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magazine / poisson / les plats

Ils sont considérés à tort par beaucoup d'entre nous comme des pis aller. Chasser le petit poisson plat est relativement aisé avec un peu d'expérience mais très vite on recherche les plus gros spécimens et là c'est une autre histoire. En effet rares sont ceux qui prennent régulièrement du gros plat. Combien en connaissez-vous dans votre entourage ?

Il existe pourtant des poissons plats de belle taille qui méritent un peu plus de considération. Cette chasse est difficile. C'est un poisson qui se mérite et qui vous donnera de grandes satisfactions au dire des spécialistes bretons.

L'automne, après les tempêtes de septembre octobre jusqu'en décembre qui marque l'arrivée des premiers froids, est une bonne période pour chasser le plat. Mais au printemps la saison favorable des poissons plats reprend. Il faut savoir que leur période de reproduction en Bretagne va de février à mars sur des fonds inaccessibles pour nous autres chasseurs. Ils remontent ensuite pour se reposer sur les plages de sable fin à l'abri des courants. Cette reprise d'activité en terre donne un signal fort à tous les passionnés de plats. J'ai interrogé quelques chasseurs pour tenter d'en savoir un peu plus sur ces espèces de poisson. La tâche n'a pas été facile car comme je le faisais remarquer plus haut : rares sont ceux qui prennent régulièrement du gros plat.

Dans la famille des plats la sole est la plus connue et la plus prisée pour son goût. C'est un poisson dont les plus gros spécimens font 3 ou 4 kg comme la plie plus communément dénommée carrelet et le barbue. Le turbot quant à lui peut atteindre une taille et un poids de 15 kg. Le plus petit de nos plats est le flet qui va jusqu'à 2 kg. Toutes ces espèces apparemment semblables dont l'identification n'est pas si aisée à la première rencontre ont des biotopes et des comportements un peu différents qu'il faut connaître pour mieux les surprendre.
 

Sur les côtes bretonnes

Habitat : En général on recherche les poissons plats sur les fonds propres et meubles à plus ou moins grosse granulométrie en fonction des espèces. On recherchera la proximité des rochers et moulières battues par les vagues et si possible près d'une arrivée d'eau douce. Les bordures de chenaux, d'épaves, de jetées sont d'excellents endroits. En lisière de roche, à la rupture de relief sable roche l'attention doit redoubler car la présence de nourriture attire les plats et particulièrement les soles.

Comportement : La sole passe ses journées enfouie dans le substrat passant ainsi inaperçue, elle observe ce qui se passe et gobe les proies à sa portée (vers et minuscules crustacés). Elle se promène rarement seule. Les grosses soles n'hésitent pas à ramasser les petits poissons morts comme les anchois et les sardines. Elle part en quête de nourriture à la nuit tombée jusqu'après le lever du soleil. Il faut apprendre à scruter et déchiffrer le sable à la lisière roche sable où elle est redescendue après s'être nourrie toute la nuit. C'est d'ailleurs une caractéristique de la sole que de fréquenter les abords rocheux. En étant matinal on augmente ses chances de la rencontrer regagnant son aire de repos. Quelques indices supplémentaires aident à sa recherche comme par exemple les petits parasites longilignes qui s'agitent sur son dos et les traces suspectes sur le sable. Celles ci témoigneront de la présence du poisson jusqu'à la prochaine marée qui les effacera. La sole préfère une mer calme. Elle déteste la houle et le courant. Elle évite l'estran et recherche les arrivées d'eau douce. Elle affectionne les secteurs plats au montant parce que les vaguelettes en creusant le sable délogent les vers. Elle se déplace vers les ruptures de niveau au descendant là où les courants drainent un apport substantiel de nourriture. Savez-vous qu'après la guerre, la sole a été largement utilisée pour appâter le maigre alors très fréquent sur les côtes landaises et charentaises ?

Le turbot, lui, se rencontre du bord de 0 à 25 m et au-delà sur les dunes de sable, dans le courant. Il préfère le sable très léger sans ridains face au courant. Il est fidèle à ses postes de repos. Il remonte se reposer en côte après les tempêtes d'automne jusqu'au premiers froids puis revient après le frai.

Le carrelet se trouve plus facilement sur les fonds de coquillages et dans la zone de marnage contrairement à la sole. Il se concentre également à proximité des parcs à moules ou à palourdes. Il n'hésite pas à parcourir de longues distances pour trouver les meilleurs coins à lançons et arénicoles. Il lui arrive de se faire surprendre dans peu d'eau aux embouchures d'estuaires ou sur l'estran des plages peu pentues, lors des marées descendantes de fort coefficient. Il a une préference marquée pour les plages sableuses à ridains mais ne dédaigne pas à rôder dans les langues sableuses entre les rochers. Comme ses cousins il fraie en hiver et jusqu'au printemps, en fonction de la température de l'eau. Une fois la ponte assurée au petit large, il rentre en côte en février mars jusqu'en automne.

Motivation et concentration, des qualités indispensables.

On est en droit de penser qu'une sortie "spécial plat" est ingrate car les belles prises sont rares et l'action moins excitante que la traque du bar dans l'écume. Lorsque Bernard aborde le sujet, son œil se met à pétiller :

- "Pour prendre du plat c'est comme un jeu de piste, il faut mobiliser toute son attention, être bigrement concentré et patient. Je scrute et j'analyse tous les indices susceptibles d'indiquer la piste à suivre. Je retrouve le même plaisir que la chasse au trésor de mon enfance. Je m'identifie au poisson recherché car comme le disait Alain Lecompte : "Il est très difficile de voir une sole quand on a le carrelet dans l'œil". La meilleure défense des poissons plats est leur camouflage. Bien enfouis ils sont très difficiles à distinguer. Pour y parvenir, il faut s'efforcer de nager lentement avec le recul suffisant, ni trop près ni trop loin, pour distinguer les indices révélateurs : œil, bouche, nageoire, parasites, tâches oranges sur le carrelet, etc... Au moindre détail suspect, je vérifie avec la pointe de ma flèche. Les traces sont aussi d'excellents indices qui me renseignent sur la taille, le poids du poisson et sur la direction à prendre. Ceci est vrai surtout pour le turbot qui est le plus gros de tous. Vu la faible densité de ces poissons je suis obligé de couvrir de grandes distances pour espérer faire une belle pêche. C'est pourquoi le bateau est à mon avis indispensable si l'on s'axe uniquement sur le plat. Je peux non seulement parcourir des kilomètres de côte mais utiliser le courant en dérive pour ma prospection. Nous sommes toujours au moins deux ou trois chasseurs dans ce cas de figure.

Et en Méditerranée alors ?

Les poissons plats et particulièrement la sole apprécient les portions de littoral où débouchent les eaux douces. Le Languedoc est à priori la région la plus propice pour la rencontrer. Des fonds sablo-vaseux en pente douce, des herbiers, des parcs à coquillages et des étangs d'eau saumâtre où elles vont et viennent grâce à une bonne tolérance aux variations importantes de salinité. Elle peut donc séjourner plusieurs jours dans les étangs s'ils sont assez oxygénés. Sa prise reste anecdotique et accessoire. Il est vrai que sa petite taille plus encore que son mimétisme suffit à la protéger efficacement. C'est une espèce dont la croissance est particulièrement lente. Il lui faut plus de 5 ans pour dépasser les 300 grammes et elle vit plus de 20 ans !

Voici quelques conseils simples à mettre en œuvre dans vos recherches.

1°/ Etre parfaitement lesté pour survoler le sable à l'horizontal. Dans les petits fonds un lest conséquent est obligatoire pour prospecter confortablement

2°/ Se tenir à un mètre du fond environ. Ce qui semble être la distance idéale. On peut s'aider du bras tendu avec la main au sol pour garder la bonne distance.

3°/ Avoir l'image du poisson recherché toujours présente à l'esprit et surtout visualiser ses proportions.

4°/ Insister autour des reliefs rocheux et des estuaires.

5°/ Avoir une bonne vue et de la patience !

Cette pêche de début de saison est un bon entraînement pour se remettre dans le bain, parfaire son aquacité, dégripper ses automatismes, vérifier son acuité visuelle.

EDK
(mai 2001)
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