'ont rien à voir".

Comme le rappelle Pierre, je suis marié avec une Réunionnaise, j'y ai vécu depuis l'age de 13 ans, il y a bien longtemps. Ma famille y est toujours, et le plaisir d'un repas familial reste une solide motivation pour accepter de supporter bien des désagréments qui sont le lot de votre vie réunionnaise.

La Réunion est ce qu'elle est, la réalité politique d’événements historiques liant depuis 2 siècles ces deux îles sont ce qu'ils sont. En lisant cette phrase disant que les deux iles n'ont rien à voir, je me dis que tu as loupé quelque chose dans ta culture générale de l'Océan Indien.

Ta vision de la partition des Comores, c'est un exemple. Mais aussi, semble-t-il que tu ignores une partie de l'Histoire Réunionnaise avec Mayotte.

Depuis l'Histoire coloniale ancienne de Mayotte, avec ses sucreries esclavagistes menées par des capitaux de la Réunion, jusqu'aux comptoirs commerciaux du 20e siècle venant tous de la Réunion, important voitures, banque, commerce de quincailleries, BTP, alimentation, tout ou quasiment étant géré encore aujourd'hui depuis la Réunion.

De la perception des Mahorais, qu'on appelle Comoriens à la Réunion, voire comme l'insulte locale le dit, "comore", tu n'as pas l'air d'être en touche avec la réalité du quotidien. La misère des bindonvilles mahorais, tu n'as pas du la voir en allant à la pêche.

Mais de cette Histoire d'intégration "plutôt réussie" des mahorais à la Réunion que tu évoques, peut-être que tu n'en connais pas l'Histoire, ou peut-être est-ce que parce que tu n'étais pas présent sur l'île de la Réunion à l'époque des pogroms anti mahorais au Port dans les années 80/90? Peut-être aussi parce que tu ne connais pas les discours du PC Réunionnais sur l'intégration de Mayotte à l'Archipel des Comores?

Mais aussi, les faits que tu ne dois pas avoir suivi. Comme les multiples tentatives faites par Mayotte pour que le Port de Longoni obtienne des fonds Européens chaque fois repoussés grâce au lobbying de la Réunion, empêchant ainsi l'accès direct des cargos sans passer par la Réunion? Que la piste de l'aéroport soit enfin mise aux normes pour qu'une autre compagnie qu'Air austral puisse y atterrir? Projet encore aujourd'hui repoussé?

Mais de la Réunion, mettras tu en doute les réalités judiciaires mafieuses et crapuleuses qui ont ponctué les années 80/2000.

As-tu suivi les affaires Réunionnaises qui ont amené aux folles cavales d'élus politiques ayant dilapidé des millions dans des gouffres sans fonds mais pas sans intérêts privés?

As-tu suivi les débats parlementaires où les élus Réunionnais s'illustraient par leur absence de soutient envers Mayotte, pire, leur lobbying effréné pour refuser la départementalisation qu'ils s'étaient eux même octroyée à coup de 50% de vie chère?

As-tu connu l'époque où Mayotte dans la totalité de ses aspects administratifs était sous la coupe du Préfet de la Réunion, mendiant quelques sous pour avoir quelques moyens? As-tu su que Mayotte servait de dépotoir à fonctionnaires pour la Réunion, y expédiant ses pédophiles, alcooliques ou gêneurs pour quelques années d’expatriation lucrative et feignante, anesthésiant ainsi toutes possibilités d'éveil d'une élite correctement formée ? As-tu déjà entendu un discours d'un célèbre fonctionnaire régional de la Réunion parlant de Mayotte et de sa brousse arriérée qui n'a besoin que de bananes pour vivre et pas d’hôpitaux car ils se débrouillent dans leurs villages? As-tu été hospitalisé à Mayotte dans les années 80/90 où les gens pissaient et chiaient dans les couloirs où les patients étaient installés parce qu'il n'y avait pas de chambres en état alors que la Réunion se payait son 2e CHU, son énième scanner, sans compter pléthores d'établissements publics, lycées, collèges, écoles, extension du port de la Possession alors qu'à Mayotte il fallait attendre le cargo du mois pour avoir une brique de lait ou les jouets de noël?

Enfin, as tu vécu à Mayotte? Tu y es passé en touriste, à quelques reprises, c'est vrai. Il parait que ça donne le droit de savoir et de pérorer en ayant l'air de tout savoir.

Mais as-tu vécu dans les villages comme je l'ai fait? As-tu été en contact journalier avec les gens formés par les cadis qui deviennent enseignants du jour au lendemain et professent en shimaroé à leurs élèves que les kafirs sont impurs? As tu vécu la modification du mode de vie des jeunes en 98 dans les villages quand Canal + a débarqué dans les bangas et que les jeunes payaient 5 francs pour le film de cul de minuit, époque où les viols et agressions ont explosés à Mayotte? Etais tu là quand la jeune assistante sociale de Combani a été violé, poignardée, la même année, par les jeunes clandestins Anjouanais mineurs qu'elle suivait, ils étaient 3, l'ont ensuite découpée et brulée, disant s'être inspiré d'un film vu sur Canal+? As-tu été là pendant les émeutes où ils ont tenté d'incendier les bureaux où ma femme bossait pendant que fusil à la main on tentait de récupérer nos gosses dans les écoles bloquées par des barrages de pneus et de poubelles enflammées sous les jets de caillasses et parpaings balancés par les gosses en fête pour la chasse aux Mzungu?

Et à la Réunion, qu'as tu vécu de la gabegie du tout routier, la perte des repères sociaux organisée par des flambeurs politiques avides de pouvoir et d'argent qui en échange de jolis ponts et de pyramides inversées ont créé une île à 30% de chômeurs dont 60% chez les jeunes avec pour point d'orgue la grande peur des blancs, la révélation de la haine anti France, des blancs, les événements du Chaudron?

De quelle rancoeur parles tu. Tu ne sais pas ce que c'est d'avoir connu une île sauvage et resplendissante comme l'a été la Réunion avant les années 80. Tu n'étais pas là. Pas plus que tu n'as pas connu Mayotte est ses 75000 habitants des mêmes années. Moi je les ai vécues ces années.

Et je sais ce qui a fait que ce qui existe aujourd'hui est là. Et ce qui est là aujourd'hui me déplaît fortement.

La Réunion d'aujourd'hui, le Mayotte d'aujourd'hui, du fait de choix politiques orientés par la volonté de promouvoir des intérêts particuliers à transformé des terres magnifiques en un spectacle décevant. Défiscalisation 1986 qui a servi à raser les forêts du littoral, marées d'immeubles cage à poules pour métropolitains défiscalisateurs, explosion du prix des terres empêchant l'accès à la propriété, raz de marée de super, hypers marchés dégorgeant de marchandises à crédit générateur d'inflation et d'inégalité sociale. Ce n'est plus la Réunion que j'ai connu celle d'aujourd'hui. C'est une île où on parle créole en bouffant Mac do en pleurant si on n'a pas le dernier Iphone. Hypocrites caches sexes folkloriques mêlant pseudo culture identitaire et hawaïan style façon revival rasta avec tous nos ancêtres étaient africains de Los Angeles, satisfont ceux qui pensent que les Indiens avaient des noms anglais sous leurs tipis en fumant des calumets de la paix. La même défiscalisation appliquée à Mayotte y sèmera les mêmes graines de poison, hérissant les meilleures terres d'immeubles, faisant passer le m2 de terrain de 100 francs en 99, à 250 euros en 2007.

Mais toi semble-t-il que ce spectacle te suffise et t'enchante. Et bien soit.Enchante toi. Mais sache que ce que tu trouves à ton goût n'est que la cendre et les restes de ce qui fut exceptionnel, authentique et paradisiaque.

Tu t'en contentes, moi pas. Je te le laisse sans problème.

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Callianassa, je le trouve pas si moche que ça ce chien, il est typé lévrier, je trouve un staff ou un bouledogue bien plus moche......

Pour tenir ces chiens errants à distance, ils peuvent etre dangereux effectivement surtout en bande, il suffit de se munir d'un baton. Ils ont pris tellement de coups dans leur vie, que la simple vue les fait reculer, ramasser un caillou ou faire semblant marche aussi.

 

Je comprends pas très bien ton ressentiment envers le référendum d'indépendance Sylvéré, le choix a été donné de rester sous le giron français aussi bien à Mayotte qu'aux autres iles, et c'est sûr que maintenant elles regrettent amèrement de ne plus etre sous le régime "colonialiste", au point d'avoir tenté à Anjouan un coup d'état pour revenir sous l'égide de la France, ce que Paris à "gentillement" décliné d'ailleurs.

 

Une chose que les lecteurs du forum ignorent s'ils n'ont pas voyagé un peu, c'est que en plus du coté tribal qui divise totalement en premier lieu, il y a la religion musulmane qui en rajoute une couche, et de plus un racisme qui sévit fortement dans toutes les populations d'Afrique et même d'Afrique du nord avec la couleur de peau, je ne parle pas du racisme du blanc ou du noir tel que vous le concevez mais un racisme, ou plutot une préférence qui définit un rang social selon sa teinte de peau sur le continent africain et qui octroit un rang de plus en plus élévé selon que la teinte s'éclaircit, surtout chez la gente féminine, au sein d'une même caste. Cela vous donne la complexité de la situation

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Benoît, d’abord je te remercie pour ton message extrêmement sympathique qui visait à bien remettre les choses en perspective : ton érudition sans limite, liée à un vécu humain hors du commun, l’humanisme débordant qui t’a toujours animé dans tes choix de lieux de vie et mon ignorance totale, ma vie «en touche » et ma tendance à parler de choses que je ne connais pas et n’ai pas vécues. Merci de ton cours magistral sur l’histoire de Mayotte et de La Réunion : à défaut d’en éprouver la même rancœur que toi pour reprendre tes mots, elle aura au moins eu le mérite d’éclairer ma lanterne si pauvre en substance.

Je tentais, dans un message adressé à quelqu’un qui ne connaît pas Mayotte du tout, de mettre en perspective la situation catastrophique que vous décriviez, avec sa culture, l’histoire de son peuplement d’un côté et de sa gestion française catastrophique de l’autre, sans prétendre de manière péremptoire la maîtriser à la perfection contrairement à ce que tu écris (je paye cher le « tu te trompes Benoît », inaudible pour ton égo, je le comprends…) ; le but était juste d’expliquer que les mahorais ne sont pas des réunionnais, qu’ils ne parlent pas la même langue, n’ont pas la même histoire identitaire (d’où « leur histoire n’a rien à voir » que je maintiens), ni des monstres et que les conditions sociales étaient réunies pour créer ce chaos bien avant l’ère Balladur. Je me retrouve -au final- à devoir me défendre de ne rien connaître à rien, sinon à la pêche (et encore…), en comparaison de toi Benoît, grand « observateur » social de terrain, ayant tant vécu.

 

En premier lieu, parfois, ta vision noire de la vie, amère, bileuse consistant à ne parler que des côtés sombres de la nature humaine, les relations interpersonnelles et de la société en général est carrément angoissante Benoît ! Pour Mayotte, je peux comprendre vu le chaos et le laboratoire explosif dont je parlais. Ton discours sur La Run par contre, ses dérives, quel cafard. Je peux évidemment faire exactement le même laïus au sujet de la Normandie, que j’ai bien connue jusque dans les années 90, puisque tu m’incites à m’interroger sur ce que j’ai vécu et où ! Faire de La Run une spécificité de dérives mafieuses, la bonne blague. Mon père occupait un poste à responsabilité à Rouen, j’ai eu accès à pas mal d’infos sur l’envers du décor, les attributions de marché, les allocations d’aide de l’état avec un favoritisme hallucinant, la visite des présidents africains, dans le cadre d’échanges commerciaux entre Rouen, grand port autonome et l’Afrique, bafouée, flouée…si tu savais Benoît ! Si tu savais...Peut être devrais-je, à ta manière, tout simplement te rétorquer que comme tu n’as vécu que dans un microcosme constitué de DOM TOM, tu ne connais rien à la vie de métropole, et que tu t’offusques de pratiques réunionnaises qui ne sont en fait que le pendant des pratiques françaises et globales ? Les pogroms, ça existe partout, moi je suis né dans le contexte des ratonnades anti arabes des années 70, plus tard, il y avait les skinheads, le côté sombre de l’humanité quoi, épiphénomène à vite occulter, sans l’oublier.

Tout est question de prisme, le tien est noir opaque pour La Réunion, je le déplore et je disais déplorer la répétition utilisée pour le mettre en avant ; pour Mayotte, je comprends mieux ! Je pense que si on t’écoute épiloguer sur le reste du monde, cela ne doit pas être brillant non plus, les iPhone, les mc do, les guerres, les pertes identitaires, les maladies, la mort, l’orthographe !, le monde va mal effectivement.

Je peux te faire le même topo de ce que je vis professionnellement ici, ce n’est pas du découpage de corps mais de la sodomie d’enfant de 2 ans, inceste, homme à la fois père et grand-père de trois filles, 6 filles/petites filles, des gamins cramés à la clope sur tout le corps, enchaînés au grillage d’un jardin pendant une journée, mais franchement à quoi bon ? C’est ce qui me permettrait à tes yeux de pouvoir m’exprimer sur la Réunion, ce qui prouverait que je la vis intensément, dans sa chair pourrie et qu’à ce titre, je peux m’exprimer sur le sujet ? D’autre part, est-ce que c’est ce qui l’incarne fondamentalement ? Il y a les histoires de chiens aussi ici, les hameçons, tout ça...

De mon côté, avec le prisme positif sur les choses que je m’efforce d’avoir, parce que j’ai pas envie de déprimer, ni de transmettre ce discours à mes gosses, je préfère constater la nette amélioration des déchets à la Run par rapport à ce que j’ai connu dans les années 90, la meilleure gestion de la stérilisation des chiens qui pullulaient à l’époque et jonchaient les routes avant d’être enfouis sous de la chaux, l’évolution des mentalités, le fait que la mobilité permet une meilleure ouverture d’esprit des gens, que le partage des richesses n’est pas totalement une utopie, que je circule en voiture trois fois mieux qu’en 1995, que je me balade à St Pierre à côté de femmes voilées, d’hommes barbus, de chinois, de mahorais, de malbars sans aucun souci, que j’ai fini par me sentir réunionnais plus que métropolitain ou français. Tout n’est pas rose, loin de là, le chômage, les magouilles, la démographie inquiétante, mais tu dis que tu me la laisses cette île, loin de tes idéaux, je la garde volontiers et précieusement et tu peux inclure aussi la plupart des gens qui y vivent, postent sur le forum, qui auront globalement aussi un message positif à faire passer, pas celui de la rancœur pour reprendre tes mots. Mon pote Philippe âgé de 60 ans qui y est né, y a vécu longtemps, en est parti après les émeutes du Chaudron en 1992 est revenu après 15 ans de vie métropolitaine, il s’y plaît plus qu’avant, pourtant il a aussi connu le St Gilles pas cher, les plages désertes, les premières équipes de chasse sous-marine. Question de prisme…

 

Au sujet du fait que je m’égare en évoquant ta détestation de la Réunion, je ne projette rien de personnel, je ne fais que te lire ou t’écouter au sujet de La Réunion mon cher Benoît et tu ne rates pas une occasion d’en dire tout le bien que tu en penses. J’ai le souvenir d’une discussion avec toi à Mayotte au sujet de La Réunion où tout était globalement assez noir, je ne vivais pas ce que tu me racontais…Un petit exemple plus concret et moins lointain si tu préfères pour illustrer le fait que ce ne sont pas mes projections délirantes qui s’expriment à ton sujet mais bien ce que tu écris et que je me contente de te lire : au même Crepidulaformicata (décidément, t’es pas bien encourageant par rapport aux projets qu’il envisage…) qui s’informait sur la chasse à La Réunion il y a quelques mois, tu répondais avec une formule lapidaire, qu’à part les letchis, il n’y avait aucun intérêt à venir sur cette île ! Je ne commenterai pas cette phrase, je la pense suffisamment explicite...cette île qui n’est plus l’éden que tu as connu, n’en demeure pas moins un endroit où beaucoup de personnes aiment vivre et s’y sentent bien, malgré les mac do, les bombes, les guerres, les méchants.

A quelqu’un qui questionne la possibilité de s’y installer, d’y pêcher, pourquoi ne pas laisser répondre positivement des gens qui y vivent positivement et y pêchent ? N’est-ce pas plus constructif ? Je remarque aussi que tu es anachronique la plupart du temps sur le surf, sur les transports, les requins, tu réponds à des questions actuelles avec une vision héritée des années 80 ou 90. Dommage pour quelqu’un qui parle de mes carences en histoire…

 

Quant à l’histoire de Mayotte, tu aurais pu t’épargner une prose en forme de cours magistral, qui spécule sur ma non connaissance de l’histoire de Mayotte, de sa population puisque n’allant qu’à la pêche ( !...et toi tu y faisais quoi ? Du social dans les bidonvilles ahahah !...), des traditions réunionnaises qui consistent à traiter le mahorais de « comore », du fait que je vis à la marge, sur la touche…Je ne vais pas te répondre frontalement sur le sujet car cela ne mènerait nulle part, je pourrais évidemment t’opposer exactement les mêmes arguments, te dire que tu es aussi en touche et que d’ailleurs tu bottes en touche dès que le lieu ne sied plus à tes idéaux d’île déserte et vierge et poissonneuse, je pourrais aller plus loin au risque d’être désagréable, mais quel intérêt à tomber dans cette caricature ? Je ne te juge pas, ni sur tes paradoxes, ni sur ta façon de vivre, me dire que je suis sur la touche, ça veut dire quoi, franchement ? Je précise juste que de Mayotte, je connais effectivement la pêche comme tu dis, la même qu’on pratique tous les deux, en privilégiant les pontons et en évitant tous les deux les bidonvilles craignos qu’on aperçoit en haut des collines. Je ne nie pas les atrocités, d’ailleurs mon propos n’était pas celui-là, alors quoi ? Pour ne pas les avoir vécues, je ne les connais pas et il m’est interdit d’en parler ? Le papier d’un article, les pages des livres lues, cela ne suffit pas ? Les discussions avec notre ami commun le Doc, Ced ne comptent pas, c’est pas du vécu, c’est ça ?

Mais alors c’est quoi le projet ? Partir à chaque fois que la population croit, trouver un autre éden, et ainsi de suite ? La population mondiale croît, c’est ce que me moi, au niveau de ma génération j’ai connu et connais encore et m’apprête à affronter de manière beaucoup plus compliquée. Toutes les dérives que tu décris à La Run, le béton, les routes, c’est ce qui existe partout en France, en Europe. Faut apprendre à vivre avec, ne pas être nostalgique d’une période qu’on ne connaîtra effectivement plus. Sinon, que proposes tu de concret sinon déplorer que du monde il y en a de plus en plus, que les édens se raréfient, que certains enfants mahorais sont des sauvages ?

Quant au racisme réunionnais, ton petit pic m’incite malheureusement à devoir me justifier, donc pour répondre à tes petites attaques ; étant par nature quelqu’un de curieux, j’ai lu, discuté, questionné des gens, j’en connais un peu les tenants et aboutissants ne t’inquiètes pas pour moi, je fais aussi un métier qui me permet de bien rester dans la réalité sociale de cette île, aussi dans les problèmes d’acculturation liés au fait d’être mahorais et de débarquer ici, dans une autre culture, avec une langue différente (deux histoires quoi !) ; j’ai fait quelques évaluations d’enfants mahorais présentant des troubles du développement aussi, ces gamins que vous évoquiez à propos de Mayotte, des liens claniques, les enfants sauvages, je dois aider à l’implantation d’un CRIA à Mayotte aussi ; j’ai par ailleurs des amis, y compris des amis mahorais (Madi par exemple, mon pote tennisman avec qui je formais le meilleur double du sud de l’île) que j’ai entendu se faire traiter de « spèce sale comore ! » une ou deux fois. Je ne dis pas que ça n’existe pas, je dis que c’est rare. Madi habite ici depuis 2003, il s’y sent très bien, de mieux en mieux à vrai dire, constate lui-même que ce racisme ordinaire du début tend à se raréfier, il est prof de tennis à St Louis, parfaitement « intégré » et ne risque pas de retourner vivre à Mayotte ! Evidemment, c’est un privilégié, un mec qui s’est bien démerdé…Les élèves qui sont dans des UE dans des écoles ordinaires mahorais natifs de leur île ou d’ici sont bien intégrés aussi, ils semblent heureux, épanouis, jouent avec d’autre gamins de leur âge qui ne les traitent pas de « sale comore ».

Là encore ta vision du racisme correspond à celui qui s’exprimait dans les années 80 ou 90, les choses évoluent, changent, comme pour le surf…Donc, tu vois j’ai aussi ma petite expérience sociale de terrain, mais comme toi, le soir, je rentre dans mon petit village paisible, loin du Port, avec mon petit confort bourgeois, que je suis.

Par contre, au fond, je suis assez d’accord pour dire que les mahorais sont comoriens, ils appartiennent historiquement à cet archipel, au regard du droit international aussi, rien de péjoratif là-dedans, juste un fait historique…D’ailleurs, tu ne rebondis pas sur ce point : tu parles de ma « partition » j’aurais aimé avoir la tienne, savoir, toi qui a vécu le Mayotte « idyllique » des années 80-90 pour te citer, ce qui en faisait une terre idyllique, je ne parle pas du côté terre vierge, hyper poissonneuse, où le salaire d’expat permettait de vivre comme un pacha, bien que je puisse comprendre que cela peut constituer en soi un petit bonheur, mais plutôt comment tu sentais son évolution au regard de ce que politiquement, il s’y développait avant l’ère Balladur ? Tu sentais bien la suite ? Que penses-tu des référendums proposés par la France, des différentes politiques avant Balladur et de la scission des Comores en deux pays distincts ? Que proposes-tu pour remédier à la vision moyenâgeuse des cadis ? Comment l’islam qui y est pratiqué peut s’accorder avec la départementalisation qui doit s’y déployer, mais que la Réunion a malheureusement freinée, comme tu l’as bien démontré ? Toi grand historien érudit, j’attends ton éclairage.

Quant à l’histoire, prendre le contre-pied à ce point de ce que j’entendais par le fait que intrinsèquement, de par leur culture, l’histoire de leur peuplement, Mayotte et La Réunion n’ont rien à voir et que vouloir les comparer et comparer leur essor et leur évolution ne rime pas à grand-chose, tu y vas fort ! Evidemment qu’il existe des liens, des intrications de l’une avec l’autre, on est dans la zone océan indien, que La Run n’a pas œuvré au développement positif de Mayotte…

Puisque tu y vas de ton petit cours magistral péremptoire, permets-moi juste de te faire remarquer que si tu veux faire de l’histoire, il est de coutume de commencer par le début, en tentant d’être plus exhaustif possible et donc en n’omettant pas la tranche allant du 8ème au 17ème siècle (10 siècles !...) qui correspond à l’histoire de Mayotte, à son peuplement, lorsque La Réunion n’existait pas. Tu vois, déjà intrinsèquement, leur histoire diffère quant à la temporalité qui les constitue ; tu commences donc volontairement en te plaçant sur un curseur temporel tronqué, celui de l’époque coloniale, qui t’arrange puisque tu peux dérouler ton laïus sur les rapports entre La Réunion et Mayotte ; c’est une belle manière d’éviter ce qui constitue leur différente intrinsèque ! A moins que comme moi, tu aies aussi quelques carences dans ta culture générale…j’en doute fort !!!

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Callianassa, je le trouve pas si moche que ça ce chien, il est typé lévrier, je trouve un staff ou un bouledogue bien plus moche......

Mais quelles races de chacals ont bien pu frayer ensemble pour que ce patchwork satanique prenne vie... il faut le purifier par le feu!
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Bon! Allez! Je ne voulais pas trop parler mais juste un petit mot peu érudit -qui j'espère pourra détendre l'atmosphère...

J'ai récemment bossé assez longtemps au coeur d'un bidonville de Mayotte (TS1 pour ne pas le nommer) dans des conditions que certains n'ont jamais connu...En assez peu de temps,j'ai effectivement assisté à un crime en direct au chombo,à deux ou trois règlements de compte au couteau et évidemment à quelques petites bastons bien sympathiques...Cela pourrait rejoindre quelques réalités énoncées par Benoît(Voyageur)que je ne connais pas ...

Il est vrai que la misère y prédomine mais pour avoir passé pas mal de temps (de jour comme de nuit) au milieu des habitants (et avoir été assez souvent invité à entrer),il ne faut pas non plus occulter des éléments de confort tout à fait semblables aux nôtres (TV,canapés...),volé,achetés,donnés ou hérités(peu m'importe ici!)

 

J'ai aussi un peu pêché (en toute modestie) et bien souvent seul,par contrainte ou par choix...Pour arrêter un peu les fantasmes,je crois pouvoir dire qu'il existe quelques(très) beaux fishs ,qui ne sont pas aussi fréquents que cela et qui nécessitent bien sûr une forte logistique et diverses connaissances de ces pêches tropicales.Sauf le respect que je dois à des gens bien expérimentés,elles ne m'ont pas semblé plus difficiles que la capture d'une belle dorade ou d'un beau denti quand il est (très ) rétif et difficile d'accès. Mais ce n'est peut-être que ma vision...Pour ce qui est d'une toute dernière réalité -en date de ces deux derniers jours-et dont j'ai reçu directement témoignage visuel,voici ce qu'il en était.Cinq (très) bons pêcheurs,associant une très longue connaissance des lieux,une logistique hors norme et un timing sans faille sur une longue journée sortent ensemble:un petit wahoo et un joli mérou (environ 30 m pour 8 kgs) sur l'ensemble de la journée! Voici donc quelque chose de concret et récent.Evidemment,on peut parfois mieux faire mais ce n'est pas une réserve ou un aquarium! et ça arrive assez souvent...

 

Parlant des chiens (dans tout ce que j'ai lu),la torture existe certes!Et elle est commune et fréquente! Mais pour relativiser avec l'idée de "bête du Gévaudan",je dois dire qu'en général,celle-ci est réalisée ,dans le regard animal,par un homme de couleur noire. Attention!Je souligne :"dans le regard que porte l'animal" pour ceux qui ne manqueraient pas de faire mon procès ! Résultat:Dans la quasi majorité des cas,ces chiens n'attaquent pas l'homme blanc! J'en ai vu même de très sympathiques que j'aurais bien rapporté en métropole si j'avais eu la place de les garder temporairement dans mon appart mahorais !...Cette histoire illustre le fait que tout est relatif et je veux bien croire aussi que la vision de Sylvèree -que je ne connais pas non plus-présente quelques vérités... Je me méfierais plus des scolos...

 

Allez Bonne soirée!

Franck

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Haaa, les scolos mahorais...

 

Au resto, on discute avec un pote, notamment de la table d'à côté : une très jolie mahoraise, assez jeune, avec son fils métis, et un vieux blanc qui ne ressemble à rien. Mais vraiment à rien : bedonnant, des poches sous les yeux, au moins 20 ans de plus que sa compagne, la chemise ouverte et dégueu, et fier de lui (il peut, elle est vraiment très jolie).

On ricane, on discute, on suppute et tout d'un coup, un grand cri, on voit la mahoraise en pleine baston sous la table. Ca dure un peu, grand coup de savates, ça cogne dur. Après un moment, elle ressort super fier d'elle, elle venait de buter un scolo long comme son avant-bras.

 

Et là, je dis que l'éducation, c'est un sacré truc quand même... Elle aussi était fière d'elle, et là on comprenait bien pourquoi.

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Bonjour,

Une autre sympa! Je hais ces bestioles!...Une fois,sur le bateau,je vais pour enfiler le haut de ma combinaison encore humide de la veille.Je tends mes mains nonchalamment pour la saisir quand mon barquero m'interrompt...Sort tranquillement un petit scolo bleu d'environ 8 cm installé pour la nuit dans son douillet nid de néoprène! (Et pourtant la combe n'avait pas traîné n'importe où)...En tchac-tchac le scolo!........A+!

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Je me suis déjà fait piquer 4 fois par des scolopendres, dont une fois en brousse par un très gros dans mon lit.

C'est vraiment violent comme douleur, surtout les gros, le coeur s'emballe, les élancements reprennent pendant 4 à 5 heures et la douleur perdure plusieurs jours

Pour les petits, quelques cm(les gros c'est en décimètres que celà se mesure), on dirait simplement une piqûre de guêpe.

Les scolos sont agressifs, le soir en prenant l'apero sur la terrasse il m'est arrivé pas mal de fois d'en écraser qui venaient directement sur les gens et qui continuent leur poursuite lorsqu'on se déplace, dans la journée, ils fuient la lumière lorsqu'on les déloge, en bougeant un meuble ou des objets entassés au sol. Belle saloperie à se méfier

 

 

J'ai eu la même expérience que toi, petit bleu, avec le scolo dans la veste de combi, j'ai eu du bol , celui là ne m'a pas piqué, il faut savoir qu'ils recherchent les coins humides comme la salle de bain et surtout la douche. Petite anecdote: un soir dans un hotel, je vais à la douche et je me fais piquer car l'ampoule avait grillé, je reviens avec le proprio et une torche pour changer la dite la dite ampoule, et dans la douche le scolo que j'avais à moitié écrasé et juste à coté un joli scorpion......

 

 

Avec tout ça si vous avez encore envie de venir , bonne chance à vous! :D

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Posté aujourd'hui, 00:03

Bon. Dans l'ordre ou dans le désordre.

Juste un détail, 974, tu peux passer à un autre post, visiblement, chacun son niveau de lecture et de compréhension..

Mon ami Sylvère. Parce que je n'aime pas l'idée de me friter avec ceux qui sont mes amis. Et je tiens à le rester. Si tu le veux. Copain?

L'histoire de Mayotte, je l'ai enseignée à mes stagiaires et étudiants. Longtemps, 8 ans.

Je la connais sur le bout des doigts. Si j'ai choisi de parler des événements et des rapports mêlant la Réunion et Mayotte liés à la colonisation et à la départementalisation, c'est parce que ce sont ces faits là qui éclairent l'Histoire d'aujourd'hui.

Remonter plus loin dans le passé, c'est faire de la Sarkonnade, utiliser Astérix pour justifier ta blondeur rouquine Normande et ne pas savoir que la France d'aujourd'hui est celle façonnée par la Révolution Française et ce qui en a suivi. D'où l'ineptie des mésententes Grande Comores et Mayotte qui pour des tessons de terre cuite tentent de se prouver qui à le droit de garder les clés du jardin de l'autre. Mayotte a fait un choix politique surprenant dans les années 70, un choix populaire qui en a emmerdé beaucoup, mais ce choix, réel, il faut s'y tenir et l'accepter. On peut mieux comprendre les tenants de la démarche Comorienne encore, si on fait un parallèle avec les partages de terres revendiquées par Israël face à la Palestine au nom de livres religieux de l'Ancien testament. Les Comores n'ont jamais soutenu ou favorisé quoique ce soit à Mayotte à quelques moments que ce soit, pas anormal que la population locale lui ai tourné le dos.

Parler de l'Histoire de Mayotte avant la période de la Colonisation servira à expliquer d'autres événements, mais pas ceux d'aujourd'hui qui en sont définitivement déconnectés. En faire la tentative, ce serait se livrer aux mêmes simagrées historique que celles, très à la mode, d'un fasciste appelant la résurrection de la mémoire de Charles Martel pour bouter les Syriens hors de France aujourd'hui.

De plus, et oui, l'Histoire, c'est non seulement une grande partie de ma formation universitaire et de mon métier, mais en plus, c'est une passion dévorante et encyclopédique. J'en suis fier, heureux, cette passion de l'Histoire m'a donnée quelques uns de mes meilleurs moments dans mon métier.

Maintenant, tu as l'air de penser que j'étais en train de bronzer sur mon transat pendant la durée de ma vie professionnelle. Et bien, non seulement je ne le faisais pas au travail, mais surtout, je n'apprécie pas que tu juges sans savoir ni connaître ma carrière. Tu me juges sans savoir.Tu fatigues, nous fatiguons, du coup ainsi ce pauvre 974 et son orthographe.

Mon travail de 8 années sur le terrain, oui, ça a été du social. Bien payé, très bien payé même, mais 100% de social. Je suis fier de ce que j'y ai fait, 4 ans en brousse à Dzoumogné et 4 ans entre Koungou et Kaweni. J'ai passé mes 2 dernières années impliqué sur le dossier de réhabilitation deux des quartiers les plus déshérités de l'île en lien avec la mission préfectorale, M'Gombani, Kaweni, Koungou ont été mon terrain de jeu boueux et pauvre chaque jour, à arpenter à pieds ruelles et égoûts à ciel ouvert dans tous les bidonvilles les plus sordides de l'île. Je tiens à ta disposition l'intégralité des documents que je conserve encore aujourd'hui sur ce travail.

Ma vie à la Réunion. Tu me fais une fixette là dessus. Oui, j'ai grandi à la Réunion, j'y ai toujours ma famille et ma belle famille, j'y ai toujours ma maison, et j'y retourne tous les ans en vacances, avec il est vrai une sacré pose depuis 2012, la Caraïbes me prenant tout mon temps.

La Réunion, je la connais très bien, et c'est parce que je la connais bien que je me permets d'en parler et d'en avoir une opinion. Qui n'est que la mienne...

Et à laquelle je ne te demande pas d'adhérer. Sur que lorsqu'on vient comme toi de Rouen, splendide ville du département le plus humide et le moins ensoleillé de France où j'ai eu l'honneur de passer quelques semaines, le soleil qu'on trouve à la Réunion à de quoi rendre beau n'importe quoi, même le pire.

Ma vision du monde. Elle est structurée par ce qui me semble le plus important. L'exploration et la tentative de la compréhension des motivations cachées dans la conquête d'intérêts particuliers. L'Histoire n'est que le reflet de ça.

Appliquée à Mayotte et à sa place dans l'Océan Indien sur les deux derniers siècles, et oui, on n'y trouve qu'intérêts égoïstes et partisans, loin de motivations sociales et égalitaires. Ont peut être attentif et le comprendre, on peut aussi ne pas vouloir y être attentif et refuser de le voir. Oui, Mayotte économiquement, administrativement, a vécu sous la tutelle de la Réunion, qui systématiquement à écrasé voire rendu impossible tout développement de l'île à l'image de celui que seule la Réunion à eu droit à compter des années de la décentralisation voulue par Deferre. Même l'espace maritime Mahorais est sous la coupe de Réunion.

Tu me poses la question sur ma vision d'un Eden à Mayotte pré année 2000. Oui, effectivement, il y avait cette vie idyllique. Sans même la prime, tous y avaient accès. Le lagon sans pollution ni habitations ni ordures, la brousse ouverte où tous trouvaient à manger et cultivaient, la pêche, le marché regorgeant de produits frais, pas d'enfants abandonnés, des bangas en terre pour les jeunes ados qui y faisaient leurs premières armes d'adultes gaoula inclus au programme. Ca, c'était avant la tôle rouillée et les milliers de prisonniers de la misère migrante.

Les cadis, jadis fonctionnaires de l'Etat, régnaient sans partage sur une terre aux traditions matriarcales. Femmes propriétaires et héritant du bien familial, concepts de la famille élargie ou l'oncle ou la tante deviennent le père et la mère du nouveau né du frère ou de la soeur...Mais la femme, c'était elle la grande ordonnatrice de la vie Mahoraise.

Aujourd'hui, sous les coups de boutoir du salafisme, des arrivées massives de cadis Comoriens formés à l'école Saoudienne pour certains, Egyptienne pour d'autres, Iranienne pour quelques, au gré des coups d'Etats et des alliances politico religieuses que les Comores passent pour tenter de trouver quelques soutient financier à leurs gabegies dictatoriales, le cadi est devenu autre chose qu'un juge arbitre de la vie ordinaire et passeur oral de la tradition coranique Mahoraise qui fut de tout temps très tolérante.

Ils sont aujourd'hui les chantres d'un islam que nous découvrons tous comme hégémonique et autrement plus différent que ce que nous sommes habitués à vivre en tant d'Européens. Ces gens sont de loin bien autre chose que le Cadi des années avant 90. Et la percée de l'intégrisme religieux à Mayotte est flagrant. Jamais avant 90 nous n'avions la vision aussi ostentatoire du port de la tenue voilée intégrale. Aujourd'hui, à la Fac, dans les rues, les espaces publics, les écoles, élèves, enseignantes, mères, rien ne les gène pour exprimer leur foi. Loin des canons de la Laïcité et des lois de la République. Loin aussi d'une quelconque Histoire Mahoraise ancienne, car cette nouvelle vie religieuse qui imprime sa marque sur l'île n'a pas de racines dans la tradition Mahoraise.

Les femmes du XXIe siècle à Mayotte, sont sous le joug de cet Islam émergeant et hostile à la tradition matriarcale ancestrale Mahoraise. Le rôle de l'homme, quel plaisir lorsqu'il suit les impératifs de la charia.

L'avenir de cette île est sombre, très sombre. Un budget équivalent à celui d'une ville comme Gardanne en métropole, pour gérer, créer plutôt, une remise en état totale de la structure économique, sociale, environnementale de ce territoire.Avant 90,oui, c'est vrai, il n'y avait pas grand chose, mais il n'y avait pas grand monde non plus. Mais c'était avant les lois d'immigration, avant l'appât de la concussion politique qui dévoie les élites balbutiantes de l'île, avant que ne se révèlent enfin les résultats désastreux de la politique menée par la métropole qui avait délégué à ses fonctionnaires Réunionnais le droit de faire ce qu'ils voulaient de ce que nommait un ancien Recteur Réunionnais, "le trou du cul du monde".

Pour finir, la rubrique poisson. Je ne me souvenais pas d'avoir parlé de letchis pour la pêche Réunionnaise, mais je me souviens bien de ce que tu en disais toi. Tu aimes les letchis aussi. Jamais je n'ai pu faire autre chose que d'admirer votre constance à pêcher autour de l'île, j'ai toujours eu le plaisir de vous féliciter sur les captures faîtes à la Réunion par toi et les autres posteurs du forum J'ai pêcher avec tout le plaisir possible pendant des années ce qui est aujourd'hui interdit d'accès et en réserve.Des conditions difficiles déjà, avec un poisson rare.Mon père, lui même pêcheur basé à st gilles, passionné de pélagique, m'en parle souvent, je sais de quoi il en retourne.

Capturer un marlin ,quel bonheur!Mais ce n'est pas un marlin occasionnel qui fera d'une île le spot de rêve.

Je cherche depuis toujours ce mélange de nature et de tranquillité qui font qu'un endroit où on pose ses pieds peut mériter de s'appeler un Eden.

Les gens qu'on y trouve feront que cette appellation sera méritoire. Le rythme de vie. Les traditions et leur tolérance. La qualité de la cuisine. Le poisson qu'on y pêchera, car telle est notre passion, sera celui qu'on aime et qu'on trouve. La conjonction de ces deux paramètres, pour ma vie de pauvre pêcheur, (amen shoukran inch allah mazel tov), fera que je serai heureux tant que ça dure.

Mayotte me l'a offert pendant des années, Mada me l'a fait effleurer, l'Afrique le sentir, les Caraïbes l'apprécier.

Pour finir, il faut que tu comprennes que j'aime l'aspect sauvage d'une terre. Je n'aime pas le béton. Je n'aime pas les embouteillages, je n'aime pas les Macdo et tout ce qui fait qu'un putain de Mac do de merde puisse exister. Le jour où un Mac débarque quelque part, c'est le signe que quelque chose est en train de pourrir.Aux Antilles, la résistance pour certains s'organise d'ailleurs.La Réunion, sa cuisine, son terroir, je l'ai emporté avec moi.Ici, on a un grossiste Chinois qui nous régale de nombre de produits made in Réunion. Boucané, saucisses fumées, bouchons, samoussas etc. Mon jardin planté d'un combava,(inconnu et inutilisé en Guadeloupe), me permet de faire des caris de choix. Les années que j'ai passées dans Mafate puis à Cilaos m'ont donné le goût de la cuisine rustique et paysanne. Voilà ce que j'ai emporté avec moi de l'île aussi. Mais ce que j'y ai laissé, c'est tout ce que la métropole y a installé en doublant la population en 20 ans. Mais ça, j'en ai déjà parlé. Oui, je suis nostalgique de ma Réunion d'enfance. Syndrome du parfum d'une madeleine qui a pour nom macatia. De mon macatia jambon beurre achard chez Loulou. Du surf à St Leu à 3 dans l'eau le dimanche. De mes marches dans les cirques avant que ça ne soit ce que c'est aujourd'hui. Nous étions 400000. Vous êtes 9000000 aujourd'hui.

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De quelles Antilles tu parles ? Petites ou grandes ? Pas des Antilles françaises à l'évidence car les oubliés de Guillotin y font régner une ambiance fèodale qui fleure bon le McDo et le Nespresso... je crois d'ailleurs que plus que la junk food, c'est le café à 500 euros le kil qui est désormais le symbole du grand n'importe quoi consumériste fou...

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Egalement dans l’ordre ou dans le désordre : j’offre conjointement ①un petit stock de smileys ( :'( :papy: :wub: :o :huh: :wacko: :unsure: :ph34r: :blink: :fffff: :badw: ) et ② un autre de doliprane gratos, post-32012-0-42483800-1481989827_thumb.jpg à destination de deux types de lecteurs du forum : ceux qui sont conditionnés aux images, pictogrammes et autres dyscourt aiphémaires et krapoussin ; ils pourront ainsi se limiter à choisir les plus beaux smileys et s’éviteront la lecture du présent message, qui ne comporte pas d’images, risque d’être long encore et s’éviteront ainsi le doliprane ; ceux, plus courageux (ou plus masos) qui auront opté pour la lecture exhaustive du présent message ou « auto-masturbation », pourront piocher dans le stock de doliprane, qu’ils pourront -in fine- avaler aisément à l’aide de produit fini de ladite auto-masturbation !

Les autres sont les bienvenus aussi…

 

Mon cher Benoît, sache que malheureusement, ou heureusement, même sur l’amitié, une fois de plus, nos avis divergent aussi, puisque les amis que j’estime le plus sont ceux que je combats souvent sur le plan des idées, avec la franchise qui me caractérise (et me joue parfois des tours) et des qualificatifs fleuris ; les gens toujours d’accord sur tout, c’est fade. Je crois aussi que ce n’est pas dans la superficialité des échanges que l’on peut connaître quelqu’un, internet étant le royaume des apparences, attaquer quelqu’un qu’on apprécie sur certains de ses travers, ou travers supposés, le pousser dans ses retranchements, c’est aussi l’obliger à se découvrir, et au final à mieux le connaître et à l’apprécier.

Contrairement à toi et à ta question (toujours « copain ? »), je te dirais que grâce au sujet sur Mayotte, copains, on est peut-être en train de le devenir…il m’aura permis, de mon côté, d’un peu mieux te connaître, de te voir te dévoiler, moi qui n’ai pas connu ta période faste d’écriture via ton blog, puisqu’aussitôt que je l’ai découvert, il a été fermé, à partir duquel je n’ai donc pas pu me construire une « imago » de toi ; je n’ai pas vécu en même temps que toi aux mêmes endroits. Je t’ai peu côtoyé, je ne connais de toi que ce que tu postes, écris et notre rencontre de 2008 ou 2009 lors d’une sortie mémorable à La Zélée dans des conditions météorologiques épiques, avec un aller qui avait duré plus de 7 heures et qui avait failli venir à bout des optimismes les plus forcenés…ma première incursion à La Zélée ! Inoubliable évidemment. Il y a eu aussi les échanges en MP souvent initiés par moi, désireux que j’étais d’avoir certains conseils de quelqu’un d’expérience et que je devinais clairvoyant sur la vie, au moment où la mienne se compliquait. Qu’il s’agisse de Mayotte, du matériel éprouvé…tu me trouveras donc parfois sur ton chemin pour remettre en question certaines de tes certitudes, avec parfois un certain irrespect, paradoxalement, c’est ma façon à moi de t’estimer…

Ton message me permet donc de sortir de l’image caricaturale que je m’étais construite autour de la légende du « voyageur » fonctionnaire…au passage, je m’excuse du caractère contrefait de cette image.

Pour revenir à Mayotte, aux Comores et à la situation désastreuse actuelle, n’étant pas aussi érudit que toi, je pense néanmoins que le passé lointain renseigne sur l’histoire du peuplement, sur l’ancrage identitaire, religieux, que ce dernier existait dès le 12ème siècle, qu’il est donc vertigineux au regard de l’époque coloniale si courte. L’islam s’est imposé dans toutes les Comores, malgré le métissage déjà existant (golfe persique, Afrique, Madagascar…), créant ainsi un référentiel spirituel commun. A partir du 18ème (600 ans plus tard), les quatre îles, au gré de pillages, d’affaiblissements, des sultans demandèrent la protection des grands colonisateurs de l’époque (France, Angleterre, etc.). La suite, tu la connais mieux que moi, inutile d’y revenir.

Autant, comme tu le dis, invoquer Asterix, la spiritualité des druides et le celte pour comprendre ma rousseur, ma potentielle religion, ma langue et mon ancrage identitaire est abusif, autant, quand la religion (et la langue religieuse l’arabe), la langue (différents dialectes swahilis globalement compréhensibles par les uns et les autres) sont si profondément ancrés et communs aux quatre îles des Comores, je vois mal comment on peut les éluder.

Désormais, c’est le français qui s’implante majoritairement grâce notamment à l’instruction dans cette langue (et à Canal Plus…), encore une fois, pas d’exception, les quatre îles.

Après, l’histoire coloniale, la colonie française regroupant les 4 îles en 1912, le choix politique de Mayotte en 1958 d’abord, puis dans les années 70 et l’indépendance des Comores, contrairement à Mayotte est -à mon sens- une pure contingence, en raison des aléas de l’histoire et de l’inféodation des sultans, qui auraient pu tout autant aboutir à n’importe quelle autre situation de séparation, à n’importe quelle île.

Par contre, acte fondateur de la séparation avec l’effet dramatique du clivage d’une nation, nation qui n’existe pas autrement que par sa culture et son ancrage, on est bien d’accords, quoique…

Je ne remets pas en cause le « choix » des mahorais, je remets en cause la politique de La France qui a proposé ce « choix ». Pour moi, cela aurait dû être tout ou rien.

L’unité des Comores qui n’existe que de manière fictive selon toi, je crois quand même qu’on la retrouve au-delà de cette contingence : la population métropolitaine composée en grande partie de comoriens, mais aussi de mahorais (Madi a une tante qui vit dans les quartiers sympathiques de Marseille) s’unit tant bien que mal dans l’adversité et il suffit qu’un sordide évènement tel que la mort du jeune Ibrahim Ali pour qu’elle ressuscite ! De même, certaines familles sont dispatchées entre plusieurs îles, pourtant régies par des conditions matérielles et politiques différentes, certains membres envoient l’argent gagné à Mayotte vers les îles voisines, tout ça tu le sais mieux que moi.

A part proposer un nouveau référendum global aux quatre îles ou alors une remigration vers La Réunion et/ou la France pour les mahorais désireux de le faire et une indépendance de cette île, je ne vois pas d’autres issues possibles au problème qui grossit et devient catastrophique, comme vous l’avez si bien décrit à travers le sordide !

Quant à la radicalisation islamique qui s’installe insidieusement à Mayotte (comme dans beaucoup d’endroits malheureusement), Cédric avait pour habitude de « rire » du fait que le muezzin qui appelait 5 fois par jour les fidèles au sommet de son minaret, le faisait dans une langue que la plupart des mahorais ne maîtrisaient pas du tout (même si l’arabe est apparemment une petite composante des swahilis), pas plus qu’ils ne comprenaient les versets qu’ils récitaient à la mosquée. Là encore, je ne te rejoins pas forcément dans ta vision des choses : la radicalisation ne s’opère pas que de l’extérieur, elle s’opère aussi en interne, lorsque la population est désœuvrée et là encore, les conditions de vie créées à Mayotte y sont pour beaucoup. Boris Cyrulnik a écrit des choses intéressantes au sujet des « gogos armés de l’islam » pour les jeunes des banlieues françaises, qui ont beaucoup de points communs avec une certaine jeunesse mahoraise en errance totale. Les gogos sont aussi ceux qui récitent des versets dans une langue qu’ils ne comprennent pas…

Par ailleurs, est-ce l’arrivée massive de cadis venus des Comores (par quelle voie migratoire au fait ?) qui construit cet islam radical, ou sont-ce aussi les effets de la départementalisation, dont une des conséquences directe, est précisément la destitution des cadis d’un certain nombre de leurs prérogatives, qui du coup, les fragilisent et amoindrissent leur pouvoir, notamment modérateur ? Autre question qu’on est en droit de se poser.

Les femmes mahoraises (ou comme tu le dis, la tante, sœur, toute figure venant incarner la mère) que je croise à la Réunion continuent à vivre comme des ordonnatrices qu’elles étaient à Mayotte : ce sont elles les référentes des enfants que je suis, à même d’amener les papiers qu’il faut pour l’inscription de leur enfant, font le trajet en bus pour les réunions, sont présentes pour les visites médicales, s'assurent que leurs enfants aient ce qu’il faut, comme il faut, prennent les décisions d’orientation ; sur ce point, même gestion que les mamans réunionnaises, car, à mon sens, il existe aussi une spécificité de la mère à la Réunion.

Le traitement de Mayotte par La Réunion, sous les directives de la France (quand même !) que tu décris très précisément est juste à l’image de ce que j’ai vu des rapports entre les Mzungus, réunionnais envers les mahorais à Mayotte : le racisme de la vie ordinaire inhérent au choc des cultures et la loi du marché qui fait que les uns exploitent les autres ; des gens expatriés, incapables de ne pas se comporter en terrain conquis et de ne pas imposer leur vision du monde et leur rythme, malgré le climat assommant qui les fait ruisseler et s’épuiser rapidement. Combien de fonctionnaires là sans vouloir y être, juste pour toucher les primes ? Les crevards dont parlait notre ami commun. Ne ratant pas une occasion de souligner que ici, « c’est l’Afrique », qu’ils sont feignants, qu’ils colonisent la moindre remorque de bateau sur le trottoir pour y dormir ( !...), qu’il ne faut surtout pas leur confier la moindre responsabilité sous peine de voir des catastrophes arriver, que les pires sont ceux qui accèdent à des postes-clé, que décidément, c’est pas la même culture ! Ensuite les mahorais qui exploitent aussi sans vergogne certains clandestins, du racisme à tous les étages ! Voilà ce que je vois à Mayotte quand j’y vais.

Le traitement de Mayotte par La Réunion a juste été à l’image de cela. Si en théorie, Mayotte était un TOM, dans la pratique, personne n’y croyait, malheureusement, l’avenir a donné raison à certains pour des mauvaises raisons. Je crois que le rapport entre les deux îles est en train de changer, l’intégration parfois réussie de certains mahorais ici à La Réunion y est pour beaucoup et il y a aussi ici beaucoup de gens intelligents, qui ont un discours de tolérance positif.

Enfin, et puisque la transition est toute trouvée, au sujet de La Réunion, je comprends ta vision des choses, mais mon amour pour cette île est loin de se limiter au climat plus clément que les 300 jours de pluie par an que j’ai connus à Rouen…les rencontres avec des gens d’exception, aussi bien dans le travail que dans la vie, la douceur de vivre, la tolérance, le vivre ensemble qui n’est pas une pure vue de l’esprit ici. Alors la pêche effectivement, pas le spot de rêve pour celui qui aime la chasse dans le bleu !...à moins d’avoir les moyens financiers et le temps de pouvoir aller très au large, au banc des 90 miles par exemple. Je pense qu’avec ton bateau, tes distances, tu t’amuserais bien quand même à La Réunion aussi, mais j’ai compris que tu me la laissais : "les cendres du paradis perdu"...

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  • 2 semaines après...

Je suis désolé pour la polémique que j'ai lancé en initiant le sujet.

Je suis arrivé à Mayotte et c'est bien comme vous me l'avez tous décrit.

Moi je mange plein de litchi et je suis heureux. Si quelqu’un à une place sur son bateau je suis la, je participe à l’essence et je fais au mieux pour être sympa!

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J'ai une excellente recette pour faire des litchis confits:

3kg de litchis coupés au ras de la queue à faire bouillir dans une cocotte , tu attends que la peau blanchisse, environ 5/6minutes d'ébullition et ensuite tu fais secher au soleil tel quel environ 4/5 jours. Ca se conserve plusieurs mois, mais tu les auras mangé avant, garanti

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Moi j'aime ce débat d'idée, mélange de respect et de tolérance, qui nous apprend énormément. Donc pas de dolipranes ou autres chips..... mais plus pour un bon macatia de chez loulou et des litchis du jardin.

Merci et bonnes fêtes à tous.

PS -3 degrés couvert sur Rouen!!!!!

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Letchis de la Réunion, les meilleurs. Laisse tomber ceux de Mayotte qui souvent en plus sont Malgaches et pas des meilleurs car cueillis verts et trop réfrigérés. A Mayotte, défoule toi sur les jacques en salade de fruits quand ils sont mûrs ou vert en cary boucané, le chou coco si tu as l'âme du broussard pour en récolter un toi même, salade avec le coeur pour la partie la plus tendre, citronnée pour éviter qu'ils s'oxyde et noircisse, légume cuit pour la couche supérieure plus croquante et moins sucrée en daube. La saison des mangues bat son plein aussi, vertes avec sel et piment sec, à peine à peine jaunes et encore dures, si mangues carottes, broyées et pressées en rougail pimenté, pleines de fils et juteuse si mûres, excellentes et sucrées, parfumées, si mangues greffe, julie. Les papayes se dégustes si ce sont les roses, celle de la variété la plus grosse, qui devient jaune et vomitoire, uniquement en salade ou gratin quand elles sont vertes. Tu pourras attendre aussi les avocats, énormes et fondants. Avec sucre ou vinaigrette, natures pour les puristes. La saison cyclonique, c'est la saison des fruits, des flamboyants, pas du tout du wahoo.

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D'accord avec toi Voyageur, sauf pour le Jacques, j'ai beau essayer ça passe pas, trop suave et sans saveur. Je sais pas si y en a à Mayotte, mais j'ai decouvert la saveur du jambrosade, fruit moche et à consistance douteuse, mais top en confiture ou en rhum arrangé avec son délicat goût de rose.

Puis les fruits c'est cool, ça prête moins à polémique que l'histoire ou la poli ?

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Corossole, c'est mon préféré. Passé au presse purée quand il est bien mou, ça fait une sorte de patte à consistance de yahourt, délicieusement parfumé. J'ai la chance d'avoir un corossolier dans mon jardin, même l'arbre sent bon quand je vais chercher les fruits dessus.

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Vrai, oublie du corossol, excellent en jus ou fruit. Rajouter coeur de boeuf, zattes(pomme cannelle), goyaves blancs ou roses, et bibasses, plus rares à Mayotte. On trouve à Combani quelques goyaviers, acidulés et extra avec crème fraiche et sucre. Tout aussi rares et difficiles à trouver là bas, ne pas négliger les jujubes, jamblon, longani. Un plus plus pour les petits citrons verts, une tuerie avec le rhum ou confits au gros sel, en accompagnement d'une tranche de poisson grillé et de semoule... Au rayon agrumes, par contre, c'est plus tendu, moindre qualité pour oranges et mandarines ou pamplemousses. En cuisine, user sans hésiter du combava, rapé dans les sauces, un parfum unique. Par contre, j'ai toujours été déçu par les ananas de Mayotte, un peu comme ceux d'Afrique de l'ouest, gros et sans goûts, loin de la qualité des Victoria de la Réunion, uniques en leur genre. On pourrait finir sur les bananes, véritable institution locale, encore plus indispensables que le riz, de toutes tailles et de toutes qualités, préférées ici vertes et frites ou bouillies en accompagnement de manioc et fruit à pain. Le fruit à pain, connu d'ailleurs comme légume, mais pas comme fruit à dessert! J'ai souvent refais la recette Réunionnaise de fruit à confit au sucre, un goût de châtaigne extra. Un petit détour par les Antilles m'a fait découvrir une autre recette à base de fruit à pain, mais ce coup là, la fleur, appelée "popotte"; on la caramélise longuement au four. Ca, c'est une tuerie! En passant, aux Antilles, la cuisine locale ne fait pas du tout appel aux fritures de racines comme à Mayotte. J'ai eu donc le plaisir de transmettre les recettes Mahoraises à mes potes cuistots locaux, qui n'hésitent plus aujourd'hui à servir comme à Mayotte bananes vertes frite entières, comme tranches de fruit à pain et manioc croustillants.

Si on fait la liste des fruits locaux de Mayotte, de quoi ne pas avoir besoin de fraises, pêches, poires, ou autres fruits exotiques d'Europe proposés sur les étals Score.

Pour le jacques, recette supplémentaire, faire bouillir les graines et les croquer.

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Ya toujours les brochetti ? Avec fruits à pain et banane plantain passé au barbecue ? J'avais adoré ça.

 

Ananas, dans le sud, j'en avais trouvé des parfaits, petits, et super gouteux. C'était devenu mon petit déjeuner avec le temps. Banane, oui, je ne sais pas s'ils sont les mêmes variétés qu'aux Antilles, mes les type Freissinettes étaient vraiment parfaites, à consommer le jour même. Pour le reste, tout s'accomode parfaitement avec le poisson grillé, ;)

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je suis bien d'accord avec toi sur le fruit à pain, c'est vraiment bon cuit avec sucre de canne, c'est bientot la saison

Les metropolitains ont du mal à se rendre compte, mais il existe bien plus de 30 variétés de bananes et 20 de mangues, pour tous les gouts

Le combava et le massala, deux condiments d'une grande finesse et parfaitement exact pour les agrumes hormis le citron, ne valent pas grand chose

On a des gouts communs, Benoit, si tu as un jour l'intention de venir à Mada, tu es mon invité, tu me feras partager ton expérience sur le bleu et tu as le sejour et le couvert en contre-partie. :)

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Effectivement, richesse naturelle indéniable. Par contre, je trouve que la cuisine Mahoraise a quelques limites. Encore heureux que l'apport made in Mada existe, un bon romazave reste incontournable.

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En brousse, dans le nord, le tangue, vendu en bord de route attaché par une patte la tête en bas trouve rapidement preneur.Très fort au goût, du gibier, normal, mais devient rare. Les sauterelles, les gosses en saison les attrapent après l'école, et sur une brindille, enfilées en brochette, les grillent en rigolant, assis sur leurs talons.

A propos du mtsolola, quand on pêche et qu'on vide le poisson, ne pas jeter les tripailles d'un gros poisson.Elles sont récupérées, vidées et lavées soigneusement et servent d'ingrédient principal à cette préparation.

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En brousse, dans le nord, le tangue, vendu en bord de route attaché par une patte la tête en bas trouve rapidement preneur.Très fort au goût, du gibier, normal, mais devient rare. Les sauterelles, les gosses en saison les attrapent après l'école, et sur une brindille, enfilées en brochette, les grillent en rigolant, assis sur leurs talons.

Ca n'est pas sans me rappeler certains coins du Vietnam, avec des enfants Hmong en costume bariolé au bord des routes, hauts comme 3 pommes, qui trimballaient des rats fraichement chopés et pendus par les pattes au bout de verges de bambou...

 

J'ai mendié de la tangue à un mahorais patron de brochetti plusieurs soirs de suite, il m'a dit que si j'arrivais à trouver un restaurateur qui m'en sert, ca sera certainement une tangue nommée Médor... ^_^

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