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magazine / poisson / la sériole

Bernard Salvatori qui chasse la sériole en Corse et à l'île d'Elbe me racontait qu'il lui était arrivé une année de prendre plusieurs grosses sérioles en une journée en arrivant au bon moment au bon endroit. Sa plus grosse sériole faisait 42 kg. Pendant la haute saison d'été, lorsque les conditions sont réunies, c'est à dire une eau chaude et claire, cherchez en pleine mer les remontées franches exposées au courant dominant. Pas la peine de s'arrêter sur des pierres enlarguées. Les sérioles se rassemblent sur le sommet du sec, parfois posées à même la pierre tandis que d'autres tournent dans le bleu. Avec le soleil au zénith mais aussi en fin d'après-midi, les sérioles se rapprochent des remontées.

Ce n'est pas une chasse très difficile, ni très profonde (20 à 25 m). Je me laisse couler en feuille morte vers elles en tenant compte de la force du courant. Leur curiosité naturelle les incite à monter. Il est très important qu'au point de rencontre vous dominiez le poisson pour pouvoir le tirer. Si vous croisez le poisson au même niveau ou en dessous de lui il s'enfuira avant que vous ayez pu tirer. On peut aussi tenter un agachon sur le sommet du sec. En dehors de cette période du frai, on peut tomber sur une chasse en pleine mer.

Bernard Salvatori utilise une arbalète d'un mètre avec une flèche de 7 mm en longueur 150 cm, des gros sandows, une double longueur de fil et deux moulinets. Un jour en tirant une grosse liche sur 30 mètres de fond, il a fait une boulette. Il a bien essayé de remonter en tirant de toutes mes forces mais a été obligé de laisser l'arbalète et le poisson filer. Depuis il a toujours un moulinet sur une sangle à la ceinture pour prendre le relais du moulinet de l'arbalète. Pour mettre toutes les chances de votre côté n'hésitez pas à cacher votre regard, à rester parfaitement immobile pendant la coulée ou l'agachon, avec le soleil dans le dos si possible.

Olivier Bardoux et Eric Visquis se consacrent à la pêche de la sériole et du denti entre mai et novembre. Dans les eaux de la côte d'azur (Saint Aygulf, les Issambres, Saint Tropez), ils prennent régulièrement des poissons de plus de 25 kg. Au début et en fin de saison, ce sont des sérioles plus petites entre 5 et 12 kg qu'ils prennent plus fréquemment. Dès les premiers coups de mistral qui rafraîchissent définitivement l'eau à la mi novembre, ils considèrent que la saison est terminée.

En Provence Côte d'Azur les sérioles frayent en mai-juin, plus tôt qu'en Corse. Elles remontent des profondeurs pour se diriger vers les hauts-fonds du large exposés au courant. On assiste un peu au même manège que les mulets pendant le frai. Les sérioles tournent autour de la femelle. Les prendre à l'agachon n'est pas le plus facile car elles sont occupées à la reproduction. De temps en temps un spécimen se détache et vient vers le chasseur.

Mais Eric Visquis préfère la "repasse" en septembre-octobre où l'on observe des rassemblements aussi bien au large qu'en terre. Les sérioles chassent dans le courant et l'eau claire où évoluent des myriades de petits poissons dont elles se gavent. A l'agachon ou à la coulée, il faut être dans "la mange" pour pouvoir les apercevoir. Sa technique est la même que celle décrite par Bernard Salvatori.

A ses débuts Eric m'explique qu'il a eu quelques déboires avec les sérioles. Une fois tiré, le poisson pour se défendre, va sonder. Il essaye de se débarrasser de la flèche en se frottant contre les rochers du fond. Dans cette posture, le fil et l'ardillon sont soumis à rude épreuve. Si l'oeilleton du talon de flèche est mal usiné, il agit comme un tranchant sur le fil qui a toutes les chances de rompre. Alors vérifiez bien ces points faibles avant de partir chasser des poissons de cette taille. Il utilise une arbalète de 100 à 130 cm avec une flèche de 7 mm et deux moulinets. Son record est un poisson de 43 kg.

La première rencontre avec la sériole ou n'importe quel gros poisson de pleine eau est trompeuse. Souvent le chasseur tire avant d'être à portée car la clarté de l'eau et la grosseur du poisson l'induisent en erreur. Vous verrez lorsque cela vous arrivera. Mais que l'on se rassure, du cap d'Antibes au cap Béar, prendre une sériole ou une liche solitaire au bord dans 3 mètres d'eau, toute l'année est possible. Dans cette situation inattendue, il faut savoir garder son sang-froid et avoir confiance en son matériel.

EDK
(Apnéa n° 115)
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