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kombapnea

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Tout ce qui a été posté par kombapnea

  1. Salut à tous, Suite à un plantage informatique majeur, j'ai perdu tous vos contacts et réservations de séjours. Réécrivez moi sur kombapnea@yahoo.fr, pour votre séjour de fin 2016. A très vite
  2. En attendant que Seriole Killer n'écrive la suite, RDV pour ceux qui le veulent en fin d'année. Je remonte une organisation du 10 novembre au 20 décembre avec théoriquement quatre séjours distincts : les deux premiers basés sur Komba, les deux suivants en croisière vers le nord. J'ai trouvé un bateau sympa pour ces sessions, l'ancien de Craig Scott : N'hésitez pas à me joindre en MP pour plus d'infos.
  3. Le top maintenant, ce serait que seriolekiller nous raconte la suite...
  4. Comparativement à des nuits passées au banc du Castor, c'est un bonheur de mouiller dans ces petites baies abritées. On dort au calme, la coque est à couple, l'embarquement et le débarquement ne sont qu'une formalité. Alors qu'en pleine mer, transférer le matos et les chasseurs, ca peut être assez sportif...Sans compter le plus génant, les verres qui valsent à l'apéro... Le lendemain je me réveille un peu inquiet. Je fixe l'anémomètre du cata et le vent qui oscille entre 12 et 17 noeuds me rend perplexe. A une dizaine de kilomètres au sud du Cap, nous sommes ici abrités et la route se déroulera de même. Mais qu'en sera-t-il là-haut dans quelques heures ? L'alizé, le "Varatraza" à plutôt tendance à se renforcer au fur et à mesure de la journée dans la région de Diego... Nous embarquons le repas, l'eau pour la journée et...les chasseurs ! Navigation calme comme prévu, nous distinguons à présent le phare, et la mer change. Elle moutonne au large et bouillonne sous le bateau. Il y a un courant de fou ! Le bateau ralentit de lui même en quelques secondes. Et il me faut encore réduire pour économiser le séant des chasseurs. Jusqu'à Diego la configuration est quasiment la même, une côte rocheuse. Et dès que la mer se lève, la côte renvoie un gros ressac...très inconfortable à naviguer. Je suis un peu fébrile. Habitué à Nosy-Be et à sa mer relativement calme toute l'année j'appréhende que la houle et le vent ne viennent à se renforcer. Et puis surtout depuis 2 jours, je suis dans une zone inconnue et j'ai plus de mal à trouver du poisson que sur mon territoire habituel. Les chasseurs ont pris l'habitude au fil de leurs séjours de se faire déposer dans un banc de poisson. Mais là il faut chercher et pour parfois ne pas trouver... Aussi cette journée au Cap d'Ambre doit marquer une rupture. J'en viens presque à prier la mer pour qu'elle récompense nos efforts ! Je suis venu il y a quelques années et j'ai gardé un souvenir ému des quantités de poissons de récif qui nageaient dans très peu d'eau. Mais c'était il y a longtemps et avec le stress de ne pas trouver, je me mets à confondre mes points de repère...Je demande à tout le monde de rester au moulinet, histoire de pouvoir remonter rapidement dans le bateau et de prospecter efficacement la zone. Je remonte les bancs de fusilliers et une fois tout le monde à l'eau, j'attends, anxieux. 1 minute à peine et c'est l'équipe Philippe/Pilou qui me fait signe. Il y a environ 3 nœuds de courant et Philippe glisse dans la direction opposée...en faisant le bouchon, visiblement tracté par du lourd. Pilou palme comme un fou 10 mètres derrière, mais il peut à peine se maintenir en place. Finalement c'est une magnifique Igno d'un peu plus de 30kg qui est remontée. Il y a un bordel monstre dans le bateau, du fil, du sang, un gros poisson et un binôme hilare qui commence à prendre des photos. Et c'est le moment que l'équipe de Fabrice et Pierre-Loup choisit pour s'agiter à une centaine de mêtres... On rangera plus tard ! Car un magnifique voilier saute autour du binôme. Il sera cette fois-ci remonté à bord du bateau. L'équipe de Michel/Laurent a attrapé une jolie madame tombée mais à la remontée dans le bateau, leur plaisir est un peu gâché par les deux poissons déjà présents... Nous enchaînerons les dérives pour prospecter la zone. Nous croiserons un peu de tout. Du barra, du thazard, et l'équipe de Michel/Laurent - plutôt malchanceuse jusqu'à présent - se vengera même sur un joli cabot. L'ensemble des chasseurs, savamment conseillé par Kiki - le spécialiste du séchage de poisson - leur fera promettre d'arrêter le mérou sous peine de le mettre à sécher dans leur cabine... Heureusement en fin de journée nous croiserons un pêcheur malgache et lui ferons offrande de nos poissons de récif. J'allais oublier un autre petit poisson pris ce jour, spéciale dédicace à VCTERIC pour la prise de vue ! Et puis un autre, un "double grosse lèvre" Le vent semble se calmer, la journée est bien entamée et je décide de me mettre à l'eau. Le courant lui, a encore forcit. C'était déjà impressionnant depuis le bateau, mais sous l'eau c'est génial. Pensez, en une minute on parcourt une centaine de mètres ! On dérive au fond avec la sensation d'être un avion en rase motte, de faire du slalom entre des éboulis rocheux. Il faut parfois faire attention car derrière une grosse roche il peut y avoir des courants descendants. Par contre la vie semble assez peu présente, ce n'est pas la concentration de certains spots ; le courant est trop violent et les poissons de roches sont le plus souvent à l'abri derrière les cailloux. De la même façon, peu de coraux, seulement de toutes petites concrétions...C'est comme pelé par la violence régulière des eaux. Pour bien vivre ici, il faut être taillé pour le courant...Il faut être un thon. Et justement nous en verrons un de très près, un joli 40+ qui viendra, sûr de lui, voir le flasher, à seulement quelques mètres de nos palmes. Seulement voilà, lorsque le thon est sous les palmes, le temps de faire un canard et on est déjà 10m derrière, emporté comme un vulgaire échalas...Le thon, lui, semble immobile mais remonte calmement le courant. Nous allons donc passer aux choses sérieuses et prendre les poutres en bois, les bouées et tout le toutim. On est quand même pas venu faire des ablettes ! Plus au large donc mais pas très loin de la petite remontée repérée par Philippe. Des thons seront vus, mais toujours trop tard, il faudrait un locomoteur ici ! J'enjoins les chasseurs à se concentrer sur l'aval et à être très très réactifs. C'est Michel et Laurent qui mettront au point une technique payante, il faut un peu d'altruisme tout simplement ! Enfin une belle concrétisation pour cette team jusque là malchanceuse. Le courant baisse et la visi aussi. Mais Fabrice flèche un très beau poisson. Alors que le thon sonde, la floatline s'accroche à sa ceinture. Fabrice se retrouve rapidement à une dizaine de mètres sous la surface. Pierre-Loup panique un peu pour son binôme et plonge à son secours. Au passage il lâche son tout nouveau Rob Allen (Sur ce trip, en pêche au "gros" chaque binôme avait fusil break away et un flingue moulinet pour doubler ou faire un petit poisson de passage). Finalement Fabrice se dégage et tous les deux rejoignent la surface. Mais pas le Rob Allen... Ni le thon, décroché... Nous rechercherons le fusil, mais la visi n'est vraiment pas terrible sur ces fonds de 20m+. Et c'est la fin d'après midi, tout le monde a eut son quota d'apnée. Nous rentrons, fourbus mais pour l'essentiel heureux. A part bien-sûr Pierre-Loup qui regrette un peu son RA ! Nous passerons une agréable soirée "t'vois", suivie d'une nuit à rêver de concrétiser sur des gros thons. Le lendemain nous attaquons donc direct sur le gros. Les premières dérives sont à nouveau payantes mais cette fois-ci ce sont deux jolis thons de 40+ qui remplissent la cale. Kiki est aux anges, le TDC c'est comme le thazard ; de l'or en barre sauf qu'en TDC ca fait des plus grosses barres ! Dans le nord de Mada le poisson roi c'est le thazard. C'est bon cru, cuit, fumé, sêché, bref c'est le top et le plus recherché. Les malgaches ne connaissent pas le TDC alors qu'il est relativement abondant. A mon avis parce qu'ils ne vont que rarement sur les spots à TDC, plus lointains, Le thazard, lui, se balade partout. Les quelques initiés locaux savent que c'est un poisson beaucoup plus combatif, donc difficile a attraper. Nous avons croisé plusieurs boutres de chasseurs dans le grand nord. C'était assez impressionnant : un vieux rafiot en bois, rempli d'une douzaine de chasseurs malgaches, au moins autant de fusils, un ou deux vieux frigos reconvertit en glacières...Les gars ne sont pas là pour plaisanter. Mais les TDC ils n'y touchent plus. Trop de fusils perdus ; pas rentable. Après avoir fait ces deux jolis thons nous changeons de coin. Un petite pointe rocheuse qui se prolonge sous l'eau. C'est un mur sous marin, perpendiculaire au courant et qui affleure à quelques mètres de la surface. Le courant est accéléré, et même par pétole, l'eau bouillonne et clapote dans tous les sens. Les normands appelleront la zone : le raz blanchard ! Si la houle est de la partie, elle se lève d'un coup en passant sur le récif, on pourrait presque surfer...en mode teahupoo ! Je ferai soigneusement le tour en bateau...avant de déposer nos binômes en amont. J'ai beau rester dans le bateau, déposer les chasseurs dans de telles conditions me procure une satisfaction certaine : on est pas n'importe où là ! Le coin s'avérera pauvre en thon mais vaut tout de même une petite dérive de temps en temps... Nous tenterons également des dérives à plusieurs kilomètres au large. La mer semble calme mais le courant est encore plus fort. 4 à 5 noeuds relevés au GPS ! A midi nous trouverons en côte une petite embouchure qui nous abritera de la houle. Il faut faire attention ; à peine plus d'un mètre de fond dans le chenal, et de chaque côté des patates et des rochers... Petit mouillage au bord d'une plage perdue, des traces sur le sable ressemblent à un passage de crocodile, en fond une forêt buissonneuse parsemée de baobabs. Nous retournerons dériver à la rencontre des thons et en croiserons quelques énormes, mais dans le bateau la maille restera à 40kg. Avec Kiki, nous passerons 2 heures à courir après les bouées. Le courant baissera en milieu d'après midi, sonnant l'heure de la recherche du fusil perdu. Un point approximatif pris la veille me permettra de déposer 3 binômes pour dériver sur la zone. Pierre-Loup enchaînes les apnées en quête de son RAal perdu. Pendant ce temps Philippe (dit "La fouine" pour les intimes), ratisse utile et trouve le fusil à la deuxième apnée. Le RA est dans le bateau, et tout le monde est remonté à part Pierre-Loup qui ne veut pas s'avouer vaincu. Il plonge, remonte, replonge...pour finalement remonter dans le bateau, maugréant mais finalement compréhensif ; on ne peut pas passer la journée à chercher une aiguillle au milieu de l'océan, fût elle à 400 euros... Les autres sont hilares et ont du mal à faire durer le plaisir. Au final une bonne barre de rire, et des retrouvailles méritées avec un fusil à peine baptisé. Au retour je tente un plan qui me trotte dans la tête depuis la veille. A l'ouest du Cap il y a 3 baies, avec de toutes petites entrées. Le courant est à présent descendant et semble puissant à la sortie d'une de ces petites passes, il doit pouvoir attirer du prédateur...J'organise donc une dérive dans la passe. Le seul souci c'est que la saison des pluies a bien démarré et que cette baie est alimentée par un fleuve. Du moins la couleur de l'eau semble bien l'indiquer. Mais surtout des crocos ont été signalés dans ces baies et les 3-4 mètres de visi n'engage que peu les troupes à en découdre. Seul Fabrice partagera mon enthousiasme et tentera une dérive en marge de l'eau sale... En rentrant nos héros n’oublierons pas de prendre leur dose quotidienne de THB + Malarone. A Mada la THB c'est la bière locale, et visiblement en langue de normands "Malarone" veut dire "Pastis"... Et quelques fois que les moustiques soient tenaces, il vaut mieux en prendre plusieurs doses ! C'est déjà le dernier jour et nous devrons être à Diego ce soir. Nous convenons de rester la matinée au Cap puis de descendre tranquillement vers le sud-est. On attaque en douceur. Première dérive, 3 binômes à l'eau et un peu plus tard 3 sardines dans le bateau ! Philippe prend au passage le titre de plus gros thon du séjour avec un bestiau d'environ 60kg. Nous referons 2 TDC avant de redescendre vers Diego. La navigation est passablement désagréable, une houle de sud-est + un ressac rendent la mer complètement hachée et m'empêche de passer les 11 noeuds...Nous ferons donc deux étapes. A la première Lolo et Michel feront un beau doublé de carangues jaunes. A la seconde c'est pilou qui tapera une petite Igno. J’accueille avec bonheur la passe nord de la mer d'Emeuraude et avec elle un abri providentiel. Nous en profiterons pour faire une pause casse-croûte un peu tardive et du snorkeling pour digérer. Snorkeling qui devait être une chasse, mais les fonds sont totalement pelés par la pression de pêche. Il n'y a plus que du menu fretin, bien loin de mes souvenirs de pêche miraculeuse au début des années 2000. A ce propos même le cap d'Ambre s'avouera bien pauvre en vie comparé à ce que j'ai pu voir il y a seulement quelques années. Surtout en vie de récif. Il y avait avant pléthore de babonnes, carpes, madame tombée, gueules pavées...Il en reste, un petit peu. Sont-ce les bateaux de pêcheurs/chasseurs européens venant de Diego, ou les chasseurs malgaches désormais équipés et arrivant en nombre dès que le vent baisse. Surement un peu des deux, mais la ressource diminue, c'est indéniable. Nous reprenons la mer direction Diego en prenant la petite passe. Les conditions de navigation se sont bien améliorées. Nous longeons Ramena et filons vers le pain de sucre pour un arrêt sur une épave. Beaucoup de vie mais après toutes ces émotions, rares sont les chasseurs à vouloir se remettre à l'eau en baie. Qu'à cela ne tienne, le groupe de chasseur suivants nous attend en ville et nous finirons le séjour par une soirée aventure dans les bars de la nuit Diegolaise...
  5. Oui, même décalage. Et franchement le fish & chips" ou "sonar chart", si c'est joli sur le lecteur, c'est souvent pipeau. Pas partout mais souvent des lignes de sondes complétement irréelles, des secs ou des cassures imaginaires. Du requin on en voit partout mais moins c'est chassé et plus ils sont discrets. Donc au nord plutôt moins de requins qu'autour de NB. Le pire : Certaines zones très pêchées du Castor, banc de l'entrée, et du serpent où la détente des sandows fait accourir une meute surexcitée alors qu'il n'y a parfois même pas de poisson au bout de la flèche ! Je crois que c'est un peu partout la même chose. C'est un poisson pas bête qui apprend vite. Donc spot à pression = aprion difficile...et plus rare, forcément ! Mais le bonheur sur certains coins c'est d'en voir en bancs, des jolis et de pouvoir les tirer à la coulée (avec une approche soignée tout de même !). Sinon le broumé est ultra efficace sur l'aprion, un peu comme sur les carpes rouges bohar.
  6. Nous sommes le 5 décembre, Pierre-Loup nous a rejoint l'avant veille et s'est déjà mis en jambe avec les normands dans la baie. Fabrice arrive le 5 aux premières heures, l'équipe est au complet ! Nous chargeons le catamaran avec toutes nos affaires. Puis nous le quittons. RDV le soir même aux Mitsios. 90 km de mer nous attendent, nous n'avons gardé que le matos de chasse à bord de la coque. La chasse se déroulera donc sur la route des Mitsios. Je connais plutôt bien la zone et il y a l'embarras du choix en remontées, secs, tombants et patates à visiter. Mais nous sommes au creux des petites marées et le courant ne prend correctement nulle part. Nous enchainons les spots pour trouver le poisson, mais c'est à mon goût une journée trop pauvre. Le lendemain nous continuons la montée vers le nord. Pierre-Loup et moi priorisons la fonctionnalité sur l'élégance et cela se voit... Nous avons RDV le soir dans une baie au sud du Cap Sebatien. J'ai quelques spots dans ma musette sur les premiers kilomètres mais rapidement c'est pour moi aussi la découverte. Si nous attrapons des poissons au début, par la suite c'est beaucoup plus dur. J'étais très confiant pensant que plus nous nous éloignerons de Nosy-Be plus nous trouverions du poisson, mais force est de constater qu'il vaut mieux très bien connaitre des spots au sein d'une zone pêchée que de méconnaitre une zone peu pêchée...J'ai pris les cartes Navionics avec moi, ce sont sensées être les plus précises. Mais elles réservent quelques mauvaises surprises : un décalage permanent mais variable, allant jusqu'à plus de 500m, tantôt au nord, tantôt au sud, plus souvent à l'ouest selon les zones... Le bilan de la journée reste toutefois positif, plus d'une centaine de kg de poissons pris dans la journée. Kiki ne me fait pas encore de remontrances... D'autant qu'à présent nous sommes loin de tout port et qu'il faut débiter, saler et sêcher le poisson pour qu'il se conserve...Nous ne prenons que du pélagique car les poissons de récifs, plus gras, sèchent mal. Le 7/12 soit le surlendemain, nous faisons notre entrée en baie du courrier. Quel endroit magique ! Des îles volcaniques, calcaires, et des îlots de sables peuplent cette grande baie. Le paysage est ultra varié. La veille j'ai passé pas mal de temps sur les cartes marines à la recherche de beaux tombants. J'ai pré-enregisté quelques points. A 7h30 nous filons déjà à 23 noeuds vers le premier. Je sonde pendant que les chasseurs s'habillent et je longe le tombant. Il a à peu près la même conformation partout, un plateau à 25m, un tombant jusqu'à 70 et de nouveau plateau. Ca sent bon le TDC... Je fais demi tour et reviens vers une zone qui semblait plus riche en vie. Tout le monde se met à l'eau, en mode break away. Et après à peine 2 minutes, le premier train de bouées s'enfonce. Nous aidons Pilou et Philippe, ils remontent un joli 30+. Mais déjà une autre équipe nous appelle, les bouées ont disparues, seuls les fusils nous font signe. Puis les bouées ressortent à toute vitesse...mauvais signe. Fabrice nous dit avoir tiré un putain d'énorme thon de plus de 60 kg, au moins ! Tout le monde se remet à l'eau avec enthousiasme et de nouveau les bouées de Pilou et Philippe disparaissent. Gamin j'étais mordu de pêche, j'ai passé des heures à observer mon bouchon. Je savais identifier une touche de brême d'une touche de gardon. Quand j'ai vu partir les bouées j'ai cru revoir ma ligne à goujon le jour où une grosse fario a mordu...Le délire ! La 11L, la 22L et la 35L se sont succédées à une vitesse folle. 10 secondes plus tard, elles sont remontées toutes ensembles...Philippe dira avoir vu, tiré et décroché...le plus gros thon de sa vie. L'équipe de Mimi et Lolo maugrée...ils n'ont rien vu. Et d'après eux...il n'y a pas de poisson ici ! La route et encore longue et nous la reprenons en longeant les tombants. Des Tursiops jouent dans l'étrave. Nous nous arrêterons 10km plus loin sur ce qui semblait être un spot prometteur mais le courant est mou, l'eau plus trouble et rien ne semble vouloir rencontrer l'acier de nos chasseurs. Nous rentrerons plus tard en cabotant d'île en île, et après quelques poissons nous amerrissons au mouillage à Nosy-Hara. Île splendide parmi les île splendides de Madagascar, de pitons rocheux calcaires, des "Tsingys" qui plongent directement dans l'océan. Ce matin j'ai laissé Kiki au catamaran. Il a pour mission de débarquer le poisson accumulé depuis 3 jours. Car les effluves de poisson en cours de séchage ont beau faire partie du trip...Si on peut s'en passer... En attendant que le cata ne nous rejoigne, nous continuons notre montée vers le nord. Dans cette zone il y a des tombants vertigineux avec des cassures proches de la surface. Nous commençons par la passe nord de la baie du Courrier. C'est un longue faille profonde de 70m qui serpente entre des îlots. Le courant montant n'est pas encore en place alors je cherche un peu de vie de récif. Nous trouverons une belle pierre farçie de carpes rouges. Je dois calmer les ardeurs de nos chasseurs qui me disent avoir vu un nuage de carpes de plus de 10kg...Rappellez vous les gars, la carpe rouge en cours de séchage, ca sent pas bon ! Nous sommes en entrée de passe, le courant montant commence à prendre, Philippe aperçoit un énorme thon, beaucoup plus gros que celui tiré la veille, malheureusement très fuyant. Mais déjà le cata nous rejoint et nous récupérons Kiki pour qu'il m'assiste. Nous reprenons donc notre route. Au nord de la baie du courrier, la côte est prolongée d'un immense platier de 1 à 2km de large. Ce dernier donne à la mer une couleur émeraude magnifique mais quelque peu gâchée ce jour par l'orage qui monte en terre et obscurcit le ciel. Je fais un arrêt sur une faille dans ce platier. Très très étroite, à peine 30m de large et autant de profondeur. Tout le monde se met à l'eau, les tombants de part et d'autre sont vertigineux et pleins de cavités. Mais le peu de lumière donne une atmosphère glauque à l'ensemble et nos chasseurs appréhendent une rencontre inopinée...et nous reprenons donc rapidement notre route. Nous arrivons à l'entrée de notre baie d’accueil pour la nuit. Un petite passe, comme une faille dans le platier ; et dans les terres : une immense baie. Le paysage est somptueux. Nous chasserons la bordure avec un peu de courant sortant. La cassure est nette pleine d'anfranctuosités, de 2m à 20m. Beaucoup de petits poissons de récif nagent dans le courant, un plongeur bouteille serait au paradis. Mais nos chasseurs sont exigeants et les quelques carpes et aprions aperçus ne les régalent pas. Seul Fabrice tirera son épingle du jeu avec une jolie petite igno de fin de journée. Nous rentrons au cata à presque 30 noeuds sur un lac. Apéro THB et debrief avant la montée au cap d'Ambre.
  7. Désolé j'étais booké ! La suite... de suite.
  8. Ok je me mets à la rédaction...Mais j'ai un boulot de fou en ce moment ! Promis, d'ici 2/3 jours.
  9. Nan, y'a pas de gratte à Mada. Enfin il paraît qu'il y a eu des cas sur des vieux barras...Mais thazards, carpes et TDC finissaient dans l'assiette. D'ailleurs le TDC c'est juste incroyablement bon !
  10. Compèt... Après ces deux premiers jours, les Normands, groupe avec qui nous partirons par la suite en croisière, arrivent à leur tour. Ils viennent un peu plus tôt pour se mettre en jambe et me demande donc de leur trouver un bateau. C'est chose faite à leur arrivée et il y a désormais deux bateaux de chasseurs qui partent tous les matins du petit hôtel de Nosy Komba. Sans que ce soit bien explicite, il y a une mini compét qui s'installe entre les deux équipes. D'autant que deux binômes au sein de chaque groupe sont compétiteurs en France et se croisent régulièrement... Les normands n'ont pas de guide et les languedociens n'ont donc pas trop de mal à revenir un peu plus chargés de poissons. Au grand bonheur de Kiki qui récupère la pêche. D'ailleurs les normands finissent par presque déclarer forfait et me demande quelques petits points GPS histoire de voir un peu plus de poissons. Je les envoies donc sur la zone de Pleïades que je ne pratique que rarement mais qui comme son nom l'indique est farcie de remontées. Côté Languedociens, après trois jours passés à faire du récif, nous repartons vers les thons. J'aime beaucoup ce spot, un plateau entre 30 et 35, une petite pente jusqu'à 50 et là le mur jusqu'à 200m. Avec le courant rentrant bien établi, on est sûr de voir de beaux bébés. Mais c'est exigeant et si l'on voit parfois quelques thons sur le plateau ou si parfois il montent jusqu'au flasher, ils sont le plus souvent dans la zone des 40/45m...Pour peu que le courant soit fort, il n'y a que 2 à 3 apnées payantes. Et le plus dur c'est la première bonne apnée, on ne voit rien de la surface...on descend jusqu' à 20. Le fond se dessine enfin distinctement. On se laisse tomber doucement en guettant le moindre mouvement. C'est généralement au moment où on se dit qu'il va falloir remonter que l'on voit un thon correct entrer en zone de visibilité. Derrière lui 10, 15, 20 thons apparaissent avec quelques barriques dans le banc, on glisse doucement vers eux se demandant lequel choisir. Un beau s'approche, on hésite, puis un plus gros arrive de l'autre côté...le temps de se décider, quelques coups de palmes, le bras se tend, on est dans l'axe, mais le thon s'écarte sans en avoir l'air...Dans ce cas on peut tenter de s'immobiliser, ce qui peut faire revenir le poisson...Mais le plus souvent, il faut vite remonter ! Nous ferons 2 thons corrects mais pas de monstre. Ce jour là, Santa au moulinet, fait la sécu de Titou et Olive. Alors que Titou est au fond avec la poutrasse à gros recul, un voilier passe à 10m de la surface. Santa s'approche et place une belle "antenne"au poisson. Le moulinet crie, le voilier est déjà loin, impossible à doubler. Olive qui filme à ce moment là, accroche son moulinet de ceinture sur la ligne. La scène sera très drôle à visionner : on voit un certain empressement, le mousqueton s'accroche sur la ligne, et la ligne disparaît presque aussitôt ; comme le fil sortirai du chas de l'aiguille...Sectionné net au niveau du moulinet, le fil n'a pas tenu. Le voilier partira en bonds autour du bateau, avec une antenne et 50m de dyneema... ...et cul rouge Au retour, un peu de déception : pas de gros thons dans le bateau, un voilier blessé mais raté, manquerait plus que les normands nous aient mis le cul rouge (Titou dans le texte). Et ce sera le cas. A l'arrivée, la moitié du village est là ainsi qu'un très gros poisson échoué sur la plage. Un marlin noir, comme expliqué au début de ce post. Nous n'avons pas de balance adaptée et puis il faudrait des cordes, des poulies, et le pendre au cocotier qui penche déjà de manière inquiétante. Nous envisagerons rapidement de le découper en morceaux mais il est 17h et tout le monde est plus tenté par une bonne douche + bière que par une séance de boucherie. Les marins partiront donc en ville pour vendre le poisson (à leur bénéfice exclusif) et avec la ferme recommandation de peser le poisson. L'acheteur du marlin a heureusement une balance, nous apprendrons le lendemain qu'il faisait 217kg. C'est déjà beaucoup mais probablement un peu en dessous de la réalité. Par expérience, à Mada les balances sont toujours trafiquées dans un sens ou un autre, selon l'intérêt du propriétaire de la balance... Pour la petite histoire, qui m'a été comtée de nombreuses fois, il a fallut une sacrée paire de baloches et pas mal de moule aussi. Le poisson a été pris au bord d'un petit sec, 23m autour, 14m au sommet. Il est venu au flasher avec beaucoup d'assurance et personne à part Philippe n'en a eu autant. Un très joli tir avec le 130 et sa flèche de 7. Plein bulbe le poisson a immédiatement blanchi. Seulement c'est épais un tel poisson, si bien que la flêche n'a pas traversé et que le poisson, entrainé par son propre poids, s'est décroché...Pilou a doublé, même résultat : décroché. Le poisson a continué à couler...Heureusement qu'il n'y avait pas trop de fond car il s'y est posé. Tout le monde a pu ensuite tirer à bout portant. Et nos 4 gaillards ont finit par ramener patiemment (et avec 4 dyneema de 2mm pour seule prise) le poisson en surface et enfin au bateau (ce qui n'a pas non plus été simple). Bref chapeau bas aux Normands et coup au moral pour ceux qui n'ont pu faire mieux ce jour là. Autres rostres Olive croisera la route d'un Marlin deux jours plus tard, il l'estimera à 150kg mais n'osera pas tirer au moulinet. Didier également croisera la route d'un magnifique poisson. Nous sommes tous deux en dérive, courant descendant, fond de 32m et remontée à 25m. Bien en amont du sec, juste avant que le poisson ne se concentre. Et là comme souvent, sorti du nulle part, un voilier monte au flasher. J'alerte Didier et l'exhorte à faire son canard. Je braille dans mon tuba, m'agite...Je ne sais pas s'il est descendu pour aller à la rencontre du poisson ou simplement pour que j'arrête de m'exciter. Toujours est-il qu'il descend et que classiquement, le voilier remonte en l'évitant. Mais il est à portée et Didier tire. 7m - 20 secondes d'apnée, un poisson qui se mérite ! Une fois de plus le moulinet chante. Didier freine et part en drapeau. Je viens de décrocher une belle igno et ne peut lui être d'une grande aide alors j'appelle le bateau pour qu'il le suive de près et je palme derrière... Malheureusement après 1 à 2 minutes de combat le poisson se décrochera... Nous nous consolerons avec d'autres prises. Le lendemain je plongerai avec Christophe. Passés les premiers jours il est à présent beaucoup plus à l'aise. Il a emprunté le Beuchat 115 d'Olive et l'a bien en main. Je dépose au préalable les languedociens sur une remontée, et nous nous mettons à l'eau avec Christophe à une centaine de mètres de là, sur un fond de 30m, un peu en amont d'une autre petite remontée. L'eau est claire, le courant descendant faible. On distingue les tâches sombres du fond corallien. J'explique à Christophe qu'il faut se maintenir sur la zone pour espérer faire du poisson. Je descends et constate qu'un banc de carangues tourne autour, je ne tire pas pour ne pas effrayer le banc et laisse le soin à Christophe de faire la première. Il est beaucoup plus à l'aise à présent et descend à 20m tirer son poisson. Je redescend aussitôt pour voir s'il n'y a pas un gros qui traîne. Bingo, un thazard d'une dizaine passe par là. Nous appelons le bateau, donnons nos poissons. Avec le temps j'ai acquis une certaine rapidité pour décrocher, tuer et donner le poisson au bateau. L'habitude de chasser dans l'eau sale, sans marqueur, et de pas vouloir trop dériver hors zone. Je me replace donc rapidement sur zone puis palme sur place en attendant Christophe. Mais il est concentré sur son rechargement et malgré mes appels, il se laisse dériver. Ne voulant pas le laisser seul je le rejoins en aval. Je lui explique qu'il faut remonter le courant sur une cinquantaine de mètres pour retrouver la bonne zone. Nous repartons donc mais j'aperçois au fond des tâches qui révèle une autre zone corallienne. Je descends donc pour en avoir le coeur net et Christophe doit se demander si je ne me fous pas un peu de lui. C'est bien une autre zone de corail et au pied de celle-ci un banc compact de carpes rouges musarde le nez face au courant. Nous enchaînerons alors les apnées en nous laissant dériver pour découvrir une troisième zone en aval. Les apnées sont très agréables, le fond apparaît nettement après seulement quelques mètres de descente, il y a du poisson et un tir à presque chaque descente. Comme quoi on a beau avoir un sondeur et repasser dix fois dans le même coin, il reste toujours des choses à découvrir, sous l'eau. Les languedociens auront également bien pêché et nous rentrerons avec le bateau une nouvelle fois bien garni. Kiki est ravi, il va pouvoir réaliser une dernière belle vente et laisser un peu de sous à sa femme pour acheter le stock de riz pour la saison des pluies.Car demain, nous partons avec les Normands, en croisière jusqu'à Diego Suarez et nous ne rentrerons pas à Komba avant 17 jours...
  11. Le RA 140 était une vieille série (2010) à l'époque où RA sous-traitait la fabrication des tubes. Il a été "amorti" et à pris beaucoup, beaucoup de poissons. Mais c'est toujours râlant, d'autant que je l'ai retrouvé fendu dans le bateau sans l'avoir armé... Les nouveau tubes sont paraît-il plus costauds, à voir sur mon 160 d'ici plusieurs années, car je ne l'ai que depuis un an et il sert moins souvent que le 140. Ceci dit le nouveau matos RA n'est pas irréprochable, loin de là. Cette année beaucoup de soucis sur différents articles : - Les gachettes Vecta2, sont moins solides que les précédentes. Il y a souvent un point de dureté et un déclenchement tardif (car il faut forcer). Dans le pire des cas on a même vu un fusil, pourtant tout neuf, lâcher sa flêche dans le bateau... - Il faut dire que les sandows par défaut sur les "Zulu" neuf sont vraiment trop tendus. Je ne peux que chaleureusement vous conseiller de tout de suite changer les sandows pour une gomme plus progressive ou de plus longs sandows. Car non seulement ils sont très durs à charger, mais en plus cela créé (même en 7.5mm) des trajectoires de tir erratiques...Le pire étant certainement qu'allié aux gachettes Vecta2, vous risquez d'endommager définitivement le mécanisme... - Egalement vu 2 fois, des ergots (pins) de flèches qui se tordent sous la pression des sandows, au point de se mettre droit et que le dyneema décroche...Ceci dit mon avis et qu'il faut de toute façon prendre des flèches à encoches, personnellement je n'ai jamais vu une flèche RA casser au niveau de l'encoche. Les "pinned spears" (flêches à ergots) sont chez RA un produit quasi réservé au marché européen. Un faible volume visiblement négligé par RA. Avant de vous dire ça j'ai envoyé mes remarques à RA. Rob m'a expliqué qu'ils étaient au courant et qu'ils étaient justement en train d'améliorer la cassette. Ca devrait donc s'arranger...
  12. Prends surtout 500g + 1kg. Avec si peu de neoprène la précision du 1/2 kg peut être appréciable.
  13. A peine le premier groupe parti que le second arrive. Les languedociens reviennent, Titou, Santa et Olive. Olive n'est venu qu'une fois, l'année dernière. Il n'a pas trente ans et c'était pour lui sa première expérience tropicale. Pour moi un grand bonheur. Car le métier de guide est parfois ingrat. J'essayes toujours de faire le maximum, mais les vieux briscards habitués aux tropiques et aux gros poissons sont beaucoup plus dur à satisfaire que les jeunes inexpérimentés. Et avec Olive, c'était un cri de joie à chaque prise (et il en a poussé des cris de joie...). Son enthousiasme était communicatif, un bonheur. Ils reviennent donc et se joignent à eux; Didier qui vient de faire la croisière aux Mitsios/Castor ainsi que Christophe. Didier est assez impressionnant, il a voyagé partout dans le monde, a déjà un beau doggy de 52kg à son actif et une apnée à faire pâlir plus d'un chasseur. A plus de 65ans il tutoie les 30m et prend son temps. Sa montre oscille constamment entre 2 et 3min...Par contre son unique fusil, un Riffe Euro 110 est un peu limite... Christophe, moins expérimenté en tropiques n'en est pas moins un prédateur né ! Très détendu il animera les navigations et apportera beaucoup de bonne humeur. Kiki deviendra un fan inconditionnel. Il a du matos, pas très bien réglé. Ses palmes n'ont plus de guides latéraux et son palmage est tout en glisse...latérale. Ses fusils... Bref, l'équipe est au complet et les languedociens mènent la danse. Pas une fois nous ne pêcherons la baie. Ils ont de trop bons souvenirs des sorties plus larges de l'année précédente et ne veulent pas perdre de temps. Cap au nord donc sur la route duquel le Varatraza (l'alizé) nous cueille dès les premiers miles. La navigation devient passablement inconfortable malgré les 8,4m du bateau. Je décide donc de faire une étape sur un spot intermédiaire que je n'avais initialement pas prévu. D'ici une heure le vent aura baissé, la suite de la nav n'en sera que plus agréable. Mais "c'est pas gavé" et dans ce coin l'eau est encore trouble. Le courant est fort, les dérives sont courtes. Santa voit de loin un petit thazard, mais en débrief entre deux dérives, l'enthousiasme n'est pas débordant. Il fallait juste un petit jeune "qui n'en veut" et qui n'hésites pas à poursuivre une ombre à plus de 20m de fond...Olive remonte et crie "gros thazard". Son moulinet est quasiment vide et il lui faut quelques minutes et un autre fusil pour remonter à la surface un magnifique specimen de 27kg. Premier spot et premier poisson...ca ne démarre pas si mal ! Quelques heures plus tard c'est au tour de Santa de hurler en crevant la surface. Il part aussitôt en drapeau derrière quelque chose de gros. Vu du bateau l'action est magnifique ; Titou, le binôme, a vu l'approche et le tir de Santa, il s'est saisi de la ligne de moulinet et, tout en se faisant tracter, palme dès que la tension diminue. Il se rapproche inexorablement du poisson. L'action dure 3/4 minutes pendant lesquelles les deux chasseurs suivent le poisson. Finalement Titou arrive à portée et nous voyons une ombre blanchir sous la surface. Ce que Santa a initialement pris pour un voilier est en fait un petit marlin noir de 32kg. Le lendemain nous irons chasser le thon. Les coefs ont repris et il y a à nouveau du courant. Les languedociens sortiront le Steeve Alexander pour l'occasion. Fût de 155cm, 4x16mm, enclosed track et flêche de 10mm à pointe détachable constituent une bonne poutrasse. Titou en tirera rapidement un d'une bonne vingtaine de kilos et passera l'arme fatale à Santa. Ce dernier fera une approche parfaite sur un très joli thon estimé à une cinquantaine de kg, mais il n'a pas l'habitude des gros flingues. Il tire d'une main, détendu et sûr de son coup. La flèche part bien, mais le fusil aussi, dans l'autre sens...Résultat une poutre de 10kg en pleine poire ! A 20m ca fait tout drôle et il faut du calme et de l'expérience pour remonter sans le masque et la tronche de travers. Bilan, pas de thon mais une jolie plaie au menton. Heureusement rien de grave mais Santa est passé tout près du nouveau ratelier. Didier et Christophe finissent par accorder leur binôme. Un petit thon en fera les frais. Sur le retour nous ferons un petit spot à thazard qui s’avérera gavé. Enthousiasmé par le festival je décide de me mettre à l'eau. Je suis obligé d'emprunter un fusil car mon RA140 vient de se briser net. Santa, blessé, me prête son 115, le cadet de ses fusil. Je rejoins Olive et Titou qui se mettent à palmer dans l'autre sens : un gros requin baleine vient de passer et ils le suivent. Un peu blasé par les requins baleines, je suis plus concentré sur les thazards, je déroule le flasher et c'est une ombre furtive mais massive qui file à sa rencontre. Un voilier. J'amorce un canard et vais à sa rencontre, il m'a vu et garde une distance certaine en remontant doucement vers la surface. Je suis à 3-4m, je tente un tir. La flèche part très mollement et se plante au bon endroit. Mais l'ardillon n'a même pas pénétré et le voilier sursaute à peine avant de s'éloigner doucement... J'enrage...non seulement j'ai un flingue qui a cassé aujourd'hui, mais si je l'avais eu...le poisson aussi, je l'aurai eu. Je retournerai à l'eau avec le 115 beuchat d'Olive. Deux sandows de 16 bien réglés, un fusil simple mais efficace. La pêche a malgré tout était bonne et nous affrontons les 1h30 de nav' avec bonne humeur et accompagné du classique ananas de retour, finement découpé en tranche par Kiki.
  14. Canned Heat ! Soit tu as vraiment aimé la 205 junior soit tu as pas mal de culture musicale !
  15. Nous avons aussi pensé au milk fish pendant une seconde, mais le milk fish est plus trapu et il n'a pas la gueule fendue vers le bas. Erik qui a mené les investigations nous a ensuite envoyé cet extrait :
  16. Pour la raie de Ramatuelle, il y a des images s'il était nécessaire de procéder à une identification plus précise...Mais team hunter, je te laisse le soin de les partager ! L'Elops, c'est Erik - professionnel des produits de la mer - qui après recherches nous a sorti le nom. Mais c'est clairement la famille des Tarpon. On aurait pu goûter, mais il y avait du thazard, de la carangue...et vu la réputation hautement gastronomique du Tarpon...on s'est abstenu. Pour Fleo, oui il y a toujours un peu de cobia, c'est pas le plus courant mais on en voit comme celui-ci pris juste un peu plus tard avec le groupe des Languedociens :
  17. Croisière au large. Didier et Erik nous rejoignent pour la croisière. Dans l'intermède Alain se désiste. Nous partons donc à 5 en catamaran + la coque de chasse en remorquage. Quelques jours auparavant Steve, JB et Renaud ont bien apprécié un de mes spots à TDC, ils n'ont pas pu conclure sur les gros, soit seulement vus soit décrochés. Ils veulent donc retenter un passage. Je ne suis pas du tout optimiste pour aller là-bas dans cette config de marées car je ne pense pas que le courant prendra. Mais les images de TDC animent le groupe et à vrai dire je n'ai jamais essayé en petites marées. Nous tentons donc le détour. Ben, on aurait mieux fait de s'abstenir ! A part quelques thons esseulés et lointains, nous ne verrons presque rien. Erik loupera un voilier, quelques petits thazards feront les frais du flasher un joli requin marteau sera aperçu mais à part ca...nous ferons surtout de la navigation. Histoire d'animer la longue route de retour, quelques Rorquals d'Omura nous gratifierons de leur passage. Le lendemain matin, il y a un zef à décorner les zébus. Je préfère attendre qu'il baisse pour prendre le large, du coup nous restons sur des petits récifs en côte et je sens le moral des troupe faiblir. Nous passons un peu avant midi et profitons de la fin du montant pour épingler quelques jolis poissons. Puis pause petit pique-nique sur une plage perdue où gît une épave. Les tortues vertes se baladent tout autour du bateau. Le vent est maintenant tombé. Le courant descend, c'est le moment de filer vers un spot à beaux thazards. Hormis quelques standards pour le spot à 10/12 kilos, nous épinglerons un joli 25kg. Renaud décrochera son poisson du séjour, un thazard certainement encore plus gros et qui aurait mérité que son binôme le double. C'est malheureusement parfois le cas, après une période de fébrilité, on passe sur un spot qui sent le trophée et on en oublie le sérieux et la surveillance, chacun étant remonté comme une pendule pour faire son poisson... Pendant que Renaud se faisait couler et remorquer par le bestiau avec une palanquée de petits gris au cul, son binôme tentait des apnées à une trentaine de mêtres de là... Moralité, il est préférable d'avoir la satisfaction d'un beau poisson fait à deux plutôt que de se faire pourrir en fin de chasse car le beau poisson s'est fait la malle ! Le lendemain, après une nuit en mer à remorquer le bateau, nous arrivons au Castor. La mer est calme et c'est toujours un bonheur de se glisser dans une eau à 28°C avec pls de 40m de visi. Sur les dérives le fond varie de 80 à 20m, dès qu'il apparaît on distingue des zones claires de sable alternant avec le sombre du corail. En bas il y a beaucoup de vie, des carpes, des aprions, des dames tombées qui s'agitent dès qu'un peu de sang est versé...mais cette vie benthique n'est pas notre cible. Tout le monde est passé en mode break-away, et il y a plein de petits thons. Rapidement nous avons des accompagnateurs sur les dérives, de gros bulldogs apparaissent mais restent au fond dans l'attente du casse croute. Sur les fonds de sable il se détachent parfaitement, en revanche dès qu'ils glissent sur une zone de patates plus sombre, ils disparaissent quasiment. Dès lors on se concentre davantage sur leur silhouette que sur celle des thons. Nous pouvons en compter jusqu'à 6 en même temps, tous entre 2.5 et 3.5m...Ils prélèveront leur dîme, forçant les chasseurs à plus de précision et à une remontée rapide du poisson. Dans ces conditions les binômes sont beaucoup plus soudés ! Le Castor c'est chouette mais c'est quand même très pêché. Entre les requins totalement conditionnés au déclenchement du fusil et les gros thons qui passent en mode dentis, nous ne remonteront que des petits. Mais le soir sur le cata, quel kif ! Julien le skipper nous préparera du TDC à toutes les sauces et surtout à sa sauce. Sa recette de filet cru, enduit de sel sucre et de safran avec maturation de 24h au frais laissera quelques souvenirs émerveillés. Et je ne parle même pas des makis... Nous rentrerons de nuit pour arriver au petit matin sur Komba. La saison des pluies est bien arrivée ici, le ciel est bas, gris. Il pleut des trombes entre les coup de vent. Peu inspiré par le temps, Didier préfère se reposer de la croisière. Mais Erik, Renaud, Steve et JB veulent en découdre une dernière fois. Nous partons pour une dernière chasse dans la baie. Outre les carangues et barras habituels, Steve attrapera un poisson que je n'avais jamais vu pendant toute ces années passées à Mada : un Elops, une sorte de Tarpon à petites écailles.
  18. C'est vrai team hunter, tu pourrais nous parler de la belle raie de Ramatuelle que nous avions coutume de voir à l'avant du bateau...
  19. Ca fait une semaine que je suis rentré de Madagascar. Arrivé sous la pluie, j'ai déjà retrouvé mon sécateur, la "terre amoureuse" et la taille hivernale de la vigne. C'est sympa mais j'avoue avoir quelques pensées émues pour tous ces bons moments passés en mer au soleil ! Alors je replonge, je me remémore les 4 différents trips réalisés et histoire de faire durer le plaisir, je le pose sur papier. Ci-dessous compte rendu du premier trip de mi à fin novembre dernier. Programme du séjour : pêche en baie et autour. Croisière Mitsios/Castor pour finir. C'est un groupe un peu hétéroclite qui se présente : Steve+ JB, un binôme qui s'est formé à Nosy Komba il y a 2 ans, constitue le noyau dur. Un copain à eux devait se joindre à nous mais s'est finalement désisté. Heureusement que Renaud était intéressé et a pu se libérer au dernier moment. Le groupe ne serait pas complet sans Alain, le doyen avec ses 67 printemps. Alain n'est pas dans une forme olympique mais il aime être dans des eaux poissonneuses et se satisfait d'un petit barracuda ou d'un petit mérou passant par là. Il a donc décidé de retenter l'aventure. Mais ce sera pour moi le plus dur à gérer. Autant nos 3 jeunes lascars sont sportifs et veulent voir et faire du gros quitte à aller le chercher un peu profond, autant Alain préfère le charme des remontées proches de la surface histoire de pouvoir pêcher à vue. Et là l'équation n'est pas simple ; pas facile de satisfaire tout le monde. D'autant que la baie si elle reste intéressante, n'est pas hyper pourvue en gros fish et que le tout venant (barras, carangues, thazard) à tendance à se mériter dans une eau à la visi plutôt aléatoire. Et la baie - même si je la connais sur le bout des doigts et que je pourrais y passer une semaine pour revisiter tous les spots que j'y ai découverts - c'est quand même moins excitant que ce qu'on peut trouver au dehors. On essaiera donc d'alterner les premiers jours entre baie et large pour que chacun y trouve son compte. Mais à mon sens personne n'a vraiment pêché à son niveau, du moins jusqu'à la croisière. C'est une des leçons que je tirerai cette année, il faut apporter le plus grand soin à la constitution d'un groupe afin qu'il soit le plus homogène possible. Nous verrons néanmoins quelques poissons dignes d'être tirés. Un jour où nous allons un peu plus loin, nous chassons au moulinet sur un fond d'une petite trentaine de mètres avec une jolie remontée à 24. Je me mets à l'eau histoire de voir un peu comment "ça nage". Sur une apnée, alors que le fond se dessine enfin, je vois une jolie tache jaune apparaître en marge du sec : une belle petite loche (E.lanceolatus) entourée de son habituel banc de bébés carangues rayées. Je l'observe quelques instants avant de remonter dans le bateau avec les deux autres binômes. Je leurs décris la rencontre les yeux encore pétillants ; ça fait longtemps que je ne tire plus ces poissons mais qu'au contraire j'apprécie de nager avec eux. Une vache sous marine qui vous monte dans les palmes, c'est toujours sympa. Je repose tout le monde en amont et taille le bout de gras avec Kiki, le matelot. JB fait une longue apnée et nous attendons son retour en surface. Nous le voyons remonter depuis le bateau, il a l'air de lutter mais Steve n'est pas loin. Il arrive passablement essoufflé, recoule presque aussitôt tiré par ce qui semble être une belle prise. Entre deux eaux et entre deux ventilations, il parvient à articuler "gros mérou!". Je croise le regard de Kiki qui est déjà mort de rire..."Le con, il a tiré la loche" Passée la remontée de bretelles pendant laquelle j'explique à JB que non, on ne tire pas tout ce qui bouge même si c'est gros, nous ferons quelques photos histoire de servir dignement ce joli poisson à présent condamné à finir à la casserole. Dans son réflexe de prédateur, JB n'aura pas si mal assuré. Tirée à 24m en bordure de patate où elle n'a cessé par la suite de vouloir retourner, la loche ne s'est prise qu'une petite flèche de 6.6mm. Il ne sera pas nécessaire de la doubler car le tir, bien que non létal, est parfaitement ajusté. En prime la flèche ne sera même pas voilée. Chapeau... Ce genre de poisson peut parfois nécessiter plusieurs flèches qui reviennent en C ou en L mais rarement droites... JB ressortira de la séance photos littéralement couvert de la taille au pied d'une substance blanchâtre et collante. La loche était en réalité un mâle. A suivre...
  20. Mon sujet initial "Chasse à Mada Nosy Be" est complètement pourri alors j'en ouvre un autre, en espérant que celui là ne dérive pas. Ca me fait un peu mal au coeur, je l'avais ouvert en 2010 pour partager les sorties que je guidais. Aujourd'hui je suis sorti avec les Languedociens, nous avons fait quelques poissons, un thon d'une quinzaine et pas mal de thazards. On a assuré le salaire du marin, ramené du poisson frais pour le dîner, mais rien de grandiose, nous étions au large et si la belle rencontre est possible, elle n'est pas toujours acquise. Par contre l'équipe suivante, celle des normands, est arrivée depuis 2 jours. En attendant de partir ensemble en cata au large, ils m'ont demandé de leur trouver un bateau pour aller chasser. Chose faite, je les ai envoyés sur une zone à explorer avec quelques points dans la musette. Ils n'ont pas vu grand chose, hormis quelques thazards et un très beau poisson qui valait vraiment le coup de fusil. Ce poisson a été fait au moulinet (une fois de plus !), séché net par Ph. Desit, mais le plus dur a été de le mettre dans le bateau...
  21. Autant les quelques photos de 1 ou 2 beaux poissons (notamment celle de la liche prise en Espagne !) sont plutôt jolies et peuvent mettre en valeur le chasseur, le poisson et le sponsor, autant celles des gros tableaux (qui au passage datent de l'année dernière) montre une approche très "bourrin" de la chasse et de la communication. Le nettoyage de patates est-il bien nécessaire ? Pourquoi flinguer autant de perroquets, gaterins, et autres petits poissons de récifs ? Lorsque la chasse est facile et le poisson abondant, ne vaut-il pas mieux être un peu plus sélectif, et mettre l'accent sur le pélagique ? Enfin pour rappel tuba221, le Napoleon est une espèce protégée depuis 2004.
  22. Heureusement que le marlin noir était petit, il a été fait au moulinet... Je compatis également pour team hunter, d'autant qu'il avait une correspondance le lendemain pour partir aux caraïbes... Tiens nous au jus Steve !
  23. Pareil, surtout si tu vises du 20kg max en barras/cobias, un setup classique ; tahitienne + moulin sera très bien.
  24. Je voudrais pas ergoter mais il faut tout de même différencier DCP (Dispositif Concentrateur de Poisson) de RA (non pas Rob Allen mais Récif Artificiel). Le premier se pose sur grand fond avec en surface ou proche de la surface des structures (filets, cordes, bouées...) qui fixe un peu de vie pélagique, le second, plutôt sur petit fond, est une épave artificielle posée au fond qui fixe un peu de vie récifale. Deux strates, deux termes.
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