du coup j'ai fait un peu de recherche sur la pêche en Mauritanie (Banc d'Arguin) et la correlation entre la prolifération du poulpe et la surpêche (poissons)
https://archimer.ifremer.fr/doc/00000/6657/5853.pdf :
3. Une autre remarque est intéressante à faire, elle concerne l'évolution des pourcentages res-
pectifs des poissons et des céphalopodes dans les apports. En effet, CABRERA (1) a montré que la
surexploitation de certains fonds du Sahara espagnol s'était traduite par une véritable substitution
faunistique: les poissons, surtout les sparidés, ont été remplacés par d'abondantes populations de
poulpes.
C'est d'ailleurs à la demande de ce chercheur que la « Thalassa » a effectué un chalutage de
référence hors programme, en février 1971, entre Villa Cisneros et les Sept Caps , c'est-à-dire dans
la partie centrale du Rio de Oro , sur des fonds de 25 m. Dans les apports commerciaux de ce
traict, il y avait 90 % de céphalopodes parmi lesquels 75 % de poulpes. En 1968 ces pourcen-
tages étaient respectivement de 30 et 36 %, alors qu'en 1962 les poulpes ne représentaient que
3 % de la totalité des céphalopodes pêchés sur ces fonds. Quant aux poissons récoltés dans ce
chalutage ils étaient tous de très petite taille excepté les vives (Il kg / h) . Ceci viendrait à l'appui
de l'hypothèse que nous avions déjà émise et selon laquelle l'abondance de la vive, comme celle
du poulpe, serait un indice de surexploitation.
https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers09-03/010029149.pdf
Un changement important de la composition spécifique de la communauté démersale a eu lieu au cours des années quatre-vingt, avec notamment une diminution des principales espèces de poissons prédateurs de poulpes (fig. 3). En 1986, année de l'explosion démographique du poulpe, la diminution est particulièrement drastique. La baisse globale de l'abondance des poissons démersaux et en particulier du pageot, prédateur de juvéniles de poulpes (Pereiro et Bravo de Laguna, 1980) qui dominait largement la communauté en termes d'abondance, a sans doute contribué à diminuer significativement la pression de prédation sur les poulpes, ce qui aurait pu avoir un effet initiateur de leur développement en masse. L'exploitation particulièrement intense et croissante des poissons prédateurs du poulpe sur la Petite Côte du
Sénégal jusqu'au milieu des années quatre-vingt, ajoutée aux conditions d'habitat particulièrement favorables qui y sont
offertes à ce dernier (fonds riches en coquillages dont le poulpe se nourrit (Caverivière, présent volume), zone de rétention côtière et forte productivité biologique), sont sans doute à l'origine de leur prolifération dans cette zone.
Les résultats des analyses exploratoires laissent également supposer que les fluctuations inter-annuelles d'abondance des serranidés et par conséquent de la pression de prédation sur les reproducteurs, seraient les plus déterminantes sur le niveau annuel des stocks.