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Se fabriquer des palmes pour ne pas aller trop profond, pour l'apnée sportive en piscine par exemple


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Je mise sur la sécurité ayant utilisé un procédé de fabrication très artisanal. D'où le fait de préciser que ce n'est pas pour la profondeur.

Il y a eu plusieurs fabricants de palmes "à la maison" sur ce forum, à moi de faire la continuité, grâce aux précédents aussi et merci à eux et à tous vos conseils dans ma présentation !

Je n'ai pas terminé le montage des voilures, j'attends des chaussons pour cela. A l'air libre, niveau flexibilité ça à l'air bien cependant. A voir dans l'eau, mais ce ne sera jamais pire que des voilures en plastique gondolées. J'ai fait ça pour le plaisir, de me faire mon matériel et avec de la récupération aussi. Au total, j'en ai eu pour 50 euros (tissus de fibres de verre et de carbone, résine et panneau de plexiglas). Le masque pour les poussières de matériaux composites à un coût, on m'en a prêté un... Bref', ça ne m'a presque rien coûté, ce ne sera pas le cas de tout le monde j'en conviens.

Depuis, j'ai acheté de quoi faire des voilures en essayant par infusion sous vide. J'essayerai, mais ça va me demander un peu de bricolage n'ayant pas acheté du prêt à l'emploi. Suivant le résultat, je ferai un retour sur la même base que celui-ci. Et certainement des tests plus intéressants, car même si les palmes du commerce sont soumissent à quelque chose comme une fabrication à 45T sous vide de ce que j'ai vu, en travaillant en infusion sous vide avec un peu de pratique, c'est assez propre. Par contre, c'est le procédé de coupe qui va prêcher, souvent c'est au laser ou à l'eau. Je vais voir si je peux trouver une entreprise qui propose ça vers chez moi histoire de faire ça bien. A suivre.

 

Voilà le détail :

 

*Attention : cette fabrication "maison" est bien pour des palmes qui serviront à s'entraîner en piscine et à la surface (et pas en fosse). Pour avoir une qualité irréprochable et une certitude qu'il n'y a pas de bulles d'air pouvant détériorer la structure des palmes et provoquer une casse en profondeur ou en milieu naturel (pression, courants, rochers... ect), il faut utiliser un autre procédé de fabrication. Raison pour laquelle, ces palmes ne sont pas faites pour une autre utilisation qu'en piscine pour une nage en surface.

Comme je connais un peu les matériaux composites et que je trouve que ça coûte très cher les palmes en fibre de verre ou en carbone si c'est pour s'entraîner en piscine, j'ai essayé d'en faire. Je voulais essayer quelque chose qui soit réalisable un peu par tout le monde, sans trop de matériel et surtout avec des matériaux de récupération. Résultat :

 

Le Matériel :

  • Tissu de fibre de verre sergé 200g (ici, compter 2.5m²)
  • Tissu de carbone sergé 200g, compter 60*90cm (j'en ai trouvé d'occasion, si vous cherchez un peu ça ne se vend pas si cher)
  • Tissu d'arrachage (ici, compter 1m²)
  • Film plastique perforé (ici, compter 1m²)
  • Tissu en feutre pour le drainage de la résine (ici, compter 1m²)
  • Résine époxy prévue à cette utilisation ( ici version CLEAR ECO, compter 750g)
  • Petit matériel type pot de 400mL, mélangeur, porte rouleau et rouleau en mousse, bac à peinture de petit format, insert pour le bac à peinture, une spatule pour étaler la résine sur les tissus de fibres (ici)
  • Un rouleau débulleur
  • Un cutter (classique bien affûté ou rotatif)
  • Produit de démoulage (ici)
  • Pour le séchage : sac de mise sous vide soit pour aspirateur, soit de type presse sous vide pour fabriquer des skateboards (ici), soit de mise sous vide pour matériaux composites (ici) et joint butyl pour fermer le tout (ici)
  • De quoi poncer avec un grain 150 puis 400
  • De quoi polir avec un grain 1500 et 3000
  • De la résine polyuréthane pour les finitions et la protection, mais ce n'est pas obligatoire
  • Un moule en bois, de 60cm*90cm avec un angle de 22°
  • Un panneau de plexiglas fin de la même taille que le moule en bois
  • Un foret pour le bois de 50mm, des visses à bois de 5mm*50mm et de la colle à bois pour conditions d'extérieur
  • Une scie à métaux ou une meuleuse d'angle avec un disque pour couper le métal
  • Un étau ou un petit établi et une visseuse
  • Un décapeur thermique ou un sèche-cheveux
  • Un masque de protection A1P2
  • Des lunettes de protection intégrale
  • Des gants avec un tissu au tissage bien serré
  • Des vêtements à usage unique pour cette fabrication ou une combinaison à usage unique

 

1 / Faire le moule : Dans l'idéal faire un moule en bois de 60cm*90cm avec un angle de 22° à 70cm du bout de la partie la plus longue. Ce qui fait au final 70cm à plat, puis un angle de 22° et ensuite 20cm du moule qui "remonteront". Fixer les deux parties à l'aide de colle à bois pour l'extérieur et de visses de biais sur les côtés (par exemple). Ensuite, avec un panneau de plexiglas fin, on peut faire un revêtement. Posez-le sur le moule et chauffez-le à l'aide d'un décapeur thermique, doucement, puis stoppez quand il aura pris la forme de l'angle. C'est sur cette surface qu'on va appliquer les différentes couches de fibres et la résine.

Photos 1 et 2 Deux moules en bois avec un angle de 22° et un des moules avec un panneau de plexiglas chauffé qui reprend la forme du moule

 

2 / Préparer le système pour pouvoir sécher les futures voilures de palmes : prenez un sac d'ensachage tubulaire avec du joint butyl pour réaliser l'étanchéité, sinon de la bâche plastique épaisse ou un sac de mise sous vide pour aspirateur, ce sera parfait. Préparer un système plus large et long que votre moule. Si vous choisissez autre chose qu'un sac pour mise sous vide pour aspirateur, procurez-vous en un quand même et récupérez la valve que vous allez sceller avec du joint butyl ou du silicone sur votre système afin de pouvoir simplement utiliser un aspirateur par la suite. Faites un test avec votre moule dans votre système de séchage et faites le vide d'air pour valider l'efficacité et l'étanchéité de la valve en laissant au repos fermé sous vide pendant 24h. Si rien ne bouge, c'est bon pour la suite, sinon reprendre le montage du système jusqu'à ce que ce soit bien étanche.

Photo 3 : Le joint butyl qui n'accroche pas les éléments

 

3 / Préparer les tissus pour vos palmes : pour couper proprement les tissus de fibres, il suffit de mettre un adhésif type adhésif papier sur la mesure souhaitée et couper ensuite au milieu de cet adhésif (avec un cutter rotatif, c'est encore mieux). En général pour avoir une épaisseur raisonnable, compter au moins 7 à 9 couches en fonction du type de déclives, couche de carbone comprise. Il va falloir également faire des déclives, pour donner une façon de se déformer à vos palmes en contrainte. On peut faire des déclives de différentes sortes, soit dans le sens vertical, soit dans le sens horizontal.

La version avec déclives verticales : 1 couches de fibres de verre toute surface, 4 couches avec de 10 à 40 cm en bout de voilure en moins, 1 couche de fibres de carbone. Si vous voulez que le carbone soit sur la face avant, inversez la première couche de fibres de verre sur le moule avec la couche de fibres de carbone.

La version avec déclives horizontales (moins classique) : il faut remplacer les couches raccourcies, par 4 couches ayant une forme différente (et avoir 6 couches au total avec la moitié d'un côté des déclives et la moitié de l'autre), soit : une grande déclive qui va faire la moitié du rectangle sur la diagonale et une autre qui va couvrir 50 cm de la surface du haut des palmes (angle inclus) puis ensuite, ce sera la pointe de cette déclive (voir photo 4). Attention à placer la plus fine de façon à ce que la pointe de celle-ci arrive bien au milieu de votre voilure qui sera plus fine de presque 10 cm par rapport à la plaque de composites préparée (placer sans contact une voilure de vos palmes d'origine pour servir de modèle). Et inverser bien le sens de ces déclives pour la voilure suivante. La déclive avec la pointe la plus fine devant toujours être placée sur l'extérieur de la voilure.

 

4 / Réaliser les voilures : passer une couche de produit de démoulage sur le panneau en plexiglas (attention à ne pas en mettre ni dessous, ni dessus le joint d'étanchéité). Mettre le masque de protection et réaliser le mélange résine & durcisseur comme indiqué par le fabricant et attendez 10 minutes que les bulles d'air dans la cire remontent. Étaler une fine couche de résine sur le moule. Puis pour chaque voilure, mettre la première couche de tissu et imprégner de résine sur toute la surface à l'aide de la spatule puis du rouleau et du débulleur pour bien chasser les éventuelles bulles d'air. Répéter l'opération pour toutes les couches. Sur la dernière couche, bien passer le rouleau pour bien étaler la résine (il ne faut pas que les tissus soit trop saturés en résine). Placer ensuite le tissu d'arrachage sur la dernière couche de fibres (en évitant un maximum les plis). Placer ensuite le film plastique perforé et le feutre de drainage. Faites attention à ce que ces 3 couches soient plus larges et longues que le complexe tissus + résine. Placer le tout dans le sac de séchage. Réaliser la mise sous vide et fermer le sac puis attendre 24h, à une température ambiante entre 18 et 24°C. Démouler au bout de 24h et tirer sur le tissu d'arrachage pour l'enlever complètement. Vous allez vous retrouver avec une plaque rigide sur laquelle il faudra retranscrire la forme de vos voilures d'origine.

Ensuite, vous pouvez découper à la scie à métaux ou avec une meuleuse d'angle. C'est possible aussi avec un célèbre petit outil rotatif multifonction par exemple. Pour cette étape mettre masque, lunettes, vêtements adaptés et gants. Les fibres sont très irritantes et s'infiltrent partout. Attention, si des fibres non tissées dépassent, cela peut faire le même effet que des échardes… Ensuite, pour les finitions, suivez les bords des voilures en ponçant à différents grains jusqu'au résultat qui vous convient, que ce soit le plus lisse possible. Poncer également de la sorte les 2 faces des voilures. Ensuite, préparer à nouveau un peu de résine et prenez le temps de bien en passer sur les bords que vous venez de couper. En 2 fois, s'il le faut, mais cela est important pour fermer les voilures à toutes entrées d'eau pouvant dégrader les matériaux. Une fois cette étape réalisée, passer de la résine polyuréthane sur toute la surface de vos voilures si vous le souhaitez. Attention, pour garantir une bonne accroche de la résine de finition, il faut laisser les surfaces un peu abrasées et ne pas aller jusqu'à ce que ce soit très lisse. Vous pouvez aussi coller des autocollants sur vos palmes, ou une décoration personnalisée avant de passer cette résine de finition, et ce, afin de les préserver dans le temps.

Vos voilures sont terminées ! Attention, ces palmes sont plutôt souples, mais plus confortables qu'un modèle de base en plastique, pour pouvoir commencer des entraînements plus sérieux avant d'investir si vous le souhaitez. À noter, que si vous voulez des palmes plus rigides, il suffit de mettre plus de couches de tissus composites.

Pour finaliser vos palmes, fixer ou coller vos chaussons à l'aide d'une colle à base de cyanoacrylate d'éthyle (spécialement pour coller le caoutchouc). Faites attention aux coulures qui marquent. Vous pouvez aussi fermer les joints des chaussons avec de la colle type colle à pare-brise. Pour cela, placer du scotch pour encadrer le tracé du joint afin d'avoir un rendu propre et étaler bien le cordon de la colle avec un coton tige pour le garder discret (voir photos 5 et 6).

Coller également les longerons avec de la colle à base de cyanoacrylate d'éthyle. J'ai placé un autocollant sous la couche de finition de résine, avec précisé "pas pour la profondeur". Si elles sont volées par exemple, le fait de placer cet autocollant assez haut sur la palme et sous la résine peut empêcher une utilisation non adéquate.

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  • Saber Me a modifié le titre en Se fabriquer des palmes pour ne pas aller trop profond, pour l'apnée sportive en piscine par exemple
Posté(e)

Pétard! Bravo pour le CR de ton travail, c'est complet avec les liens à chaque étape

Surtout, fais nous un CR sur le résultat dans l'eau, surtout s'il est négatif. C'est de ses échecs que l'on progresse (Winston Churchill)

Posté(e)

Merci Dom 😁 !

Oui bien sûr. J'ai hâte d'ailleurs, car j'ai placé les déclives pour avoir un équilibrage au centre en palmant (en ayant plus d'eau déplacée vers le centre, ce qui fait un flux dirigé donc et de meilleurs appuis sur les extérieurs). Ce qui peut ne pas aller, c'est l'épaisseur (trop rigide ou souple), mais dans l'immédiat, je n'ai pas de modèle de comparaison ni d'expérience et donc c'est qui est bien avec le fait d'avoir des tissus de fibres : c'est adaptable, on peut assouplir en ponçant et rigidifier en ajoutant proprement donc jouer sur la réaction du matériau en contraintes. C'est assez intéressant comme sujet je trouve. D'ailleurs, pour la fabrication des premières monopalmes, ils ne se prenaient pas la tête, ils prenaient une plaque de fibre de verre de forte épaisseur et ils délaminaient l'épaisseur avec l'équivalent d'un cutter pour assouplir la palme. Bon, vous ne chassez pas en Mono, mais quand même, ça prouve qu'on fait beaucoup de choses avec un peu d'imagination https://bewaterfreediving.com/fr/basic-knowledge-about-the-blade/

 

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Posté(e)

J'utilise des palmes "maison" depuis 15 ans. J'en ai fabriqué quelques unes mais j'utilise maintenant celles de Jean Jacques. La paire que j'ai en ce moment a 4 ans... et pas mal d'heures. Elles sont encore bonnes, pas de fissure

Posté(e)

😀 Bien 😀

Tu les avais fait maison avec quel type de matière par curiosité ?

Posté(e)
Il y a 2 heures, Saber Me a dit :

😀 Bien 😀

Tu les avais fait maison avec quel type de matière par curiosité ?

La première a été faite "à la carte de crédit" et sac sous vide. Les plus récentes sont par infusion. 

Posté(e)

Ok, je vais suivre le même trajet je crois 😁. C'est quand même pratique ces tissus composites + résine...

Posté(e)

je pense que tu t'es renseignée, car il faut faire attention, la résine époxyque, il y en a beaucoup de sortes, variétés et à tous les tarifs

Posté(e)

Bien vu, je ne l'ai pas dit dans le détail, je vais l'ajouter merci Dom.

Oui j'ai bien envoyé un message à l'entreprise EPODEX pour savoir ce qu'ils en disaient et c'est ok pour eux. Après, il faut bien partir sur de la résine pour des épaisseurs faibles, c'est plus fiable pour des palmes et ça sèche plus vite bien que je laisse tout de même 24h. Ils m'ont suggéré de protéger en plus avec de la résine polyuréthane qui coûte assez chère, mais préserve des UV et autres à quoi peut être exposé ce matériel...

Pour la suite, j'ai trouvé une résine ok pour les bateaux, kayak et autres objets marins avec 30% de matière (sur le total) d'origine végétale et je vais opter pour, ça réduit toujours l'impact de fabrication de ses matériaux loin d'être clean. Mais je ne vais pas en parler plus, je n'ai pas testé... Quand je ne sais pas, je ne dis rien 🤐.

Là, je suis en train de m'imprimer en 3D des réducteurs / bloqueurs de débit pour infuser la résine 😎😁. Je gère la question des petites fournitures pour le prochain test ☺️.

Posté(e)
Il y a 1 heure, dom85 a dit :

je pense que tu t'es renseignée, car il faut faire attention, la résine époxyque, il y en a beaucoup de sortes, variétés et à tous les tarifs

Sicomin pour moi,depuis + de 30 ans.D'abord en tant qu'amateur puis en tant que pro(chantier naval) et puis de nouveau en tant qu'amateur because retraite😊

Posté(e)

Bonjour Pascal,

Je ne connais pas la rèf' n'ayant pas trop cherché longtemps pour les résines ayant déjà utilisé de l'EPODEX. Merci 😉

Posté(e)
Il y a 2 heures, pascal2213 a dit :

Ah oui elle a un vraiment un plus fort % de composés d'origine végétale que celle que j'ai trouvé (elle est aussi plus chère, le green coûte plus que le pétrole 😶) : https://www.easycomposites.co.uk/IB2-epoxy-infusion-bio-resin

Merci, EPODEX ils sont à la traîne sur la question 😅

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