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magazine / technique / à trou

Rares sont les sorties durant lesquelles on n'utilise pas la technique de la chasse à trou. Explorer une faille, une rague, un recoin de tombant satisfait pleinement le goût de la recherche du chasseur. Encore faut-il pour réussir, choisir la bonne pierre et l'aborder avec une parfaite maîtrise du geste. Le chasseur est très souvent contraint d'explorer les trous pour chercher le poisson. Certains y vivent en permanence ou presque, évoluant parfois aux alentours et sortant la nuit pour s'alimenter. D'autres n'y sont que de passage quand ils sont effrayés, en période de reproduction.

Le premier problème qui se pose c'est quel trou explorer ? Et le problème est d'autant plus ardu que le relief est varié. Les bons chasseurs le résolvent par l'expérience en sachant que dans tel type de trou il y aura certainement tel poisson ! C'est ce que l'on appelle "le sens de la pierre". Cela implique que certains signes sont à prendre en compte:

· Un mérou apprécie une petite plage de sable devant son trou
. le congre amoncelle les déchets devant chez lui
· Le corb affectionne les failles étroites
· La mostelle préfère les coins sombres
· Le mulet stationne sous des pierres "aérées" à plusieurs issues

De nombreuses espèces sont concernées par ce type de chasse. On compte parmi elles les espèces sédentaires telles que congre, murène, mérou et autre rascasse. Bien sûr les grands classiques: sar, loup, muge... Suivant le type de roche ou sa configuration, on peut parier sur le type de poisson que l'on peut trouver. Ainsi, ragues horizontales et autres failles verticales ou obliques sont des endroits privilégiés pour le sar, de même que les zones de madrépore aux multiples issues ressemblant à un véritable morceau de gruyère.
repère à congre
vidéo : la chasse à trou

Autre configuration, autre poisson, on peut dire que pour le mérou ce sont plutôt les grosses anfractuosités sombres type grotte qui forment son habitat. Néanmoins, pas trop de généralités car suivant où l'on plonge (méditerranée, atlantique, manche...) les fonds sont différents et donc la flore l'est également, d'où un changement de mœurs.

La chasse à trou intervient à n'importe quelle profondeur et bien évidemment, plus cela se fait profond, plus c'est difficile. En effet, la difficulté est croissante par le type de poisson recherché, par exemple le mérou, mais aussi par de petits problèmes liés au type de chasse lui-même : une flèche coincée dans le fond de la rague, un poisson difficile à extraire de son trou... plein de petits détails qui font que par acharnement on peut oublier qu'on est en apnée. On n'écarte pas également l'effet psychologique de la chose. Il peut être parfois difficile de rentrer dans un trou un peu plus sombre que les autres, ou encore les petites frayeurs telles que l'accrochage du tuba contre la roche, ce qui a pour effet immédiat le remplissage du masque. Comme quoi la chasse à trou n'est pas sans surprise. N'est-ce pas aussi ce qui en fait son charme ?

Encore une fois, la discrétion est de mise, surtout à l'approche du trou. Les coups d'arbalètes inopportuns contre la roche voueront toute tentative à l'échec. Même la main qui se pose contre la roche peut effrayer le poisson. Il faut être discret. Ainsi, on préférera aborder le trou par le dessus en tenant l'arbalète de telle sorte que le déclenchement du tir se fasse avec le pouce et non avec l'index, ou par le côté, mais jamais de face. La pointe de la flèche doit être engagée à peu près au moment où l'on distingue l'intérieur du trou. Son orientation suivra la direction du regard pour permettre un éventuel tir d'instinct. Un trou est souvent sombre et tous les recoins sont difficiles à discerner. Pas de panique, au bout de quelques secondes les yeux commencent à s'habituer à l'obscurité et certains détails supplémentaires apparaissent alors. Pour accélérer la chose, certains chasseurs ferment les yeux dans les deux derniers mètres de leur approche. Il peut arriver que la rague soit bondée et là, des doublés, voire des triplets peuvent être réalisés. Néanmoins, le deuxième ou le troisième poisson est la plupart du temps mal fléché et se décroche. En conséquence, on tirera d'abord ceux qui se tiennent à l'écart.

Chose importante, gérer ses pierres. Vous avez trouvé une belle rague, n'en prélevez pas tous ses habitants, cela ne sera que mieux pour vos plongées futures. La chasse à trou exige comme principale caractéristique pour l'arbalète la maniabilité. Il faut donc choisir des modèles courts, 50 à 75 cm, avec une flèche de 6,5 ou 7 mm équipée de préférence d'un ardillon court. De plus en plus utilisé le trident. A part sur du gros poisson, une puissance trop importante des sandows n'est pas justifiée, si ce n'est pour exploser vos flèches.

Olivier Hermant
(mai 2001)
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