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dom85

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Tout ce qui a été posté par dom85

  1. Flute!, elle est pourtant célèbre 😂
  2. il avait même piqué le reste d'essence du réservoir et notre fric dans la boite du bateau A Madagascar, il faut toujours APRES le service sinon ..... Remarque en France aussi, on peut verser une avance, mais il faut régler a la fin des travaux
  3. Logique, dès que ça protège, le sable se dépose et monte Pas grave faut juste en réimplanter au dessus, c'est le moment de prendre des actions dans cette entreprise😁
  4. a chaque sortie, je suis comme toi la plupart du temps autour de 4 000 tpm, et donc au retour, le dernier km je suis à l'abri d'un récif, et je le fais à fond afin de ne pas "glacer" les cylindres. La mécanique sinon se fait au régime de 3500/4500 et au bout de quelques centaines d'heures refuse de monter plus haut dans les tours
  5. J'ai un arc très puissant, 75 livres en recourbé, j'avais un jardin d'un hectare, seul sans voisin (heureusement), perdu dans la campagne Donc je faisais souvent du tir à la carabine (à l'époque où c'était autorisé) et du tir à l'arc sur cible Un jour l'idée saugrenue de tirer en l'air à la perpendiculaire m'a pris, idée à la con je le reconnais. Je n'ai jamais vu la flèche revenir, ni jamais retrouvée non plus, je m'étais mis à genoux, les bras derrière la tête lorsque j'ai compris ma connerie, 1 dixième de seconde après le tir
  6. J'ai déjà donné, merci! 😄
  7. très mauvaise idée, la dernière fois que j'ai vu quelqu'un faire ça avec un 110, il a eu le nez cassé, avec beaucoup de sang Et je me suis marré, ce qu'il n'a pas apprécié, pourtant il criait: le con, le con, mais quel con!!!!!
  8. OPUS 2 La suite du premier, avec le reste du matériel et de mon arrivée sous les tropiques LES FLECHES Les flèches sont de différents diamètres selon leur usage. Cela va de 6mm à 9mm, mais les plus couramment utilisées sur la majorité des fusils du commerce, sont les 6.5 et 6.75mm, et 6mm sur les tubes de 25. 7mm pour les grosses configurations. Ce qu’il faut bien retenir sur les flèches, c’est qu’elles doivent rester droites, sinon elles partent dans les coins. L’ardillon doit être parfaitement réglé, d’épaisseur et de longueur suffisante selon le poisson que l’on chasse sinon il va se déchirer. Ensuite les flèches inox ne rouillent pas mais sont trop molles pour supporter une forte puissance, le HCR de haute densité (au dessus de 60) est plus dur mais ce n’est pas facile à trouver la bonne qualité et c’est cher. Les flèches les plus solides à l’heure présente où j’écris ces lignes, sont sans contestation possibles les flèches Rob Allen, dites RA. Dans un acier ressort (spring-steel) de 1200 MPA, ce sont les meilleures. La finition est parfaite, qu’elle soit à encoches ou à pins, il n’y a rien à retoucher, seulement elles rouillent... Il existe deux sortes de flèches avec ardillon, l’hawaïenne avec ardillon en dessous et la tahitienne au dessus. Voici ce que l’on peut faire avec ces flèches RA, n’essayez pas avec votre HCR, elle restera tordue Que votre flèche soit à encoches ou à pins et même sharks, elles reçoivent l’obus qu’il est préférable de mettre en dyneema, ça évite de s’abimer les doigts le jour où il saute. Les obus en acier articulés étaient très bien en solidité, avant que le dyneema n’existe. La plupart des arbalètes sont montées avec des obus en dyneema de nos jours. Les flèches à sharks, gros ergots soudés sur la flèche, ne passent pas dans les têtes fermées, il faut soit des encoches soit des pins et jusque 7mm de diamètre, et ça passe. A 7.5mm on peut se passer des ergots, les encoches ne casseront plus. Voir la photo au dessus ergot shark Les pins sont de petits ergots enchâssés à force dans un perçage. Ergots pins Les pointes de flèches doivent être parfaitement affutées pour traverser le poisson, il est de notoriété que la pointe tricut est de meilleure pénétration dans les poissons Pour améliorer la pénétration il existe des cônes de …pénétration, que l’on enfile en force sur la pointe de flèche. Cela aide à rentrer dans un crâne ou une colonne vertébrale et même à traverser la carapace de certains poissons comme les carpes rouges ou les gros perroquets dont les écailles sont volumineuses en multicouches avec l’ardillon qui se bloque dessus. LES POINTES DETACHABLES, ou slip-tip Cet ustensile se met sur une flèche filetée de gros diamètre pour chasser des wahoos (thon banane) par exemple, à la chair fragile qui se déchire facilement. La pointe doit impérativement traverser le poisson pour se détacher de l’autre coté et prendre appuis sur toute sa longueur. Deux modèles les plus réputés sont la pointe Riffe, le ice pike et la pointe Mori. Celle-ci est plus fine et traverse mieux. Le cône qui reçoit la pointe peut se tordre sous l’impact, c’est alors poubelle…. Une pointe détachable tourne entre 50 et 90€. On peut s’en passer, les flèches à double ardillon ont le même office, mais le plus important pour ne pas perdre un poisson, c’est de bien ajuster son tir et ensuite de ne pas la jouer en mode bourrin. Personnellement pour le gros, je ne chasse qu’avec des flèches RA simple ardillon Hawaïen, long de 85mm, mais soit je place bien ma flèche soit je ne tire pas. Jean Tapu, le champion du monde chassait avec une flèche sans ardillon, soit il tuait net le poisson soit il ne tirait pas. Rob Allen a sorti une flèche avec pointe détachable intégrée en 7.5 et 8mm. Ils l’appellent drop-barbe. Le principe est un peu différent mais la partie détachable ne peut se mettre en place que si le poisson est totalement traversé. Pointe Mori Ice pike de chez Riffe Les sandows Sujet vaste il en est, car il existe de 3 à 5 variétés de gomme de sandow, dans 5 possibilités de diamètres et ce, pour chaque marque. Le choix est donc très étendu. Les meilleurs sandows sont en latex pur et non en matière synthétique mais coutent nettement plus chers. Cela peut aller de 8 à 28€ le mètre. De nos jours, la majorité des chasseurs aguerris fabriquent eux même leurs sandows, ce n’est pas très compliqué, il existe plein de tutos à cet effet sur les forums ou internet. Les diamètres usuels vont de 14mm à 20mm. Le plus usité étant le 16 mm. Chaque gomme a sa dureté, donc son élasticité propre, on parle d’étirement ou de coefficient d’élongation (coef) pour la longueur dont on allonge le sandow. Cela va de 3 pour le minimum à 4 de coef pour le maximum, selon deux critères : la force du chasseur et la durée de vie que l’on veut pour ses sandows. En effet plus vous lui mettez de coef, moins sa vie sera longue. Mais plus vous lui mettez de coef, plus vous aurez de puissance et de portée pour votre flèche, c’est un choix, voilà pourquoi je prends une certaine réserve de sandows pour deux ans sur la photo du dessous . La couleur est propre à chaque marque, mais une généralité veut que le jaune soit le plus tendre et le noir le plus dur. Le trou interne, qu’il soit petit ou gros ne change rien à la puissance du sandow, c’est du marketing pour vendre nettement plus cher, en effet la quantité de matière entre un petit trou interne(on dit petit id) et un gros trou (on dit gros ID) est au maximum de 4%. Si la puissance est supérieure à 4% c’est simplement que la gomme n’est pas la même, et 4% ce n’est vraiment pas grand-chose. La qualité de la gomme change notablement d’une fabrication à l’autre, et dans une même bande de sandow, elle peut aussi varier distinctement. Même dans les qualités les meilleures. Un problème survient avec la tension des sandows, passée dix minutes le sandow se ramolli, perd de sa puissance, et plus le temps dure, plus il perd de puissance. Cela peut monter jusque 30% passé une heure. Et plus vous tendez fort, plus ça baisse vite. Plus le sandow est gros, moins il perd de puissance dans le temps d’armement. Et certaines marques sont réputées justement pour le peu de perte de leur gomme, elles le font bien payer. Mais si un sandow dure deux ou trois fois plus longtemps, et a peu de perte de puissance pendant la tension, c’est tout de même très intéressant. On voit sur ce diagramme, que passé 25 minutes, un sandow de 17.5mm en coef de 3.6 se retrouve avec moins de puissance que le même armé à 3.3 Ustensiles pour fabriquer vous-même vos sandows. Une photo valant mieux qu’un long discours…. Ci-dessus, des obus à visser pour la tête et le dyneema pour l’obus sur la flèche. Et dessous, une épissoire pour enfourner les billes sans soucis dans les petits id Un dernier détail au sujet des sandows, sur les grands fusils, c’est très difficile d’aller attraper le sandow car ils sont trop loin, on utilise alors une rallonge, appelée aide à l’armement. Ce petit bout de sandow se perd très facilement, car il faut l’avoir avec soi pour réarmer votre fusil dans l’eau. Personnellement, je le mets dans la sous-cutale, mais il m’est arrivé d’en perdre plusieurs en voulant uriner depuis le bateau alors que l’on avance, car vous n’y penser plus à ce moment là. LE MOULINET Sujet à forte discussion, car je ne suis partisan du moulinet que lorsque l’on compte tirer des poissons conséquents, autrement il est plutôt nuisible surtout pour les débutants. Bref, cet organe est souvent, voir très souvent un mauvais outil, mal conçu, mal finit, de peu de contenance, qui se bloque ou au contraire se dévide seul, fait des perruques. Comme vous le voyez je leur trouve beaucoup de défauts sauf, hé hé, sauf quelques rares modèles. Je vais citer une marque qui construit du sérieux, solide à toute épreuve avec des contenances bien supérieures à celles annoncées, le Red-Tide. Celui là de moulinet, reste au réglage du frein que vous lui mettez au départ, ne perruque pas, dévide suffisamment vite pour remonter à la surface lorsque le thon sonde, bref il fonctionne bien et de plus contient de 20 à 30% de fil de plus que le chiffre annoncé et en 2mm, pas en 1.5mm comme la majorité. Je m’en sers pour le gros poisson et n’ai encore eu aucun souci sur des dizaines de poissons de 15 à 60 kg. Chasser le gros au moulinet et non pas en break away (fil de flèche relié à une bouée) n’est pas de tout repos et c’est réservé aux personnes très aguerries. Je ne le recommande pas si vous n’avez pas au moins une dizaine d’années d’expérience derrière vous dans ce type de chasse. Autrement pour chasser du maigre ou de la liche c’est parfait. Pas besoin d’un moulinet pour tirer sar, mulet ou de la vieille. Le moulinet peut aussi bloquer le passage de l’arbalète dans certaines ragues biens étroites. Certains s’en servent comme d’un marqueur au fond en laissant la flèche pour retrouver une pierre par exemple. Un petit outil appelé bobinot fait parfaitement ce travail. Et s’il y a trop de courant, bobinot ou moulinet ne servent à rien, vous ne remonterez pas le courant. Un moulinet se remplit de dyneema tressé, non pas du gainé réservé pour la flèche. Le tressé est plus souple, s’enroule mieux. Il faut le monter assez serré sur la bobine, le fil ne doit pas être lâche, sinon en cas de fortes sollicitations, il va passer entre les spires et possibilité de blocage quelque soit le moulinet. Moulinets red-tide de 100 et de 80, contenant 130m pour le premier et 100m pour le second LES FILS DE FLECHE Le nylon monobrin, est le premier fil utilisé il y a 70 ans, même s’il a bien évolué au fil des décennies, il reste fragile, peut se rompre à la moindre sollicitation avec une très légère entaille et surtout perd la moitié de sa résistance en 6 mois de temps (données constructeur). Le fluage est la mémoire de forme et de déformation d’un fil, typique du mono nylon. Le fil de nylon tressé est encore moins solide mais plus souple, c'est-à-dire qu’il fait des nœuds sans qu’on lui demande. Le nylon mono fil redevient intéressant en fil de flèche à 2.5mm pour le tout gros. Le fil de kevlar est maintenant abandonné et remplacé par du dyneema, aussi appelé Spectra. Ces fils sont soit tressés, soit gainés. Le tressé est bien souple et fait pour mettre sur le moulinet, pas sur la flèche. Le gainé est plus raide, plus solide s’il est en pur dyneema gainé et tresse interne et pour arranger le tout, il doit être ensimé(traité contre les uv) et pré-étiré. Il devient moins épais et donc plus solide pour un même diamètre donné. Je fais dans le succinct car il faudrait parler des torons, de la gaine cousue, des fuseaux tressés longs ou courts, de la qualité K78, k99 ou du chinois K45…. Pour un chasseur de poissons atteignant maximum 8kg, je recommande du fil de 1.6mm en dyneema, car en plus de sa solidité supérieure à l’acier, il dure à vitam aeternam s’il est ensimé. Tous les bons dyneema sont ensimés en usine. La durée de vie pour un fil, c’est lorsqu’il perd la moitié de sa résistance.(données constructeur). Pour ceux qui croisent de temps à autre une belle liche ou un gros maigre, le 1.8mm est parfait. Le 2mm conviendra aux chasseurs tropicaux de récif, où la puissance d’une carangue et les coraux, obligent à monter en gamme. Pour le tout gros, il ne faut pas hésiter à passer au 2.3mm, de bonne facture, c'est-à-dire avec une résistance de 500 à 600kg. La résistance d’un fil ne veut pas dire grand-chose, c’est un test réalisé en usine, dans les meilleures conditions, avec un fil neuf sans aucun défaut et sans nœud. Test réalisé dans l’air, pas dans l’eau. De plus un nœud affaiblit le fil de 10 à 30%. La résistance d’un fil doit être au moins de 10 fois supérieure à la masse du poisson recherché, sinon le fil va casser au choc du départ. Car un poisson qui démarre et va se retrouver bloquer, son énergie sera celle de son poids multiplié par la vitesse au carré, divisée par deux : E = ½ MV². Des carangues de 30/40 kg qui m’ont cassé des fils de 400kg, c’est arrivé plusieurs fois. Donc il ne faut pas lésiner sur ce point, perdre un poisson pour cause de fil qui casse, c’est non seulement rageant mais stupide votre part si vous étiez au courant. Un bon dyneema c’est cher mais vu que ça dure très longtemps, et que l’on ne perd aucun poisson sur casse, c’est largement valable. Un dyneema gainé qui frotte, la gaine va d’abord casser mais le fil tenir encore très fort. Ici la photo d’une gaine qui a lâché sur du corail. Un fil qui fonctionnait très bien et peu onéreux, c’est le fil à thon bitumé en 2.2 ou 2.5mm, un seul fabricant : corderie Gautier. Par contre il s’use assez vite. Le Bungee Pour éviter les chocs de départ qui risquent la casse sur les gros poissons, on relie le fusil ou la flèche à une bouée par l’intermédiaire d’un bungee. Il s’agit d’un sandow creux de 9mm avec du dyneema à l’intérieur, qui peut s’allonger de 3 fois sa longueur, ainsi le choc du démarrage est absorbé, ensuite le dyneema interne prend le relai. On appelle ligne de vie, l’ensemble de 5 à 10m de bungee et de la corde flottante genre corde à ski nautique de 30m qui relie le tout à la bouée. Soit on met 3 bouées de 10 litres reliées entre elle avec du bungee, soit on place une bouée de 30/35 litres. Ces bouées doivent pouvoir se gonfler à 2 bars sinon elles vont s’écraser passé trente mètres et rien ne va remonter. Le mieux est encore une planche à thons, en mousse compressée de trente litres, également. Ci-dessous, un modèle fait maison : la bouée sur le dessus c’est pour que le barquero la repère. Vous avez tout sur la photo : fusil, bungee, corde flottante, planche à thons(body-surf en mousse compressée) et le poisson ! COMMENT FIXER LE FIL Pour le nylon monobrin, le sleevage est sans contestation la meilleure solution, pour le dyneema, deux solutions : le nœud de chaise me semble la meilleure solution. Ou alors un sleevage généreux. Un nœud de huit derrière le trou de la flèche peut glisser. L’avantage du nœud de chaise, c’est que vous pouvez le défaire sur le bateau. Pour relier le fil de flèche au fil du moulinet, deux nœuds de chaise ou avec en plus une « queue de cochon » qui évite en partie, la torsion du fil. LES PALMES Deux catégories, pour simplifier : les palmes plastiques et celles en carbone. Les palmes plastiques, créées par Hugues Dessault, il y a bien longtemps, elles sont devenues solides et bien nerveuses. Elles permettent de débuter sans trop se ruiner, avant de connaitre la dureté, la puissance ou la longueur qui vous convienne le mieux sur du carbone. Je l’ai déjà dit je suis descendu à 30m avec ce genre de palmes dans ma période bien entrainée (et jeune). L’évolution a abouti au carbone, fibre ultra légère et d’un rendement inégalé, encore faut il être capable d’exploiter leur rendement. Les tarifs vont pour cette dernière de 200 à 500€. Elle est aussi un peu plus fragile que du plastique, il faut en prendre soin. Une paire de palmes plastiques longues tourne autour de 80€. En intermédiaire entre le plastique et le carbone, il y a la palme en fibre de verre. C’est comme les masques : il est indispensable de les essayer, avec les chaussons pour vérifier qu’elles vous conviennent déjà aux pieds. Dans l’eau ce sera la dureté de la palme selon votre entrainement, votre façon de palmer et votre façon de chasser qui vous feront choisir telle ou telle dureté/longueur/angle. Le carbone se raye très vite, aucune gravité sinon l’esthétique. J’ai choisi les palmes les plus dures qui soit pour une seule raison, elles doivent me remonter en force des profondeurs avec un gros poisson pour éviter qu’il ne s’enrague en épave par exemple. LA CEINTURE DE PLOMB Il faut choisir le modèle « marseillaise », c’est une ceinture en caoutchouc renforcé avec une boucle de ceinture classique si ce n’est qu’elle est surdimensionnée. Les plombs seront selon votre gabarit et votre corpulence. Chacun est différent et on s’équilibre aussi selon la profondeur à atteindre. Par exemple pour une combinaison de 5.5mm cela peut aller de 5 à 9kg selon le gabarit. Pour une 7 mm jusque 14kg si on chasse dans peu d’eau. Un baudrier est alors utile afin de ne pas se casser les reins. L’équilibre peut se faire selon le principe du ludion, il ne faut pas couler à la surface ni être trop léger sous peine de devoir forcer pour descendre et de s’agripper au fond pour ne pas remonter. Dessin de Guy Gazzo : Je vous ai raconté à ce sujet, l’anecdote de la compétition avec la combinaison de 8,5 mm qui m’avait épuisé. Une autre comparaison pour cet équilibre à la descente : lorsque je faisais 56/58kg je mettais 5 à 6 kg à la ceinture pour une combinaison de 5.5mm, maintenant que je fais 78kg il me faut 6kg pour une combinaison de seulement 2mm, et je ne commence à couler que vers 14/15m ! C’est normal 1 litre de graisse pèse 750grammes donc 20 kg de masse corporelle supplémentaire donne environ 5kg de flottabilité supplémentaire, principe d’Archimède. LE BARON Sujet diversement interprété même par Jack Passe, l'inventeur du système, qui a testé plein de variétés et moi aussi. Le meilleur baron ou flasher pour les anglophiles, c'est encore le plus simple comme déjà dit plus haut. Il ne coute quasiment rien et c'est tant mieux car c'est un élément que l'on perd souvent, au moins une fois par an si pas deux ou trois. Pourquoi? Tout simplement par ce que lorsque vous tirez le poisson de vos rêves, vous n'y pensez plus à ce baron et il dérive au gré du vent et des courants. Normalement c'est votre barquero qui doit le récupérer mais si vous êtes en difficulté avec un gros, il doit d'abord vous venir en aide, passer une bouée avec bungee pour accrocher à votre fusil si le moulinet est presque vide. Et donc avec un peu de clapot, il est difficile de le repérer à plus de 30m, c'est pourquoi je recommande de le peindre de couleur voyante, le flotteur. Je rappelle que 120m de fil sur le moulinet est un bon compromis, on a le temps de clipser la bouée, 100m c'est rack et 80m vous n'aurez pas le temps avec un TDC ou un voilier, car une fois que le fil se met en tension, le poisson accélère fortement et vous commencez à faire du ski nautique à la surface....s'il n'a pas sondé, car là vous allez vite faire une descente vers les enfers. Maintenant la bonne longueur de fil du baron: pour moi, dans mon secteur et chassant en priorité le thazard, c'est 8m. 5 ou 6m c'est trop haut, le poisson ne montera pas car vous serez trop près, il se méfiera, plus de 10m c'est trop profond, le poisson montera moins haut et il sera passé le temps de descendre sur lui. Cette longueur convient à presque tous les poissons, mais si vous visez les thons, 10m sera mieux car ce sont des poissons qui se tiennent plus profond et sont plus trouillards. La masse qui doit le faire couler doit être assez importante, environ 200gr sinon le baron va se mettre de travers avec la dérive/courant. Vous devez suivre le baron à quelques mètres, derrière et observer partout mais pas vers le fond, ça ne sert à rien, et normalement tous les poissons vont venir dans le même sens que le premier. Si vous êtes à coté et qu'il y a peu de vagues, agitez le par saccades, cela ressemble alors aux tentacules d'un poulpe. Ma dernière sortie, on a du voir une bonne dizaine de fois, des pélagiques. De tout: bouledogues, tdc, thazards, dorades et un barracuda. A part le barracuda suicidaire, aucun poisson n'est réellement monté au baron, ils sont venus vers lui mais en restant ou profonds ou distants. Je penche pour la raison, que le baron qui est devenu plutôt terne avec le temps, n'était plus assez brillant, et donc plus assez attirant. J'en ai donc refait un neuf ce matin dont je vous passe la photo. Les éléments: une poche à vin neuve de 10L découpée en lanières, 8m de fil nylon, un morceau de tube inox pour la masse et une bouteille vide de lessive de 1L peinte en orange fluo à la bombe. Une poche de 5L convient aussi, mais c'est moins grand, donc moins voyant. et cela donne ceci dans l'eau: le baron de Jack Passe, en dessous J'en avais fait un similaire: une tôle d'inox de la forme d'une carangue, bien polie, un œil de poupée collé sur la tôle. Il marchait formidablement bien, j'ai même eu une loche qui est venue le gober avant de le recracher. Je l'ai laissé à un copain et me suis refait exactement le même: résultat il effrayait les poissons, je n'en jamais vu un seul approcher, du coup j'ai abandonné le modèle et suis revenu au principe de base. Ici celui d'un forumeur avec une tête de leurre à marlin, je ne sais plus qui Des flasheurs du commerce, il en existe de toutes sortes et à tous les prix. C'est un peu un gri-gri, on y croit ou pas D'autres flasheurs commercialisés ici: CSM Authentique | Flasheur pour la chasse sous-marine (csm-authentique.com) Je rajoute un chapitre : optimiser votre arbalète D'abord ce tableau de portées des arbalètes selon la longueur du tube. Ce tableau est assez proche de la réalité, quelque soit la marque. Donc vous avez une arbalète qui vous convient bien, vous tirez juste avec, elle vous parait bien maniable et équilibrée, la longueur est impeccable pour le type de chasse que vous pratiquez mais, vous aimeriez bien gagner 50cm de portée supplémentaire sans tout changer l'équilibre du fusil, ni vous ruiner en matériel d'adaptation. La ou plutôt les réponses suivent. Il y a plusieurs éléments qui influent sur la portée: la poignée, la flèche, le ou les sandows, la tête et enfin le fil. Donc sans que ça ne vous coute un penny vous pouvez déjà gagner ces 50cm mais si vous visez les 80cm voire le mètre il va falloir faire une rallonge sur le budget ( ou sur l'arbalète). Je pars de la supposition que le fusil soit d'origine bien réglé avec un bon sandow et une flèche idoine. D'abord gagner 50cm de portée sans bourse déliée, en premier et le plus efficace c'est votre sandow, si vous le mettez directement au dernier ergot ou encoche de la flèche, c'est qu'il est trop mou. Vous raccourcissez de 2cm chaque sandow vissé ou 4cm si c'est un sandow circulaire. Si vous le mettez encore du premier coup au dernier cran et bien vous recommencez. Lorsque vous devez vous arrêter au premier cran afin de vous reprendre pour le mettre au second c'est que vous êtes à la limite d'extension possible pour vous. Et si au bout de 2 fois que vous le raccourcissez c'est encore facile, mettez à la poubelle, il est HS, achetez en un bon.... Second moyen pour gagner en étirement, Il suffit de tailler une encoche supplémentaire sur la flèche, surtout valable pour le second sandow. Une photo valant mieux qu'un long discours, vous pouvez voir que l'on gagne facile 5 à 6cm d'étirement. Sinon il existe des flèches à ergots rapprochés du talon, certains constructeurs en font même un argument de vente( voir la photo plus bas de la poignée Magnum) Ici sur la photo, c'est bien l'encoche du fond qui a été rajoutée, celle du milieu je l'avais un poil approfondie car mon dyneema de 2.3mm sautait parfois Troisième point , l'obus. Déjà le plus intelligent c'est de passer sur un obus dyneema et non un articulé qui freine à la puissance par son volume et un poil sa masse. Facile à faire soi même, même sur des sandows vissés. Il y a un tuto pour apprendre à faire les ligatures. Le système d'obus à raccord de remplacement, c'est pour les flèches de m...., qui coupent régulièrement le dyneema ou pour les radins qui utilisent également du dyneema de m.... ou chinois, c'est pareil! Pour les obus prenez un bon dyneema gainé de 2mm, vous changerez de flèche bien avant qu'il ne soit usé. Et pour les débutants: oui, ça convient aussi bien aux ergots petits et grands qu'aux encoches. Donc en photo un obus dyneema pour sandow à visser, Un trop court(à droite) qui va gêner la vision pour le tir car les sandows vont chevaucher la flèche, puis un bien réalisé et assez court à visser pour encore gagner quelques cm d'étirement, et enfin le trop long qui vous fait perdre du coef d'étirement. Au dessus, obus dyneema à visser de bonne longueur et à coté un dyneema trop court, les sandows vont se toucher et monter sur la flèche, de plus c'est du tressé pas du gainé En dessous l'obus optimisé avec la bonne longueur et le trop long en dessous Enfin la tête du fusil, entre un sandow vissé et un sandow circulaire vous avez déjà gagné plusieurs cm d'élongation, mais certaines têtes peuvent vous faire gagner 8cm facile de plus mais vont gêner la maniabilité Vous avez raccourci votre sandow, gagner quelques cm sur la flèche, gagner encore quelques cm sur l'obus et sur la tête, ça doit déjà vous faire augmenter de 10 à 15% la puissance du fusil, minimum Maintenant, avec un peu d'investissement vous pouvez encore gagner 10 à 15% supplémentaire: une poignée à système reculé ou inversé, genre Némésis de Sigalsub ou Magnum de Picasso, c'est de l'ordre de 60 à 75€ d'investissement, mais rien qu'avec la douceur de la détente, vous ne le regretterez pas. Ci dessous, on peut voir qu'avec ce système inversé, l'ergot se retrouve au dessus de la queue de détente Sur la poignée classique(ici une Imersion) l'encoche se trouve au niveau d’arrêt du tube, donc vous avez 8cm de gain avec le système reculé par rapport à cette poignée Et sur cette poignée Basik Picasso, l'encoche se retrouve à presque 6cm devant l’arrêt du tube, vous avez donc plus de 10cm d'écart entre les 2 poignées Picasso, idem avec la Némésis Et maintenant, on peut encore gratter un peu en faisant en sorte que la flèche soit le moins freinée possible. Votre fil doit être proportionné aux poissons que vous tirez. Inutile d'avoir du 2mm pour chasser sar, bars, mulets et autres vieilles. Vous pouvez descendre sur du 1.8 et même 1.6 en dyneema. Je rappelle que le dyneema a un coefficient de frottement plus faible que le nylon. Votre sleeve également, remplacez celui en aluminium par un en cuivre,il sera nettement moins épais donc plus profilé. Enfin, un cône de pénétration sur la flèche, qui comme son nom l'indique, favorise la pénétration, aussi bien dans l'eau que dans le poisson. Tous ces petits plus ajoutés les uns aux autres devraient vous faire gagner jusque 30% de portée supplémentaire sans changer l'équilibre et surtout la maniabilité de votre arbalète. Ensuite vous avez la méthode bourrin qui consiste à rajouter un sandow, risque de créer plus d'ennuis et même de perte de précision que d'apporter d'amélioration, sans compter la perte inéluctable de maniabilité qui est la chose la plus importante sur un fusil métropolitain. Bien se souvenir que sans maniabilité, c'est un poisson sur deux qui se présentera que vous n'aurez pas le temps de tirer. C'est une vérité première en CSM. Les chasses tropicales Ma première chasse tropicale a été réalisée en 1987 au Sénégal avec deux amis Rénato déjà cité et Patrick. Nous avions lu les récits d’une chasse à Dakar dans la regrettée revue Apnéa, cette dernière était dédiée aux chasseurs sous marin. Elle a hélas, disparu. Créée en 1986 elle perdura jusque 2015, on y trouvait des récits de chasses, des conseils sur le matériel et aussi les tests des nouveautés, l’équivalent du forum de chasse sous marine.com, de Eric de Keiser, mais sur papier glacé. Bref nous prenons un billet d’avion pour Dakar avec 20 jours sur place avant le retour. Déjà on sent le dépaysement à l’arrivée : personne n’arrive à ouvrir les portes de la soute du Boeing ! L’ambiance est bon aloi malgré tout, on récupérera nos bagages après 3 heures d’attente, presque plus que le voyage. Notre hôtel est aux Almadies, juste en face de nos départs de chasse. A 6 heure du matin je suis debout et trouve rapidement une longue pirogue à louer, départ neuf heure. J’ai emmené un fusil de 110, le plus grand que j’ai trouvé, avec une flèche de 150 en 6.5mm, on ne trouvait pas mieux à cette époque. J’avais mis deux sandows mais j’ai de suite vu que le second faisait totalement dévier la flèche, donc je l’ai vite enlevé. Nos premières sorties, l’eau est trouble par une houle persistante, on fait tout de même quelques badèches et aussi une première sériole limon d’une dizaine de kg. Au bout de quelques jours, l’eau s’éclaircie bien, et juste en face de l’hôtel le piroguier nous emmène sur des spots bien riches en poissons. Au bout de quelques minutes que je suis à l’eau, je descends pour voir le fond, on est sur du sable à 30m et il y a bien quinze mètres de visibilité. Je remonte doucement du fond et lorsque je tourne la tête, il y a un mur de liches arrêtées à me regarder, des énormes, par centaines ! Je tourne doucement l’arbalète, elles commencent à avancer mais ne sont qu’à 2m de la pointe, inratable ! J’ai un moulinet fait maison en aluminium avec 50m de corde à thon de 2.5mm. La liche me déroule tout le moulinet puis je fais du ski nautique pendant quelques minutes. Le piroguier qui a compris me ramène Rénato, mais lorsqu’il descend pour doubler la liche il voit qu’elle est bien traversée et qu’une seconde tourne avec elle. Il l’a rate dans l’excitation. Je remonte cette liche énorme, elle fait 45kg, photo au portique de pesée des Almadies. Je fini par l’attraper à la main, elle se débat vigoureusement, je passe mon bras dans son ouïe et ma main saisie sa mâchoire inférieure pour l’achever au couteau, elle se débat encore plus fortement et me rentre sa grosse arête dorsale dans le plexus et le traverse. J’ai toujours la petite cicatrice. Quelques minutes plus tard on revient sur le point de départ. J’en tire une seconde, mieux tapée je la ramène plus vite, elle est de même taille que la première. Je passe le fil au piroguier et la liche en surface, passe de l’autre coté de la pirogue. Il tire comme un malade, je lui dis : arrête, le vais la repasser. Non, non il continue à tirer comme un sourd (c’est le cas de le dire) et coupe le fil sur la quille du bateau => le poisson coule avec la flèche, je ne puis le rattraper. Juste en face de l’hôtel où nous logions, le piroguier nous emmène sur une cassure du plateau sur le sable. La cassure est à 24/25m, le sable à plus de 30m. Des milliers de chirurgiens noirs sont en pleine eau, mais dessous, des carpes rouges de plusieurs variétés sont là, dont des djabars énormes. J’essaye d’en tirer un à plusieurs reprises à 3m de distance, mais la flèche s’arrête sur les écailles, ne pénètre pas, gros manque de puissance. L’après midi le piroguier y part pêcher à la palangrotte et en sortira un de 82 et un de 84kg….. Cela n’existe plus de nos jours, comme les morues de 80 kg ont aussi disparues ou les thons rouges de 700kg. Le seul barracuda qui ne m’ait jamais chargé directement ce fut au Sénégal, et pas bien gros avec ça. C’est là aussi que je réalise mon premier thazard, pas gros non plus dans les 5 kg. Alors là, je suis devenu fan de ce poisson, vu les éclairs qu’il fait dans tous les sens et ne s’arrête qu’une fois mort d’épuisement. Le Sénégal s’est très vite appauvri en densité de poissons, les professionnels sont des dizaines de milliers à poser des filets, les chalutiers usines russes et chinois de la taille d’un paquebot, travaillent la nuit à quelques centaines de mètres du rivage. Les chasseurs suivants, venus de France ont été fort déçus pour la plupart. Voir les vidéos de Macjaam sur ses pêches actuelles en épaves. MADAGASCAR C’est un nouveau déclic comme mon arrivée en Vendée. Nous chassons à Sainte Marie pour la première fois, une petite île à quelques km de Madagascar sur la cote Est J’y fais la connaissance de Jean Claude Rémi, dit Jean Claude Bé, bé veut dire grand en malgache. En effet, il est grand et pèse surement 110kg. C’est aussi un érudit. Il a également dirigé un livre sur la chasse sous marine : le grand livre de la chasse sous marine avec aussi, avec divers auteurs et quelques photos que je lui ai passées, dont cette photo d’une pêche réalisée avec Roger et moi. Jean Claude ayant fait cette superbe dame tombée. En 1988, je fais la connaissance d’un copain de Titou, Roger qui me suggère de partir à Madagascar avec lui, il y est allé l’année précédente, il me présente Madagascar ainsi : ce n’est pas le secteur le plus riche en poissons mais tu ne le regretteras pas. Et nous voila partis pour Sainte Marie, petite ile d’une dizaine de km à quelques encablures de Madagascar. Nous atterrissons sur le tout petit aéroport, mais international, de Sainte Marie, en ATR depuis Tananarive, la capitale, atterrissage folklorique, le bord de l’aile aurait fauché les marguerites s’il y en avait eu. On traverse le lagon en pirogue avec les bagages et on se retrouve dans l’hôtel restaurant « chez Titi »(la compagne de Jean Claude rémi) avec ses bungalows à quelques mètres de l’eau. C’est sympathique, bon enfant et l’accueil est chaleureux. Petite anecdote malgache : nous avions envoyé un courrier pour prévenir Jean Claude de notre arrivée deux mois avant notre départ, elle est arrivée 14 mois plus tard…. Le portable n’existait pas encore à Madagascar et fort peu en France d’ailleurs seule la BLU de l’aéroport pouvait donner des nouvelles en direct une fois par semaine !! Dès le lendemain Jean Claude et son piroguier nous emmène chasser dans le lagon et sur ses bordures. Jean Claude a été champion du Maroc, donc c’est un chasseur de haut niveau. Il m’explique ce que l’on chasse et ce que l’on ne tire pas. Cette première sortie, je ne fais rien, nada. La cause en est le fusil pneumatique Muréna que j’ai acheté avant de partir et avec lequel je loupe tout, heureusement j’ai aussi pris le 110 que j’avais au Sénégal. Peu à peu je fais connaissance avec le monde tropical, de suite ce sont les pélagiques qui m’attirent, principalement les carangues pour débuter. Jean Claude est en train d’écrire son livre sur la chasse sous marine et il publiera dedans quelques photos de notre rencontre et des pêches de bars faites avec Titou en France. Au bout d’une dizaine de jours, Jean Claude est occupé, nous montons alors avec le piroguier à quelques km vers le nord, dans un lieu magnifique : Ansara. Un Lodge vétuste mais avec de beaux restes, culmine sur une petite colline verdoyante, avec une immense pelouse qui descend jusqu’à la mer 100m plus bas. Un cannellier majestueux couvre une partie du Lodge et le matin, des centaines de mainates vous réveillent en sérénade en sifflant à qui mieux-mieux. Un petit paradis. Les chasses sont splendides, une dizaine de belles carangues de toutes sortes, couvrent le fond de la pirogue, on a compté sept variétés différentes. On fait accommoder une petite dans les cuisines du restaurant et le reste, c’est le « pour boire » du piroguier qui va les vendre dans les villages alentours. Je trouve un sec autour duquel tournoie un maelstrom de carangues gros yeux, j’en tire une que j’enfile sur la corde qui relie mon fusil à la bouée. J’en tire une seconde que je remonte doucement, c’est alors qu’un requin bouledogue surgit et fonce sur ma carangue. Je tire alors un coup sec sur le fil de flèche et il la loupe fait demi-tour et me fonce dessus ! J’ai juste le temps de prendre mon fusil qui flotte à coté de moi pour m’en servir comme débordoir, il se détourne au moment où je lance mon bras pour le repousser, c’est un bien gros d’une centaine de kilos. Je pars à l’abri, près du bord dans moins de fond mais au bout d’une heure, comme je ne vois rien, je reviens alors vers le sec. Les carangues ne sont plus là, mais de la surface je vois 20m plus bas, de magnifiques failles horizontales, d’un bon mètre de profondeur, qui strient la roche volcanique. Je descends au fond et fais un agachon dedans. A ce moment je sens mon fusil qui me tire le bras en arrière, c’est le bouledogue qui se frotte contre une de mes carangues à mi hauteur sur le fil de la bouée (c’est leur moyen de gouter, avec la peau). Il me voit à ce moment précis et fonce sur moi en bas, ou plutôt arrive sur mes palmes qui sortent de la faille, j’ai juste le temps de retourner mon fusil et de lui décocher une flèche à l’instant précis où il allait refermer ses dents sur mes palmes. Je le rate dans la panique, mais lui fais tout de même une balafre sur le menton. Je ne le reverrai plus, heureusement. Le lodge fut détruit par un cyclone terrible, quelques temps plus tard. Notre retour vers la France est emprunt de souvenirs enchanteurs. Nous diversions dans l’avion et une idée surgit : Et si on s’installait à Mada, pour créer un centre de chasse sous marine et terrestre ? Je possède les deux diplômes nécessaires à la réalisation et à l’installation. L’idée murit, fait son chemin et l’année suivante nous repartons pour Madagascar, mais cette fois 6 semaines, le temps de trouver l’endroit idyllique. Il faut d’abord expliquer que Madagascar fait 1700km de long pour 350 de large, c’est la France et l’Espagne réunis en longueur. Peu d’infrastructures routières, une seule ligne de chemin de fer (folklorique), avec un train par semaine. Les vols d’avions sont pratiques, 9 aéroports dont certains sont simplement des pelouses…tondues par les vaches qu’il faut évacuer avant l’atterrissage, le pilote faisant un premier passage en rase motte… Ce sera d’abord Maintirano sur la cote ouest, réputé pour ses millions de carangues. Hélas arrivé à Tananarive, la capitale, air Madagascar (surnommée air inch allah, par les karanes) nous apprend que le vol pour Maintirano a été annulé, il n’y en a plus ! Après 24h à tourner en rond, on prend un vol pour Diego-Suarez, au nord de l’île. Le secteur est superbe…lorsque le varatraz ne souffle pas. C’est un vent qui s’accélère sur la pointe de Madagascar et souffle violement les ¾ de l’année. Les poissons abondent : mérous de toutes tailles, carangues, carpes rouges, nasons de plus de 3 kilos et même thon à dents de chien dans la passe. On ne peut sortir que de 6h à 9h, ensuite c’est infernal. Nous louons un 4x4 et son chauffeur pour aller voir de l’autre coté de Diego, coté canal Mozambique avec 40km de piste. C’est la baie du courrier, bien abritée du vent et fabuleusement riche à cette époque. Mais il n’y a personne, un désert à part un petit hameau de pêcheurs de quelques habitants. On en déniche un qui nous emmène à la pagaie un peu plus loin. Je vais voir le plus gros barracuda de ma vie, plus de trente kilo à deux mètres de moi, un œil comme un verre à apéro. Je n’ai pas le temps de le tirer qu’il est déjà reparti. Je vais tout de même faire une babonne et un beau mérou malabar de 18kg dont un requin bouledogue aura la prétention de se l’approprier, non mais ! En réalité, je n’en mène pas large, c’est ma seconde rencontre avec un requin agressif. Nous discutons avec notre chauffeur de 4x4, un autre érudit sur la nature, ancien chauffeur du colonel à l’époque des français. Il nous emmène le lendemain matin chez le gouverneur de Diego qui serait propriétaire des terrains du secteur de la baie du courrier, car le coin semble convenir à nos désidératas. On y a vu aussi plein de cailles, quelques perdrix et canards et des dizaines d’ilots devant nous. Capture d’écran sur google earth de la baie du courrier, l’océan indien est à droite avec l’immense baie de Diego et la mer d’émeraude, et le canal de Mozambique à gauche. . La femme du gouverneur nous dit de revenir à 14h pour discuter affaire avec son mari. Notre chauffeur, qui nous attend dans la voiture, nous demande : « si ce n’est pas impoli, que voulez vous faire avec le gouverneur ? » On lui raconte alors notre projet. « Malheureux, ne faites pas ça, les terrains appartiennent à l’armée, le gouverneur n’en est que le gestionnaire. Vous vous ferez expulser lorsque vous aurez bâti votre centre ! » Il existe un dicton populaire à Madagascar : qu’est-ce qu’un millionnaire ? C’est une personne arrivée milliardaire ! (En Aryari) L’arnaque principale est sur les terrains, sujet complexe à souhait avec des lois biens différentes des françaises. Le varatraz (nom du vent local) soufflant sans s’arrêter pendant 8 jours, nous quittons Diego et nous prenons un vol pour Nosy Bé. C’est une île très touristique, de 320 km², avec d’anciens volcans devenus des lacs sacrés où vivent des crocodiles par dizaines. Très belle, coté canal Mozambique, donc protégée des vents dominants, les alizés. La vie y est aussi nettement plus chère qu’ailleurs. Nous nous retrouvons dans des bungalows sur la plage, avec pour voisines une femme d’ambassadeur et sa sœur, charmantes toutes les deux. Un vazah français (vazah veut dire étranger mais ce n’est pas péjoratif) nous emmène faire trois sorties dans le quartier. Pour cause d’eau très sale, les deux premières sont des fiascos, je prendrai une belle babone (plectropomus laévis) de 14kg tout de même. La troisième sortie, nous partons à 3 pour partager les frais vers le banc du large. Peu de vie ce jour là, nous chassons sans bouée à cause du vent ; je fais un petit thazard et j’arrive sur la fin du banc, au moment de repartir, je descends en feuille morte jusqu’à quinze mètres, je commence à remonter lorsque j’aperçois alors plus bas un TDC qui tourne et monte doucement vers moi. Je le laisse venir, je m’applique et lui décoche ma flèche au milieu du dos, il est très gros. Il fonce immédiatement vers le fond à plus de cent mètres, mon moulinet en alu fait maison ne dévide pas assez vite et le thon me descend, le moulinet de peu de contenance avec ce gros fil de 2.5mm, est vite vide et le tdc me descend rapidement, je prends alors le fusil à deux mains et tire violemment pour lui faire faire demi tour. Il se déchire alors, je ne l’avais pas traversé avec un seul sandow, heureusement car quelques seconde de combat de plus et j’étais occis car il m’a descendu à bien 25m alors que je n’avais plus d’air. Finalement nous n’avons pas trouvé de lieu idéal pour nous implanter, et puis les avertissements répétés sur les tentatives d’arnaques nous refroidissent sur le projet. Nous ne reviendrons dorénavant que pour chasser. En 1990 je me fais construire une maison en France, donc plus de moyens pour les chasses exotiques, puis mon métier d’éleveur périclite par des maladies importées. Il me faudra attendre quelques années pour faire une petite excursion aux Canaries. Je n’ai rien vu ni fait de transcendant pour cause de mauvais temps. Je change de métier et m’installe comme ferronnier, et c’était ma formation première. J’ai toujours aimé construire et façonner quelque chose à partir de barres de fer brut. Mon ami Roger s’est alors installé à Morombé, petite commune à 180km au nord de Tuléar. Il faut donc atterrir à Tananarive, la capitale, puis prendre un vol pour Tuléar puis un dernier vol pour Morombé….quand les vols internes sont effectifs. Air Madagascar n’a pas peur de vous vendre des billets dont les vols n’existent plus depuis plusieurs mois. Ou alors y aller en 4x4, il faut deux jours à rouler 12 heures par jour, à la bonne saison ! Ma première chasse à Morombé en 2000, se déroule dans des eaux turbides, à la fin de la journée on a rien vu et au moment de rentrer on se fait la passe du lagon à la dérive descendante. Le courant est violent, je m’approche du bord de la passe et m’agrippe sur une patate pour ne pas être emmené, dans juste quelques mètres d’eau. Bloqué sur ma patate je vois des ombres furtives à 3 mètres mais impossible de bouger le fusil, les tourbillons sont vraiment costauds. Finalement je trouve la solution : je descends, je m’agrippe sur une patate et je coince le fusil en position de tir vers le haut pour voir en contre-jour, il faut seulement qu’une carangue passe devant la pointe. La troisième tentative est la bonne, je tire une grosse ombre et pars en ski nautique rapidement derrière elle. Le piroguier me suit et au bout de dix bonnes minutes, la carangue faiblit et je peux la ramener au bateau : une GT de 34kg. Pas mal pour un premier jour! (les photos étaient sur papier, et pas toujours de bonne qualité) On peut voir la qualité de l’eau, la sortie du lagon est à quelques centaines de mètres et c’est cette eau qui ressort. Je retournerai chasser 6 années à Morombé, avec des bonnes et des moins bonnes années, surtout vers la fin, les Vezos, peuple de cette région de Madagascar sont des pêcheurs hors du commun, il partent à 30km au large sans GPS et sont capables de retrouver des remontées et les filets qu’ils y ont posé, alors que l’on ne voit plus la cote. Mais voilà, des collecteurs de poissons se sont installés sur la cote et fournissent gratuitement des filets à ces pêcheurs qu’ils devront payer avec les poissons ensuite. On voit des filets partout….et des poissons beaucoup moins. Une de mes plus belles prises sur cette cote ouest, sera ce thazard de 24.5kg mon plus gros à l’heure actuelle mais ridicule en comparaison de celui de Roger de 35.5kg. La dernière année j’y fais la connaissance de celle qui deviendra ma femme, copine de la femme de Roger. L’une des remontées au large, on la surnomme la remontée aux babonnes. Elles y sont nombreuses. On choisit donc les plus grosses et on se limite à 3 par chasseur. Une fois le quota fait, on part sur les bords du tombant pour les pélagiques, j’adore chasser les Thazards et les aprions. Un jour je suis tombé sur un thazard qui dérive doucement, bien plus de trente kilo, je m’approche de lui, vise la base du crâne par le dessus et…la flèche ne part pas. Quelle déception. Une autre fois, sur ce platier, le piroguier vient me chercher, Roger a tiré un marlin et a du mal à s’en sortir. Il me dépose à coté de Roger, qui remonte doucement le marlin. Je descends pour le doubler, place mal la flèche qui ne le foudroie pas, il fait un rush, et emmène Roger sous l’eau car il s’est empêtré dans le fil de vie du fusil. J’arrive à bloquer le marlin et à remonter Roger qui suffoque. Un joli marlin noir de 54 kg Je vais aller 6 années à Morombé, jusqu’à ce que je me fâche avec Roger. Dommage. En 2008 nous montons à Majanga avec ma femme, depuis Tamatave avec une R25 achetée 3 francs six sous. On reste parfois coincés dedans, les serrures électriques des portières ne voulant plus s’ouvrir… Deux jours de voyage et on arrive finalement dans le secteur le plus torride de Madagascar. Un gros fleuve de boues rouges y déverse ses milliers de tonnes de limons dans le canal du Mozambique et salit la mer sur plus de 10km. Comme accueil, 22 chalutiers français aux couleurs rouges et noires, suivez mon regard, sont à couple dans le port et donc, une évidence le poisson est poursuivit intensivement, industriellement. Pour sortir, il faut choisir entre un bateau rapide à 500€ la journée ou une pirogue à 50€ avec 25cv qui met 2h30 pour se rendre sur les premiers lieux chassables. Le portefeuille nous oriente de suite vers la seconde solution. Juste quelques poissons pour dire de ne pas revenir bredouille lors de ses sorties. L’année suivante, nous montons sur Diego Suarez qui m’avait laissé de bons souvenirs. J’y fais la connaissance de divers chasseurs et nous sortons chasser dans la mer d’émeraude et juste après, en montant vers le cap d’ambre. Il reste encore beaucoup de poissons même si la pression de pêche monte en grade. Il y a de belles carpes rouges dont le challenge c’est d’en sortir une, deux c’est très très bien, trois c’est un exploit, car sur le secteur elles sont particulièrement farouches, ce n’est pas partout identique. A Diego j’y ferai plus tard, l’un de mes plus gros jobs aprions, 10.5kg et également ma plus grosse babonne en plectropomus maculatus de 11.5kg. Diego c’est bien en décembre où le vent faiblit, mais autrement peu de périodes propices sauf à rester à l’abri dans l’immense baie, la seconde la plus vaste du monde avec 50km de pourtour et la mer d’émeraude mais peu profonde où les pélagiques ne circulent pas. Ci-dessus, pêche à Diego Suarez, en 2014 au 140 BWK simple sandow Un copain Alex, fera cette superbe babonne royale (plectropomus laevis)de 19 kg et quelques l’année suivante.
  9. Sur un 100, une longueur de fil, si le fil est attaché à la tête du fusil, la flèche va tout de même à 4.40m de la tête du fusil! C'est déjà hors de portée Et si on rajoute la longueur du fusil plus celle du bras, on est à plus de 6m de l'oeil .....
  10. Bienvenue tout un programme ton pseudo!
  11. Ne t'en fais pas, celui là il est long et fourni 😊 l'épisode suivant déjà parle de comment je suis arrivé à Madagascar, après le reste du matériel
  12. je pense que tu t'es renseignée, car il faut faire attention, la résine époxyque, il y en a beaucoup de sortes, variétés et à tous les tarifs
  13. J'ai pas compris, il cherche ou il vend?
  14. C'est ainsi qu'il faut négocier Un jour un représentant d'AXA passe me voir, j'étais à la mut agricole ; tous mes contrats comme toi, déjà bien tirés les tarifs(3 véhicules, maison, entreprise et responsabilité civile) Mais je venais d'acheter un véhicule de sport 11cv, marque étrangère et la mut agricole me faisait un tarif à 800€ de base avec mes 50%, de bonus, 1200€ tiers collision; rien à faire ils ne voulaient pas baisser. Le représentant d'Axa, me propose 180€ en tous risques si je mets tous mes contrats chez eux, j'ai pas hésité une seconde 😊 et le tarif est resté au même niveau par la suite(j'avais peur d'un rattrapage) Ce n'est pas par internet que cela se négocie un contrat, c'est avec le gars en face de vous, enfin surtout pour économiser près de 1 000€ PS: je suis toujours chez AXA
  15. Sub, chaque année lorsque je faisais les compétitions, belle ile par exemple, il fallait remonter sur un gros chalutier ancré devant la zone. Chaque année, j'ai vu des grosses peches (40 poissons de 1 à 2kg) retomber à la mer pour cause de rupture du cable inox, parfois deux le même jour. C'est pas faute de leur avoir dit et c'est Titou qui me l'avait dit: on ne prend comme accroche poissons, que du cable électrique rigide de 2.5mm², et ça ne casse jamais Je sais , les vieux cons rabachent la même chose: dyneema, accroche poisson, masque fumé, gants, couteau....
  16. Pétard! Bravo pour le CR de ton travail, c'est complet avec les liens à chaque étape Surtout, fais nous un CR sur le résultat dans l'eau, surtout s'il est négatif. C'est de ses échecs que l'on progresse (Winston Churchill)
  17. PDM a raison, en face de la camargue j'ai un ami qui y chassait les liches, et il me disait que le courant pouvait etre très fort
  18. dom85

    requin

    C'était Sub je crois qui avait passé une vidéo d'un mec avec de l'eau jusqu'au genoux, entouré de requins féroces et qui disait au caméraman en train de le filmer: il n'y a aucun risque, ils sont inoffensifs. Juste à ce moment précis, il se fait arracher un mollet. 😄 Les cons, ça ose tout, c'est à ça qu'on les reconnait trouvez vous même l'auteur, mon préféré
  19. le 75 dans le courant est à privilégier, le 100 bien trop long Oui tu peux raccourcir tes sandows si tu vois que tu peux charger beaucoup plus loin
  20. dom85

    Vos palmes

    Je pense que les palmes c'est comme les masques, ce qui va bien à l'un, ne va pas à l'autre et qu'on ne peut faire de généralité Je chasse avec des palmes dont personne ne veut: C4 mustang dureté 40, alors que je suis et ai toujours été un mauvais palmeur. Ces palmes très dures pour une seule raison: pouvoir contrer un beau poisson(carangue 10/15kg) sur épave et l'empêcher de descendre s'engouffrer dans les tôles durant quelques mètres. Masse 75/78 kg pour 1.75m
  21. dom85

    Roquetas de Mar

    On voit deux choses sur la vidéo, ta flèche est de travers sur le fusil et tu as le poignet trop lache lorsque tu tires, du coup ça engendre un mauvais recul Le coude et le poignet doivent être dans l'alignement et verrouillés tous les deux regarde la demi seconde qui suit en arret sur image en grand, tu vas nettement voir que tu tires au dessus et la flèche de travers dans la tête du fusil
  22. Je la garde, elle est trop belle 😊
  23. PROLOGUE Homme libre, toujours tu chériras la mer ». Depuis des lustres j’ai fait mien ce vers de Charles BEAUDELAIRE. En effet, au plus loin que je me souvienne, l’attraction pour tout ce qui se passe sous la surface me hante. Sans doute est-ce par l’entremise de mon père, pêcheur malheureux en lacs et rivières que m’est venue l’idée de traverser le miroir. Couché sur les pontons, tandis qu’il s’acharnait en vaines bredouilles, je regardais passer les poissons. Je rêvais de pouvoir les harponner tel un « sapiens » des temps oubliés. Je ne me doutais pas que quelques années plus tard, je nouerai avec la pêche sous marine, une passion dévorante. Cet amour immodéré prend date à mes seize ans en 1972 après l’achat d’un premier équipement de plongée sous marine. Celui-ci fut durement acquis grâce à un « job » d’été dans une grande surface. J’y travaillais tous les après-midi comme caddy man. Cet emploi me laissant libre chaque matin, je revêtais dès l'aube et jusqu'à midi sonnant ce premier harnachement subaquatique. Il s’agissait d’une combinaison quasi identique à celle utilisée par Cousteau. Elle était adjointe d'une arbalète de 60 cm armée d’un trident et alliée d’une paire de palmes Shark en caoutchouc dûment abandonnée par mon frère. Mon équipement se montre immédiatement inadapté. Le fusil est bien trop court et la combinaison ne me protège pas du froid. Conséquence : un coup de mistral et j’ai froid. Néophyte, mes premières prises seront maigrichonnes, quelques raies torpilles, petites soles et poulpes. A l’époque, il était difficile pour un débutant de se renseigner sur les techniques de chasse sous sous-marine. Les sources d’information sont quasi inexistantes. Il n’y a ni livres, ni magasines spécialisés. Quant à l’internet il relève de la science fiction Pendant les années qui vont suivre, je continuerai de chasser uniquement pendant mes vacances. Habitant à Lille, je n’ai guère la possibilité de me livrer à une quelconque activité subaquatique. De 1974 à 1979, je passerai chaque année quinze jours de vacances aux Sables d’Olonne, à Biarritz et en Espagne à LIansà et Malaga. Je ne ferai rien de remarquable sinon quelques anges de mer à Biarritz, poisson quasi disparu de nos jours. C’est en janvier 1979 que je m’installe en Vendée, à Jard sur mer non loin des Sables d’Olonne. J’y ferai la connaissance de Jean Baptiste Esclapez dit "Titou" qui vient d’être sacré champion du monde de pêche subaquatique. Quelle chance inouïe d’avoir eu pour maître et pour ami cet athlète international ! Grâce à lui, je progresserai rapidement et nous ferons parfois des pêches extraordinaires. Je voudrais à mon tour transmettre ce que j’ai appris. C’est dans cet esprit de partage et de transmission que je m’attarderai sur les techniques de traque et de chasse du poisson, sur son biotope, ses espèces selon le climat. Je détaillerai également toutes les spécificités sécuritaires et les différents matériels à mettre en œuvre en illustrant de photographies et d'anecdotes diverses et variées. Un lexique en dernières pages pour les termes techniques Ce prologue a été remanié par notre vétéran GP du forum de chasse sous marine, je l’en remercie grandement. Je précise que les photos insérées entre les textes peuvent heurter la sensibilité des personnes atteintes du syndrome de culpabilité. Les ressources n’étaient nullement remises en cause dans les années 80 et les soucis écologiques et de préservation n’étaient pas de mise. Il serait impossible de réaliser de tels tableaux de nos jours, d’une part vu les interdictions , restrictions et d’autre part, les poissons de grandes tailles ont disparu complètement, sans compter un stock devenu alarmant. Je vous mets ici le lien vers un site qui explique parfaitement la réglementation de la chasse sous marine : Réglementation générale en France - lechasseursousmarin.com Chapitre 1, la Vendée Mon arrivée en Vendée débute en 1979, et je m'y installe en tant qu'éleveur de lièvres (léporiculteur). En hiver je construis ces grandes cages qui accueillent un couple, et en été je peux sortir en mer quand il me plait car en une heure, le cheptel est nourrit. J'ai jusque 120 couples. Lorsque je ne sors pas en mer, il faut entretenir, vacciner, désinfecter, séparer les jeunes des parents avant 4 semaines, sinon ils les tuent à cause de la superfétation, la hase (femelle du lièvre) est de nouveau pleine 3 ou 4 jours avant de mettre bas. Le lièvre a aussi une autre particularité : il est coprophage, il mange sa première crotte, celle-ci est chargée en bactéries et lui permet alors de digérer la cellulose, car il n'a pas 3 estomacs comme la vache. Mon matériel a peu évolué pendant ces premières années, je suis juste passé à un fusil 75cm à sandows avec lequel je ne fais de mal à personne vu que je loupe tout. Ma première chasse en solo aux Sables d’Olonne a faillit me couter la vie : je pars du bord en face de fort Saint Nicolas, fais une centaine de mètres et commence à chasser, enfin patauger plutôt, je vois un beau congre d’une dizaine de kilos et lui tire la flèche en plein crâne. Il n’y a que 4 à 5m, je vois donc la poignée de mon arbalète facilement, je redescends pour le sortir, mais n’y arrive pas. Au fond, le fil de flèche s’entortille dans mon masque/tuba et me l’arrache. Je remonte en panique, mais ce fil se prend aussi autour de ma cheville. J’essaye d’atteindre la surface, j’ai la figure à 50cm de l’air libre et ne peut l’atteindre. J’arrive à prendre mon couteau et couper le fil, ouf ! Je rentre, essoufflé, exténué, sans matériel, mais vivant. Je n’ai jamais plus chassé sans couteau par la suite, c’est son utilité principale, vous sauver la vie. Ce fut finalement une aubaine de perdre ce fusil avec lequel je ratais tout et c’est là que j’achète une arbalète de 75cm HD dans un magasin des Sables d’Olonne, dont le commerçant était un parent éloigné de Titou. C’est ainsi que j’ai pu faire sa connaissance par la suite. Cette arbalète, on la voit en photo avec une loooooongue flèche, on mettait ce que l’on trouvait, le choix était restreint. (photo à Jard sur mer de mes tout premiers poissons blancs, c'est toujours ma première combinaison, mais les bandes jaunes sont parties) Je progresse rapidement, la première année en partant à la palme du bord, je fais mon premier bar de 5kg aux viviers de la mine à Talmont saint hilaire, juste derrière les murs de la pêcherie, je m’en souviens comme si c’était hier, suivit régulièrement par d’autres du même gabarit. Il faut dire qu’à l’époque, il suffisait de plonger dans 5m d’eau pour rencontrer des compagnes entières ( on dit aussi des mattes ), peu farouches voire totalement désinhibées. On en tirait un sur le lot et il suffisait de chercher la suivante. L’opulence a durée quelques années, jusqu’à « l’invention » du filet maillant, dit à soles pour la côte et du chalutage en bœuf sur les frayères en hiver, pour mettre la ressource à mal, et au milieu des années 1990 la messe était dite. Les compagnes se réduisaient à quelques spécimens devenus méfiants, sauf à certains endroits précis, tel Rochebonne, à 60km au large où le chalutage est interdit et où les restrictions et quotas enlèvent tout intérêt à s’y rendre de nos jours, c’est pourquoi je cite ce lieu mythique de la plongée. Je suis passé ensuite à des palmes aussi en caoutchouc mais à tuyères, les premières Jetfins, pour plongeur, chères, dures et avec lesquelles je n’avance pas, heureusement Hugues Dessault nous fabrique les premières palmes plastiques en 1976 commercialisées quelques temps plus tard, d’une efficacité surprenante, c’est une belle évolution du matériel, et lorsque Titou crée Imersion avec Pierre Buffat vers 1995, je prends mes arbalètes chez eux naturellement, et bien sur les palmes aussi qui sont un bel aboutissement de la palme plastique, peut être la meilleure. Je descendrais à plus de trente mètres avec ces palmes au Sénégal. Dès 1981 je comprends qu’il me faut un bateau pour changer rapidement de secteur lorsque c’est sale, et l’eau de la Vendée est souvent turbide, aussi en changeant de quartier prestement, on a plus de chance de croiser du poisson, en l’occurrence le bar, poisson roi du département. Ce premier bateau pneumatique (acheté 1000 fr. soit 150€ actuels) de marque inconnue mesure 3.80m avec un moteur Johnson de 7.5cv complètement rincé, qui tombe en panne à chaque sortie. (photo de ce premier bateau et d’une pêche de bars en 1982) Je change rapidement pour divers moteurs aussi cahoteux, cela va du Volvo penta, en passant par le Chrysler pour terminer par un 25cv Yamaha qui ne me lâchera jamais en mer. Je cite les diverses marques de moteurs défaillants car elles n’existent plus. Puis divers zozo de 4.20m. L’un de ces Zodiacs sera surnommé « le sous marin » par Titou, car ayant le nez plat, il enfournait dans la houle de façon sévère! Comme tout le monde j’ai eu des semi-rigides dans les années 2000 puis suis passé à la coque dure, dont un Boston Wahler parfait dans le gros temps. J’ai maintenant un Poti marara à Madagascar bateau polynésien conçu pour la haute mer, mon dos m’en est reconnaissant. Bref pendant la décennie 80 seul ou avec Titou on a pu sévir et faire des chasses mémorables, voire extraordinaires. La première sortie que je réalise avec Titou en face des Sables d’Olonne, se concrétise par un magnifique tableau qui ferait rêver n’importe quel chasseur. Je sors 5 belles loubines pendant que Titou en fait 10, de superbes poissons entre 3 et 5kg. Je tire encore assez mal et j’en déchire un certain nombre. Mais ce premier tableau sera gravé dans ma mémoire à jamais.( Photo 3) J’ai souvent froid à cette époque, l’eau est entre 15 et 16° pour les premières sorties, et les combinaisons ne font que 5.5mm en néoprène refendu, donc au bout de trois heures je commence à sérieusement me refroidir. Titou insiste beaucoup et on reste souvent entre 5 et 6 heures dans l’eau. Ma première 6mm est faite sur mesures chez « histoires d’eau » de Pierre van Ecke, à Marseille, ensuite on trouvera du 6.5mm puis au bout de pas mal d’années du 7mm, enfin ! Une décennie plus tard nous chassons en face de chez moi, secteur qui va de Jard sur mer à La tranche sur mer : toute une zone vierge jamais exploitée en chasse sous-marine, en théorie interdite aux filets, seuls les palangriers y sont admis, officiellement. Je viens d’acheter mon premier sondeur, à éclats d’occasion. Il fallait être devin pour lire ces pointillés rouges et y détecter les cassures. Par la suite, ce sera un sondeur à bande, plus tard les sondeurs à cristaux liquides et enfin les sondeurs à écran, couplés à un GPS. Maintenant il existe des sondeurs/GPS de la largeur de votre console ! On découvre grâce à ces sondeurs, des ragues bourrées de gros bars. Hélas nous n’aurions jamais du tirer dans ces refuges où le poisson pensait se trouver à l’abri. Maintenant, à la bonne saison, la zone est archi chassée, et c’est au moins une dizaine de SR qui naviguent d’une banche à l’autre, alors que pendant plusieurs années nous n’y avons jamais croisé un seul chasseur. Le fait de tirer à trou vide la pierre surtout lorsque l’on tire un très gros bar genre 7kg, les autres comprennent que si le plus vieux et donc le plus malin/expérimenté se fait avoir, ce n’est donc pas un endroit sûr et une pierre vide, le reste à jamais, les poissons ont donc une mémoire qui se transmet. Vers le début des années 1990 c’est le premier endroit où je sors un maigre (14kg) après en avoir perdu 4 autres durant les deux années précédentes. Deux fois sur casse du fil de nylon, une fois c’est la flèche qui casse à l’encoche alors que le maigre tiré en plein front, sonné, était KO sur le sable mais s’est réveillé brutalement lorsque j’ai pris la flèche à la main, et le dernier perdu, lui m’a arraché le fusil des mains, il devait faire plus de trente kilos. Ce premier maigre sorti est venu passer sous un surplomb alors que je m’y engageais pour un l’agachon, planqué dans le noir et il s’est glissé entre moi et la paroi du fond, à 50 cm, il avait juste la place. On trouve les maigres à 99% dans le même style d’endroit, des cassures de roche au ras du sable qui retiennent mulets et bars et ce entre 12 et 14m après la seconde heure de montante. On peut en trouver à 18m mais seulement en début de marée montante. Ils sont souvent précédés de daurades royales et comme la plupart des chasseurs commencent par tirer bars et daurades, ils ne voient pas les maigres qui sont derrière. Donc lorsque l’on a un coin à maigres, il faut y aller au bon moment et s’abstenir de tirer d’autres poissons pendant au moins vingt minutes Ensuite le matériel a bien évolué, le fil de kevlar venait de sortir puis le dyneema et je bouchais les encoches de flèches pour y faire un ergot en inox à la soudure. Je ne perdrais plus un seul maigre par la suite. Je chassais toujours au 75cm avec un gros sandow de 20mm, inutile d’avoir plus puissant, le maigre venant à 1m de la pointe. Je n’avais pas de moulinet à l’époque et j’ai sorti tous ces maigres en les remontant de force lorsqu’ils n’étaient pas KO. Ils faisaient presque tous entre 13 et 20 kg, c’est le standard du secteur. Les moulinets étaient de grosses daubes, truffés de défauts et donc un accessoire inutile pour ce genre de chasse à ce moment. Une seule fois j’ai fait un maigre en pleine eau : je descendais vers les 15/17m lorsqu’à mi chemin, lui montait vers la surface, on s’est croisé et il a pris ma flèche au passage. Comportement étrange car je les ai toujours vus au fond. J’ai même réussi à en faire un à Madagascar, toujours à 12m, leur positionnement favori. De plus, ils reviennent toujours aux mêmes endroits. Lorsque je me suis expatrié de France vers les années 2010, les maigres ont évolués et sont devenus de plus en plus gros jusqu’à atteindre les cinquante kilos, et là oui un moulinet valable est devenu entre utile et indispensable. Sauf que la réglementation ayant évoluée également, la bouée est devenue obligatoire à trainer derrière soi et donc avant que je ne parte, je chassais le fusil relié à la bouée, toujours pas besoin de moulinet. De nos jours les frayères de maigres étant massacrées par les chalutiers, il est redevenu presque aussi rare en Vendée qu’avant les années 90, c'est-à-dire inexistant et même Titou qui chasse toujours dans la région, n’en a pas tiré un seul l’année dernière, avec toute sa science. Maigre à La tranche sur mer et un autre à Madagascar . On reconnait le csm acharné, la figure est bronzée et le corps tout blanc. Moi et Titou à droite. Il n’y a pas que le maigre qui soit apparu en Vendée, dans les années 80, avant il n’y avait pas de sars, les seuls que l’on voyait était trop petits et d’un seul coup on a eu des sars(diplodus sargus, photo) de la taille du kilo, puis l’année suivante jusqu’à deux kilos, et de façon abondante la troisième année. Une chasse extraordinaire de sars, je l’ai réalisé sur une petite digue, submergée à marée haute. La houle était toute petite et déferlait juste pour faire de la mousse et ne pas gêner le tir. Je pose le zodiac à une dizaine de mètres, part le long de cette digue et me pose à l’agachon juste sous la mousse dans 50cm à 1m d’eau selon la houle, sur le haut de la digue. Des milliers de sars sont en train de grignoter moules et patelles de l’autre coté, le coté exposé. Je choisis un bien gros, tire et le ramène illico à moi dans la mousse, puis redescends au fond à 6m pour rejoindre mon bateau. Les autres ne m’ont même pas vu, ni vu leur confrère se faire occire. Je vais en faire ainsi 23 d’affilée. Ils font entre 1.8kg et 2.1 kg pour les plus gros. Les quelques pièces d’un kilo à 1.3kg sont des doublés. Cette journée sera couronnée avec quatre bars dont un de 5kg et le plus gros de 7kg. C’est une chasse exceptionnelle, surtout seul. Il est indispensable de trouver le bon poste d’agachon, et ce n’est pas si évident, pour faire des poissons en série. Le choix du post d’agachon est très important à déceler. Une anecdote pour illustrer mes propos : nous chassons à trois, deux champions de Bretagne et moi sur une ile de Vendée. Pas grand-chose à la cote depuis plusieurs heures, et je me souviens que je connais un sec à presque un km du bord, on y va, on ancre le bateau derrière le sec. Le haut du sec est bien visible à une douzaine de mètres de la surface, avec quelques laminaires. Un immense banc de bars tourne autour et descend dans les profondeurs dès le canard amorcé. 3 mètres environ plus bas sous le sommet, une marche permet un superbe post d’agachon, elle est longue de 5 mètres environ sur 2 de large, le reste de la roche est lisse. On descend agachonner chacun notre tour. Je sortirais 9 bars, mes deux collègues, 3 pour l’un et 4 pour l’autre. Pourquoi ? Ils étaient d’excellents chasseurs mais ils n’ont pas saisi la subtilité du bon poste et se posaient juste à un mètre à coté, pourtant ils me voyaient faire depuis la surface. Nous avions le même fusil un 90, vu la visibilité excellente. On n’est jamais descendu plus bas pour tirer les gros, afin de préserver ce magnifique sec. Tous les bars tirés faisaient de 1 à 2 kg, formatés. Des sorties mémorables nous en avons fait un peu partout sur la cote vendéenne, dont une jolie à l’ile d’Yeu en compagnie de Pierrick à ses débuts Une chasse extraordinaire, je l’ai faite à La Tranche sur mer, en compagnie de deux amis venus chasser dans les bouchots en fin d’après midi. Je largue un chasseur à droite, puis un second à gauche dans les lignes de bouchots, et monte 300m plus haut dans le sens du courant. Ainsi il suffit de se laisser emmener jusqu’au bateau en passant de ligne en ligne, de monter à bord et de me rejoindre et on recommence. On change de rangée de bouchots lorsqu’aucune vie n’est présente, c’est la plupart du temps de la chasse à l’indienne et surtout au chasseur à s’adapter à la réaction du poisson, ça peut être agachon, indienne en avançant en surface ou au fond, c’est selon le comportement du poisson. A la seconde mise à l’eau je suis environné de gros bars et au fur et à mesure que j’avance avec le jus, je reste dans le banc. Je vais réussir à en faire douze en deux heures, dont 6 bars de 5kg alors que mes collègues n’en verront et n’en feront que très peu. Hélas, pas de photo de cette pêche. J’ai perdu pas mal de photos avec un ordinateur vérolé dont celle de cette sortie. D’autres variétés sont apparues également dans les années 90, les balistes, les bogues et même des saupes brésiliennes en plein été, par contre j’ai fait une seule fois un sar tambour en Vendée. Les balistes au nombre de quelques uns la première année puis par bancs de plusieurs centaines à un millier, sont restés abondants tant que la vente de ces poissons a été interdite aux professionnels de la mer. On en faisait des morceaux jusqu’à 2.5kg pour les plus gros. Les palangriers se plaignaient car les balistes mangeaient les appâts, se prenaient rarement voire coupaient les hameçons. Les fileyeurs en capturaient de grandes quantités mais les balistes trouaient les filets, ne se noyaient pas car pas d’ouïes externes, et restaient vivants sur le pont du bateau pendant plus d’une heure au soleil, avant d’être rejetés à la mer. Les autorités sanitaires avaient interdit la vente sous le prétexte de ciguatéra…qu’ils ne risquaient pas d’avoir puisque venant des Açores. Dès que le poisson fut autorisé à la vente, après la troisième année, il est devenu bien plus rare et il n’est resté que des bêtes autour du kilo, il est aussi devenu méfiant et il est maintenant bien difficile d’en faire 3 dans la sortie. Nous sommes Titou et moi sur le lieu de notre première chasse ensemble aux Sables d’Olonne, mais bien quinze années plus tard. Ce coin n’est valable qu’à marée descendante, c’est alors un courant venant de la direction du port des Sables qui amène avec le courant, les bars de la Chnou, étier large et très long alimentant les marais, qui se vide dans le port, puis dans l’océan, mais ce courant amène aussi l’eau sale. Alors que nous chassons depuis deux heures sans trop voir de poissons, avec une visibilité de 4 à 5m environ, mais on devine tout de même les masses sombres des remontées vers 12m. Là je m’enlargue un peu sur 18m, profondeur à laquelle on évolue très rarement vu que le poisson se tient, en général sur les remontées. Je vois au fond, lors d’une indienne, un gros bar s’éloigner calmement et il est tout noir, signe indiscutable qu’il sort d’une pierre. Je cherche dans cette direction et je trouve, pas très loin, une remontée qui culmine à 14m, en réalité ce n’est pas une remontée mais un enchevêtrement de quelques très gros blocs de pierre. Je descends tout en bas, où l’eau est très noire, chargée comme de la soupe avec 1.50m de visibilité, devant l’œil pas devant la pointe de flèche. Je tire un bar de 5kg devant l’entrée des blocks, où je vois d’énormes queues. Je prends deux amers vite fait à la surface et pars chercher Titou et le bateau à quelques centaines de mètres de là. On positionne le bateau en amont du courant, plutôt léger. Titou descend et décroche au fond le plus gros(la flèche n’a pas pénétrée le crâne)que je rattrape de suite presque mort, il en refait deux autres et moi un seul avant que les oiseaux ne s’éparpillent. Le résultat est sidérant : le plus petit de ces cinq poissons fait 7.9kg et le plus gros 8.5kg,. Personne n’a jamais réalisé un tel tableau. Vous ne le croirez peut être pas, mais on n’est jamais retourné chasser sur cette pierre, et ce pour deux raisons : d’abord ce coin est rarement avec de l’eau chassable et c’est également à cette époque que l’on s’est mis à chasser plus au sud de la Vendée dès que l’eau s’éclaircissait bien. Une seule fois en tentant une descente dans l’eau pourrie sur le haut des blocks, j’ai vu la caudale d’un spécimen que j’ai estimé à dix kilo, je l’ai tiré dans la queue mais celle-ci s’est fendue. Déjà vers les années 1990, il fallait parfois chercher quatre ou cinq heures avant de croiser les bars, que ce soit pour une raison de marée ou de secteur déserté. La généralité voulait que ce soit à marée montante que les bars viennent chasser près du bord, mais ce n’est pas une certitude absolue. Le cheptel commençait déjà à bien diminuer. Je ne suis pas « un lève tôt », j’aime bien dormir le matin. Pourtant la veille de cette sortie en solitaire, bien excité, je prépare mon bateau, avec le matériel au top, prêt à partir, le plein d’essence fait, la remorque attelée. Je me réveille pour une fois à cinq heures du matin et comme mon petit déjeuner était également préparé de la veille, en dix minutes je suis derrière le volant. Cette fois je démarre du port de Bourgenay qui vient juste d’être terminé, et la calle de mise à l’eau est encore gratuite, j'habite à 1/4 d'heure du port. Nous sommes le 14 juillet et je suis à poste à 6h du matin, sur mon premier coin de pêche près de la cote, il fait encore bien sombre. J’ancre et j’attends dix minutes, je vois bien le soleil à l’horizon alors je me glisse doucement dans une eau chaude, plate et bien claire, au moins dix mètres de visibilité, ce qui est très rare en Vendée. Seulement avec l’angle d’incidence du soleil, les rayons ne pénètrent pas au fond et on n’y voit rien. Je remonte sur le bateau et patiente encore cinq minutes, et n’y tenant plus je me remets à l’eau. On y voit à peine mais ça va aller. Le fond de sable et de roches cassées est à 12m environ, à peine posé pour un agachon qu’un banc de daurades royales surgit du néant et s’approche volontiers, ce qui est extrêmement rare en Vendée, les daurades royales. J’en fais trois en quelques minutes, pas grosses un kilo chacune, c’est toujours bon à prendre. Je change de place, fais quelques centaines de mètres et me remets à l’eau. Toute la journée ainsi jusque 8h du soir sur une mer plate, chaude et poissonneuse. Je ferais au total 17 bars, pas des gros, plus quelques mulets et quelques soles, un poisson à chaque secteur que je visite. Ce sera mon plus grand nombre de poissons en France en 14 heures dans l’eau, donc aussi ma plus grande sortie en unité de temps. J’ai durant ces années capturé plusieurs milliers de bars, je suis devenu un spécialiste de ce poisson. Il faut dire que mon métier d’éleveurs de gibiers, lièvres principalement, me laissait tout loisir de chasser dès que l’eau était claire, c’est juste une question d’organisation, ainsi je travaillais le reste de l’année 7 jours sur 7. En moyenne je sortais 60 fois par an et 98 fois la meilleure année. J’inscrivais chaque sortie dans un cahier : température de l’eau, clarté, coefficient de marée, descendante ou montante, les nouveaux amers pris en mer et bien sur les poissons avec nombre et poids ainsi que le ressenti sur leur présence. A cette époque j’étais bien entrainé et ne pesais que 56/58kg et ce jusque presque cinquante ans. J’entrainais également une petite équipe de chasseurs en piscine avec un club, depuis l’automne jusqu’au printemps, piscine de la Roche sur Yon, puis celle des Sables d’Olonne, mais une syncope d’entrainement d’apnée m’a fait tout arrêter, ça m’a scié le moral, j’ai même arrêté la compétition. Nous sommes trois amis, Titou, Jésus et moi sur une zone à 2 bons km au large des Sables d’Olonne. Nous chassons chacun de notre coté, la mer est bien agitée et on perd facilement de vue le Zodiac ancré au milieu de la zone. On se déplace une fois pour repositionner le bateau, puis on repart chacun de son coté. Cela fait maintenant 4 heures que nous sommes dans l’eau, Titou et moi on se retrouve par hasard et je pars chercher le bateau, persuadé que Jésus sera dessus, il a moins d’endurance. Personne sur le bateau. Je cherche un peu, ramasse Titou et on commence des cercles excentriques, rien. On fait toutes les balises de palangres des fois qu’il se soit accroché dessus s’étant perdu, mais rien. Au bout d’une heure de vaines recherches, il faut rentrer car il va faire nuit et le réservoir est presque vide. Je vous laisse imaginer l’ambiance du retour car pour nous, il s’est noyé. Dans ma tête je me demande comment annoncer ça à sa femme et à la gendarmerie….On débarque sur la cale de mise à l’eau et on commence à se déshabiller, lorsque l’on voit arriver à pied, notre ami Jésus, palmes et fusil sous le bras et poissons à la ceinture. Le contre choc a faillit me faire vomir et notre accueil fut plus que chaleureux, un soulagement ineffable nous étreint. Explication : dans le mauvais temps, il a perdu le bateau de vue car occupé à chasser, et lorsqu’il a voulu le retrouver, après avoir cherché une demi heure, il est rentré à la palme au bord (1h30mn de palmage, puis 2km de marche), pensant que le mouillage avait lâché, que le zodiac était parti à la dérive et que nous nous trouvions dans la même situation. Tout est bien qui finit bien. Une autre histoire sur ce même secteur, se passe en plein été, nous sommes trois également, toujours mon ami Jésus et un débutant nous accompagne. Au bout d’une bonne heure de chasse, je sens que quelque chose ne va pas, je remonte à bord et ramasse mes deux compères. Jésus me dit aussi que le poisson a un drôle de comportement. A ce moment précis, alors que la mer est bien calme avec une toute petite houle, on voit arriver du large une grosse série de vagues, dans les 3 mètres de haut. On fonce avec le pneumatique dans cette direction, pour d’une, avoir plus de profondeur et qu’ainsi ces vagues ne déferlent pas de suite et de deux, pour leur faire face, seule position du bateau pour ne pas se retourner. On monte les 3 vagues, et on les laisse déferler derrière nous dans un fracas de tonnerre, et la mer redevient parfaitement calme ensuite. On se remet sur la zone où juste le fond est un peu remué. Les poissons sont complètement fous, ils passent dans tous les sens s’en s’occuper de nous et pendant une demi heure on pourra tirer à la volée ces bars et sars totalement désorientés. Nous sommes au large, devant la plage de Sauveterre. Le lendemain dans le journal, on apprend que ces vagues ont noyés trois personnes sur la dite plage…. Chapitre 2, hors de Vendée Une pêche extraordinaire fut faite avec Titou et un ami surnommé Rénato. Cela se passe dans l’estuaire de la Gironde. Déjà on cherche de l’eau claire, Titou qui connait le coin nous explique qu’avec l’étale et la montante, l’eau sera limpide, en attendant à chaque plongée pour voir si l’eau claire est en dessous du doucin, je me casse le nez sur le fond. Puis d’un seul coup, alors que l’on navigue à fond vers le sud, on voit défiler des volutes, je ralenti et on se retrouve dans de l’eau cristalline, ce sont les roches sur le fond se sable qui défilent, que l’on prenait pour des volutes. On était passé de pourrie à cristal. On se met à l’eau, Titou nous explique qu’il faut d’abord chercher des petits poissons que l’on suit et qui nous amènent à leur cave/grotte. Au bout d’une heure de recherche Titou vient nous chercher, il a trouvé une magnifique grotte sur 14m. On ancre 30m avant dans le courant et ainsi le bateau est à quelques mètres de la grotte. Interdiction absolue de tirer ce qui se trouve dans la cave, on chasse d’abord les sars à l’agachon sur le sable, puis lorsqu’ils deviennent trop méfiants, on commence à tirer les bars qui sortent de la grotte. Seulement le courant commence à prendre, puis de plus en plus violent. A la dernière descente un gros museau pointe son nez, je tire de dessus mais loupe le point mortel et il repart avec le jus dans la grotte, je suis obligé de lâcher mon fusil (toujours le 75) Titou qui m’a vu faire, me fustige de tous les noms d’oiseaux. On ne peut plus descendre, le courant est trop fort, même avec la ligne de vie de 30m derrière le bateau, c’est trop dangereux vu que le bateau est ancré, et si on la rate, il faudra aller chercher le perdu et surement perdre la pierre. On patiente deux bonnes heures dans le bateau, on fait la sieste, mange un morceau et enfin Titou tente une descente car l’hélice du moteur tourne moins vite dans le courant. Il remonte sur la bateau le sourire aux lèvres : le gros bar fléché est posé sur le sable au milieu de la grotte, il est encore vivant et tremble mais paralysé ne bouge pas. Il fait plus de 7kg et une bonne centaine de bars de 5kg tournent autour calmement. On en fait quelques uns chacun puis, la cave se vide. J’aperçois alors un boyau dans la roche à quelques mètres à gauche de la grotte, il est parallèle à la cave et fait 70 à 80cm de diamètre et est tout noir d’apparence, mais je vois des écailles qui luisent au fond. Je me mets à l’entrée et tire un gros, puis plus rien, je n’ai rien vu sortir de ce cul de sac. Donc, plongée suivante, je me glisse dedans sur plusieurs mètres tout doucement car je ne peux ressortir qu’en marche arrière et je vois un boyau encore plus petit qui part en direction de la grande cave sur la droite. Ce boyau est bourré jusqu’à la gueule de gros bars. Je tire, je tire, la folie meurtrière me prend, j’en sors encore 4 ou 5 et Titou fini par m’arrêter, le bateau est plein. … Il faut bien préciser qu’à 99% du temps c’est Titou qui fait le plus de poissons et les plus gros, mais là, ce fut une exception. Mon plus gros bar, ce fut en méditerranée, à Marseille, fin décembre. Toujours avec Titou, on chasse pour une fois à la cote et pas aux iles. Nous ne sommes pas très loin du grand égout, 1km peut être. On rague sur le fond, de toutes petites failles horizontales insignifiantes. Je vois une large queue se faufiler de l’une à l’autre, je le signale à Titou qui me dit qu’il l’a vue aussi. A la troisième plongée, je le vois en bonne position et le tue net au fond d’une rague dont je me demande comment il avait pu y entrer, vu sa taille, des écailles sauteront pour le sortir. Titou exige que l’on tire les poissons en pleines têtes pour les sécher. C’est un très très gros loup. On croise un peu plus tard un copain pro, qui nous dit qu’il a des commandes pour le nouvel an et pas de poissons, on lui passe les nôtres. Quelques jours plus tard il m’annonce : le bar faisait 9.840kg Une femelle prête à exploser tellement elle était gonflée d’œufs mais qui en temps normal, aurait du faire dans les 7 kg. Le plus gros loup fait par Titou à Marseille est de 11kg, et une photo sur le mur du club de plongée de la pointe rouge en montre un de 13 et un autre de 14kg. J’ai fait une « samba » en mer une seule fois. Nous étions partis pour une dizaine de jours de chasse sur la petite ile des Baléares, Formentera fin septembre toujours dans les années 90. Départ de Vendée en voiture jusque Barcelone, on embarque le soir les sacs sur un ferry où l’on passera la nuit, via d’abord Ibiza puis enfin Formentera, la voiture reste à Barcelone sur le parking prévu des ferrys. La réservation d’une petite villa est faite par mon ami Eric qui y avait déjà passé ses vacances avec sa femme, et on loue un scooter pour se déplacer, nous et notre matériel sur les différents coins de la côte de l’ile. La première chose qui vous frappe lorsqu’on débarque sur cette île, ce sont les effluves de cyprès, très prenantes, mais ô combien agréables, et la seconde chose, ce sont les moustiques ! On chasse tranquillement depuis le bord sur des fonds dont je n’ai pas l’habitude, de 10 à 20m avec 30m de visibilité, un poisson sur-chassé car en dix jours je vais ramasser 5 flèches facilement sortables. Les pêches seront maigrichonnes, on fait en moyenne 5 kg de poissons, principalement des sars et des corbs, à nous deux par sortie. Sur un sec un peu enlargué, un piton rocheux qui culmine à 10m de la surface dont la base est une pierre creuse sur 20/22m, un troupeau de sars tournoie en haut. On en tire deux chacun puis tout ce beau monde se réfugie dans la caverne, pierre très ouverte qui doit faire environ 8m de large pour 1.50m de haut. Pour descendre dans ce qui nous semble des abysses, on se prépare bien puis au moment du canard, le coéquipier pousse fortement sur le talon des palmes, cela vous propulse à 3m sans se fatiguer. Je suis à la seconde descente sur la pierre, mais lorsque j’arrive, toute la troupe est de l’autre coté de l’ouverture, je fais le tour de la pierre. Les sars entrent dedans, j’en tire un, un peu loin et mal tiré il ressort de l’autre coté de la pierre. Je lâche le fusil refait une nouvelle fois le tour de la pierre pour attraper le sar et ramener le fusil à moi. Et là je me dis que je viens de faire une grosse connerie. Je remonte le plus calmement possible, fait signe à mon équipier que tout va bien et…..Je lâche mon fusil, mon équipier me rattrape par l’épaule, me secoue, je lui dis : arrête, tout va bien, et il me dit : non, ça ne va pas bien, tu as lâché ton fusil et tu as la tête dans l’eau. Je ne m’en suis même pas rendu compte. Une autre action dangereuse à Formentera se passe sur un mérou aperçu la veille dans peu d’eau, 7/8m. Il entre dans une excavation de la roche et on le devine 7 à 8 m plus loin au fond d’un boyau inexpugnable. Seulement, à mi chemin il y a une cheminée qui donne dans ce boyau. Le soir à la veillée on met une tactique pour tirer ce mérou car après les tentatives d’arriver sur lui en rasant le fond sur 20m, sont restées infructueuses, il s’engouffre illico dans son antre. Je propose de me glisser dans la cheminée, bras en avant, vu qu’elle fait moins de 50cm de diamètre, le fusil doit pouvoir tourner à 90° et tirer le mérou au fond à 2m environ. Seulement il est impossible de ressortir seul, il faut que le coéquipier vous attrape par les jambes et vous tire en arrière. Eric n’est pas d’accord, c’est trop risqué mais j’insiste, je veux faire ce mérou ! C’est que je suis têtu. Cela se passera sans encombres, comme prévu, j’ai juste fortement serré ma ceinture afin qu’elle ne s’accroche pas sur les bords de la cheminée. Ce sera notre plus grosse prise à Formentera : un peu plus de 5kg. Vous comprenez pourquoi je ne chasse plus à trou depuis près de quinze ans, j’ai pris un peu de plomb …dans le corps, hum, et dans la tête. Avec l’expérience, je fais autant de poissons sans chasser à trou et cela préserve en plus les bons coins. La dame qui nous loue sa petite villa, nous demande de la payer en poissons si on en prend, pourquoi pas, il est très apprécié des espagnols. Puis les jours suivants, ce sont les voisins qui se précipitent à notre retour de chasse pour récupérer nos poissons, ils nous donnent ce qu’ils veulent et cela s’est vite su. Du coup on mange au resto l’après midi, on paye la location du scooter et même le billet retour avec les pésétas amassés par nos quelques pauvres kilos de poiscaille. Il y a aussi des anecdotes avec les bars. Ainsi, une fois seul, toujours sur le même coin de la première chasse avec Titou aux Sables d’Olonne, lors d’un agachon par une dizaine de mètres de profondeur, je perçois une présence sur ma gauche, je tourne doucement la tête et un gros bar dans les 5kg est arrêté et me regarde à moins d’un mètre, sans bouger. Je tourne doucement l’arbalète du poignet mais au moment ou la pointe s’approche, il donne un violent coup de queue, un gros bang qui me sonne littéralement. Je reprends mes esprits à la surface, redescends au bout de quelques minutes au même poste d’agachon et à peine arrivé au fond, il est là, juste devant moi, toujours à 1m, mais dès que je bouge le fusil, idem un gros bang résonne dans ma poitrine cette fois. Je me soulève pour remonter et me retourne en même temps, pour le voir, arrêté là dans mon dos. Je le vise tout en remontant légèrement vu qu’il est toujours statique mais à l’instant précis où je lâche la flèche, il refait sont énorme claquement de queue et je le rate. Je suis parti chasser plus loin…..Celui là a gagné. Une autre fois, cela se passe à l’île d’Yeu, sur un plateau peu profond, recouvert de laminaires. Une petite matte de loups tourne dans ces laminaires, moi et Titou nous en prélevons difficilement 1 ou 2 car ils ne sont pas bien gros, puis on les voit s’enfiler dans des petites pierres plates sous les laminaires. Il y en a un qui doit atteindre les deux kilo mais nerveux, très nerveux passe d’une pierre à l’autre dès que l’on se pointe la dessous. On s’arrange pour descendre en même temps, chacun sur une pierre, déjà pour éviter de se tirer dessus, même si la prudence est notre lot, pour augmenter nos chances de se l’envoyer. A peine arrivé le nez sous la pierre, je le vois arriver de celle de Titou, il tourne fébrilement d’un coin à l’autre et au moment où je le vise bien, il me bondit à la face. Sonné je remonte et Titou me dit, tu l’as tiré ? J’ai entendu un coup de fusil. Non, je ne l’ai pas tiré, c’est lui qui m’a eu, il a enfoncé la vitre de mon masque et celle-ci m’a coupé le haut du nez. Des blessures, j’en ai eu beaucoup en chasse sous marine, presque toutes bénignes : des épines la plupart du temps, poissons ou oursins, des coupures avec les ouïes malgré les gants, des dents pharyngiennes qui m’ont écrasées les doigts en mettant la main dans les ouïes d’une carangue GT, (pour le mérou je savais qu’il ne fallait jamais mettre les doigts ni dans la gueule ni dans les ouïes), une grosse épine dorsale d’une liche de 45kg m’a traversé le plexus solaire alors que je la plaquais contre moi pour l’achever, et aussi comme blessure, un coup de couteau dans l’avant bras qui s’est arrêté sur l’os du radius. Cette dernière avanie m’est survenue avec des balistes, faciles à tirer mais difficiles à achever. J’avais trouvé le point mortel, juste 12 à 15mm derrière l’œil, la pointe du couteau s’y glisse sans trop de difficulté. Seulement sur celui là, je n’y arrive pas, je tiens ce gros baliste avec la main gauche en le plaquant contre mon avant bras gauche pour avoir un point d’appui et avec la dague dans la main droite, j’essaye de le trucider. Je force, je force un peu plus et ça passe d’un seul coup … et je me retrouve avec la dague plantée dans mon bras au travers du poisson et de la combinaison. Je retire le couteau, je range le poisson et continue à chasser, mais au bout d’une bonne demi-heure mon bras est gonflé et avec la combinaison en compression, je n’arrive plus à bouger les doigts. Je croise un copain toubib en mer sur un autre bateau, lui raconte ce qu’il vient de m’arriver. Il m’explique que la combinaison empêche le liquide sympathique(lymphatique) de sortir, ça devient grave, il me découpe alors la combinaison, puis presse sur la blessure et fais sortir le liquide, ça va de suite mieux, je peux bouger les doigts. Je suis allé à l’hôpital me faire placer deux points de suture et tout est rentré dans l’ordre. Une autre plaisanterie avec un baliste : je le trucide comme il faut cette fois ci, du moins il me semble, l’enfile à l’accroche poisson, et le glisse dans mon dos. Mais au bout de quelques minutes, il se réveille et plante ses dents pointues dans la partie charnue de mon individu. Il refuse de lâcher, je n’insiste pas trop car je tiens à conserver mon intégrité et ne pas déchirer mon pantalon. Lorsqu’au bout de quelque temps il se décide enfin à me libérer, je le ramène par devant et l’occis pour de bon. Mais il n’y a pas que moi qui se fasse mal avec les poissons. Nous sommes avec mon équipier de compétition monté à Erquy pour faire des coquilles saint jacques, au mois de Février, et d’ailleurs il fait moins quinze ce matin là…. Le bord de la mer est gelé et fait comme de la soupe sur une dizaine de mètres au bord, à la surface. On ramasse nos coquilles dans les horaires réglementaires, au bout d’une bonne demi heure on a fait notre quota, et au moment de repartir je vois une belle baudroie au fond, j’ai pris un 75 à tout hasard dans mon filet à coquilles, je descends, lui loge la flèche en plein milieu du crâne, elle ouvre la gueule dans un dernier râle, signe qu’elle est bien morte. Mon copain me dit : je vais la découper car on ne va pas se taper à remonter tout ça avec les coquilles.. Ok, vas-y. Il met alors la main dans la gueule de la baudroie pour bien la tenir, attaque la joue et … celle-ci claque violemment ses mâchoires tel un piège à loup sur sa main. Vu qu’elle est bien grosse, dans les 13/14kg, les dents sont assez longues et bien affutées et lui traversent les gants. Maintenant c’est lui qui gueule à la surface. Je lui replante le couteau dans la tête pour l’achever (de la baudroie , pas mon copain) mais rien à faire elle ne veut pas lâcher. A deux, on essaye alors d’ouvrir de force les mâchoires : impossible. Je devrais couper les articulations des mâchoires de chaque coté de la tête pour enfin le libérer. Il terminera bravement son travail, mais de retour au véhicule, ni lui ni moi ne pouvons prendre les clefs cachées dans le pare-chocs pour ouvrir les portes et se déshabiller, on attendra 15mn au soleil pour y parvenir tellement on est gelé. Je resterais 48h au lit avec en prime, des engelures sur le bout des doigts ! La compétition Titou me poussait à faire de la compétition alors qu’au début ce n’était pas ma tasse de thé. Mais il avait raison, on y apprend plein de chose sur la chasse, l’équivalent de stages de haut niveau. Une compétition par équipe se déroulait ainsi : On chasse par équipe de deux (maintenant on dit binôme), les chasseurs ne doivent pas s’éloigner de plus de 15m l’un de l’autre en surface. Un seul doit plonger, l’autre restant au dessus pour le surveiller, vœu pieux puisque la visibilité le permet rarement et si vous plongez à deux en même temps, c’est éliminatoire. Les équipes ne doivent plus se rapprocher à moins de trente mètres après une heure du départ. Les espèces autorisées sont énoncées avant le départ, ainsi que le poids minimum. Par exemple les vieilles sont mises à 1kg minimum, vous obtenez un point par gramme, mais si vous descendez sous le kilo, ça ne compte pour rien jusque 750 gr puis en dessous vous êtes pénalisé de 1000 points. Et aussi vous avez un bonus de 1000 point par poisson valable. Ainsi une vieille de 1500gr vous fait 2500 points. Les poissons blancs sont souvent autorisés à partir de 500gr. Beaucoup d’espèces sont protégées, donc interdites à la capture, mais aussi les espèces comme le congre(en Atlantique), les poissons plats, le lompe, les raies et les requins, poisson lune….Les règlements diffèrent légèrement d’une région à une autre sur les espèces. Sortir de la zone balisée est aussi éliminatoire. La compétition dure 5 heures, on peut se faire rapatrier en bateau au point de sortie dans les 4 premières heures. Rentrer après la cinquième heure est éliminatoire. La capture d’un crustacé est éliminatoire aussi. Une seule planche est autorisée pour le binôme avec deux arbalètes maxi chacun et un seul accroche poissons. Des bateaux de surveillance patrouillent sur toute la zone avec des commissaires à bord, pour vérifier le bon déroulement de la compétition. Ces règlements que je vous énonce étaient ceux de l’époque FFESSM. La compétition a été arrêtée pendant pas mal d’années suite à la scission de la FFESSM, fédération plutôt anti-chasseurs. Elle a repris, mais les règlements sont totalement différents de nos jours et c’est la FFPSA qui organise ces compétitions maintenant. Il faut une licence pour participer aux compétitions. Ma toute première, ce fut à Belle-Ile, avec un débutant compétiteur comme moi. La mer étant mauvaise, la compétition s’est déroulée coté abrité de l’ile, mais ça remuait quand même pas mal. Au bout de 20 minutes, mon équipier me dit qu’il est malade, d’ailleurs il vomit régulièrement et reste sur la planche. Je chasse donc tout seul et il me suit tant bien que mal. Au bout de 2 heures j’ai quelques vieilles mais rien d’extraordinaire et c’est alors qu’en bout de zone, je trouve une faille pleine de moules et de labridés convoités. Après 3 ou 4 poissons fléchés, mon équipier appelle le bateau de surveillance, il n’en peut plus et on se fait rapatrier. On fera tout de même quatorzième au classement sur cinquante équipes, avec seulement 3 h de chasse sur les 5 h réglementaires. La compétition permet de progresser de façon sérieuse pour tout le monde, c’est comme un stage de perfectionnement. On apprend où et comment les premiers ont fait leur tableau, de quelle façon, etc…On compare aussi le matériel, sujet inépuisable, lorsqu’on débute. Lors d’une autre compétition à Belle île, nous nous mettons à l’eau depuis un gros bateau de pêche, car nous sommes plus d’une centaine de compétiteurs, devant l’anse de la pointe des poulains. On se met à l’eau dans les derniers, et tout ce beau monde palme à qui mieux-mieux vers la cote. Etant mauvais en palmage, nous sommes finalement les derniers à aller vers la cote. Mais à 200m avant, régulièrement je mettais la tête dans l’eau, je devine une zone sombre. J’arrête mon coéquipier, pour aller voir. C’est bien une pierre dans les quinze mètres de fond et elle est bourrée de gros bars, car les autres étant passés au dessus en faisant un barouf de tous les diables, les bars s’y sont enragués. On en sortira deux de 5 kg et un de 3kg. On aurait du en faire bien plus, mais je m’y suis mal pris et ai tout effrayé à la seconde prise en tirant dans le ventre du poisson. Personne n’avait vu ça en compétition, j’ai même entendu des réflexions du genre : si c’était moi, j’abandonnerais le championnat pour conserver ces poissons. Il faut préciser que le poisson reste aux organisateurs et est ensuite distribué aux hospices, maintenant on dit EHPAD. Une autre fois, lors d’une compétition à la cormorandière dans le goulet de Brest, j’ai sorti un sar de 2.380kg, qui a tenu le record du plus gros sar en compétition pendant près de dix ans. Je n’ai jamais culminé en compétition, j’ai tout de même réussi à faire quatre fois second en une dizaine d’années. Mais pour être dans les meilleurs, il faut être dans les 3 premiers régulièrement pour être sélectionné en championnat de France, et il faut impérativement reconnaitre les zones de chasse pendant au minimum une semaine afin de savoir où se tient le poisson, selon la marée, selon la houle, selon les coefficients. C’est 80% de la réussite. Mais malheureusement me trouvant en Vendée, à l’autre bout de la Bretagne, je ne pouvais reconnaitre ces zones, c’était donc soit du pif au mètre, soit mon équipier avait quelques fois pu reconnaitre la zone. Car si mon métier me laissait loisir de chasser tranquillement, il était impératif de ne pas s’absenter deux jours pour soigner mes petites bêtes, sauf en hiver, hors période de reproduction et donc hors période de chasse également pour l’Atlantique. Nous avons réussi une fois une sélection pour le championnat de France qui se déroulait à Barfleur. Mon équipier avait reconnut la zone. Titou avait arrêté les compétitions mais était sur un bateau de surveillance en tant que futur manager de l’équipe de France. Je dis à mon équipier, je te suis puisque tu as repéré la zone. En effet au bout de la première heure, nous sommes premiers avec 5 grosses vieilles, m’annonce Titou, c’est alors que la marée passe au montant, gros jus mais poisson abondant. En quelques minutes je remarque que le poisson a changé de comportement et de plus quatre équipes se sont postées à 30m devant nous et font barrage au poisson. Je veux bouger de place et passer devant eux, mais mon équipier insiste car c’est là qu’il a repéré le plus de vieilles. Lorsqu’enfin il se décide à bouger deux heures plus tard, il est trop tard, les autres se sont gavés et ont 35 à 40 pièces, alors que nous n’en feront qu’une vingtaine. On terminera à la quatorzième place du championnat en double et c’est seulement les treize premiers qui sont sélectionnés pour le championnat en individuel du lendemain, consécration suprême…. Une compétition qui s’est mal déroulée, ce fut à Portsall, là où l’Amoco-Cadiz avait coulé dix ans plus tôt. Les diverses compétitions de l’année avaient été annulées pour cause de mauvais temps. Une fenêtre météo devait permettre son déroulement en ce début octobre. Nous sommes peu nombreux, à peu près 20 équipes à se mettre à l’eau sur une plage de gros galets. Ne connaissant strictement rien de la zone, nous décidons de suivre François Talarmin, organisateur/compétiteur et vivant sur place, il devait donc, en théorie, nous amener sur un bon secteur, en théorie… Nous somme quatre équipes à les suivre, mais au bout d’une heure, les autres ayant abandonné bien plus tôt la poursuite, finalement nous aussi car personne n’a vu un seul poisson, ni eux non plus. On part en direction d’un ilot à quelques centaines de mètres au large. La houle commence sérieusement à monter et on ne voit plus personne. Dans une petite anse de cette roche, à demi protégée, quelques vieilles grignotent les moules qui commencent juste à repousser dix années après le naufrage. Mais la houle balaye plein pot et une grosse déferlante traverse régulièrement la petite anse. Il faut donc plonger 20 bons mètres avant, devant l’anse, s’accrocher à un gros caillou au fond pour espérer tirer une vieille dans ce remue ménage dantesque avec ces grosses déferlantes au dessus de la tête et repartir par le fond, si on ne veut pas faire une tache sur les roches de la falaise. On y va chacun son tour. Mais à la quatrième tentative, alors que je suis bien enroulé sur ma grosse pierre, une onde de houle balaye le fond, gonfle ma combinaison comme une outre et le courant repassant par la cagoule m’arrache masque et tuba en plus de me geler. Mon équipier après une demi-heure de recherche ne trouvera rien, on décide donc de rentrer et de se faire rapatrier en bateau puisqu’il est moins de 4h depuis le départ. Seulement, tous les bateaux de surveillance sont rentrés à Portsall. Nous sommes les derniers en mer. On nage vers la plage à un bon km de là, mais lorsqu’on arrive, les déferlantes sont monstrueuses, de l’ordre de 2 à 3m avec les galets dans ces vagues qui résonnent comme des coups de tonnerre à chaque retournement. Tout le monde est habillé sur la plage, et ils nous regardent avec incompréhension. Au bout de dix minutes d’attente à regarder, analyser ce qui se passe, on décide d’aborder par la pointe de roche sur la gauche, les vagues semblent moins fortes à cet endroit et surtout il n’y a pas de galets dedans capables de nous fracasser. On laisse se dérouler une grosse série, puis on se lance. Des gars se sont rééquipés pour nous venir en aide. Lorsqu’on arrive sans trop d’encombre sur les premières roches, on s’aperçoit qu’elles sont beaucoup trop grosses et lisses pour être escalader, et c’est alors qu’une série de très grosses arrive. On plaque les mains contre la roche, palmes et fusil sous les bras, pour ne pas être écraser, la première déferle, se retire nous fait chuter et la seconde arrive encore plus puissante. Elle nous prend, nous balance au dessus des blocks sans les toucher et nous éjecte derrière. Les gars nous ramassent avec ce qui reste de notre matériel, je perds encore une palme et l’accroche poisson de la planche est cassé mais il reste encore 3 poissons qui se promènent ventre en l’air dans les mares. On est couverts de bleus mais rien de casser finalement. Les gars sur les bateaux étaient malades et sont rentrés pensant qu’il n’y avait plus personne. Avec les trois poissons rescapés, on termine quatrième de la compétition ce jour là ! Une autre compétition sur le secteur de Brest, nous mène dans un immense plateau de laminaires, totalement vide, d’ailleurs on termine la compète avec un seul poisson…Pendant notre balade, mon équipier ramasse sur le fond un gros lompe de peut être 2 kilos, à la main. Il remonte avec pour me le montrer. Le poisson ne bouge pas, il semble terrorisé et nous regarde alternativement avec ses gros yeux globuleux. Je le prends juste sous la plaque calleuse que ces poissons ont pour se poser sur le fond, il commence à remuer. Je le gratouille à cet endroit, et il nous fait une danse sur place. Un fou rire nous prend à tous les deux. Au bout de quelques minutes d’amusement, on le laisse tranquille et on palme doucement, il nous suit comme un toutou, puis voyant qu’on ne s’intéresse plus à lui, repart vers le fond. Le seul poisson que j’ai vu apprivoisé en deux minutes. Une autre compétition, aurait du nous faire terminer premier, mais là c’est moi qui ai cumulé les problèmes. Elle se déroule à Saint Guénolé où je suis venu chasser avec Titou quelques mois plutôt, donc je connais un peu la zone et Titou me confirme qu’il faut rester autour de la roche du préfet. Seulement voilà, la veille je reçois une combinaison neuve commandée en 7mm, mais en réalité, en la mesurant plus tard, elle fait 8.5mm et du coup en me mettant à l’eau je flotte comme une balle de ping-pong à la surface avec mes 8kg de plomb. Mon équipier me passe un kilo et va me récupérer au fond un gros caillou que je mets dans la sous-cutale, ça fait de la compagnie mais pas assez de masse pour bien descendre correctement, je dois forcer énormément. Je trouve au fond à 14/15m une faille qui s’enfonce de plusieurs mètres dans la roche et en regardant bien vers le haut, elle repart en biais en devenant très fine avec des dizaines de gros sars dedans. Il faut donc descendre à 14m, s’enfoncer de 2m dans la pierre, remonter de 2m, tirer et refaire le chemin à l’inverse. Au troisième gros sar, des pièces proches de 2 kg, je coince la poignée du fusil dans la rague. Je me carbonise à essayer de la sortir et mon équipier devra faire plusieurs descentes pour réussir à la débloquer en tapant dessus avec un gros caillou. Du coup tout le reste de la bande de sars s’est fait la malle. Trop léger je force à chaque descente pour atteindre le fond, pourtant nous avons une belle chasse et mon équipier insiste pour que je reste sur la planche mais je suis mort, je fais une hypoglycémie telle que les gars sont obligés de me soulever pour me monter dans le bateau, une larve. Entre la combinaison trop épaisse et la poignée coincée au fond, je me suis totalement cramé. Il faudra 2 heures et un tube de lait concentré pour que je puisse me remettre debout sur la terre ferme et enfin me déshabiller. Une compétition qui s’est bien déroulée, ce fut à Douarnenez, endroit où vit mon équipier, donc il connait bien la zone. Le départ est donné sur la plage, une centaine de chasseurs s’élancent, dont un certain nombre foncent vers le même point que nous, qui est éloigné de plus d’un km. Seulement je l’ai déjà dit, je suis mauvais palmeur et lorsqu’on arrive sur la roche prévue, quatre équipes sont déjà là et certaines ont déjà 3 vieilles à l’accroche poisson de la planche. Pendant la première heure tout le monde a le droit de se côtoyer ensuite il faut rester à trente mètres les uns des autres. On racle les dernières vieilles mais limite en poids. Tout le monde s’en va, on reste seul. La marée change, je remarque alors un gros banc de lieus jaunes qui vient à l’agachon à un seul endroit, une marche juste sous les laminaires vers les 17m. Ils sont justes à la maille, faut bien les choisir. A la seconde descente mon équipier remonte en catastrophe, je l’aide à rejoindre la surface et lui demande s’il veut bien rester en haut et que je chasse les lieus tant que je pourrais, il est d’accord. J’en ferais 11 d’affilée, 9 valables, le poids minimum étant à 0.5kg mais grâce à la prime de 1000 point pour du poisson blanc, du coup on terminera second avec quelques autres poissons grappillés de ci, de là. J’ai aussi réalisé deux brocouilles en compétition, une à l’île de Groix et l’autre dans le goulet de Brest, et d’ailleurs ce jour là la compétition fut annulée, un des chasseurs étant décédé au fond, c’est très rare à ce niveau, mais preuve que cela peut survenir, même avec un binôme. Suite à ma syncope en piscine, j’ai donc le moral dans les chaussettes. Je m’associe avec un copain pour faire la première compétition de l’année, de nouveau à Douarnenez. Je connais donc la zone, mais ce jour là je n’arrive pas à avancer, je suis à la traine alors que je me suis bien entrainé en piscine durant tout l’hiver et le printemps, je suis tellement à la traine que nous ne feront quasiment rien. Là je suis écœuré et je décide d’arrêter les compétitions. J’ai aussi changé de métier et suis devenu ferronnier, donc beaucoup plus de travail avec moins de temps libre pour chasser. Les compétitions internationales ont évolué vers une course des profondeurs. A l’époque de Titou et Amengual, ces chasseurs ne descendaient pas à trente mètres, leur connaissance et leur expérience leur permettaient de faire le maximum de poissons dans la zone des 10 à 20m, Titou me dit que le maximum qu’il soit descendu c’est 26m, et même à Ustica où les chasseurs italiens pensaient gagner la compétition en chassant entre 30 et 40m, Titou la remporta haut la main. De nos jours on voit des gars descendre à 62 m pour harponner un poisson. Titou répète à qui veut l’entendre qu’ils n’ont rien dans la tête. Nous avons eu trois champions du monde en individuel en 60 années, Jules Corman en 1958, Jean Tapu en 1967 et Titou (Jean Baptiste ESclapez) en 1975. Pas mal de champions du monde par équipe dont Hugues Dessault et Titou. Titou fut également deux fois vice champion du monde en individuel. Le matériel Il faut bien en parler un peu puisque c’est le sujet principal qui préoccupe les chasseurs en dehors du poisson. En premier lieu, LE MASQUE Que dire si ce n’est que chaque masque convient à un type de personne et pas à une autre. Pour voir si un masque vous convient, on le pose contre le visage, on aspire légèrement par le nez et il doit rester plaquer par la dépression et ne pas tomber. Il existe différentes sortes de masques, ceux pour plongeur bouteille, de grand volume, parfois avec des vitres sur les cotés et même en silicone translucide, ça fait plus joli sur les photos. Ces masques sont à éviter soigneusement, conçus pour la plongée bouteille, ils sont trop volumineux. LE MASQUE CLASSIQUE AVEC VITRE CENTRALE. Ces masques sont très bons, donnent un bon champ de vision mais ont un volume d’air intérieur qui peut nuire à la descente en profondeur, car il faut souffler un peu d’air à l’intérieur du masque au fur et à mesure que l’on descend sous peine de se retrouver les yeux sortis de leurs orbites. Pour anecdote, Titou chasse toujours avec son masque hublot des années 50 ! LES MASQUES DITS A PETIT VOLUME Ils ont deux verres bien plus près du visage, des lunettes en somme, le nez ressort avec la jupe du masque devant les verres et ont plus au moins de champ de vision selon leur conception. Pas facile de trouver un masque petit volume qui convienne parfaitement à votre visage pour ne prendre de l’eau régulièrement et avec un champ de vision bien élargit, car le principal de la réussite pour prendre du poisson, c’est d’abord de les voir. LES MASQUES CORRECTEURS DE VISION J’en eu un, le champ de vision est réduit au centre du verre (pour mon cas) et donc je l’ai vite abandonné pour mettre des lentilles jetables, c’est très bien en attendant d’être opéré de la cataracte qui m’a redressé la correction, et là c’est parfait maintenant. Il existe aussi des verres à effet miroir, afin que les poissons ne voient pas vos yeux et ne lisent votre coté prédateur dans votre regard. Si c’est très bien en théorie, c’est mauvais en pratique car cela obscurcit la vision au fond, surtout dès que la luminosité fait défaut. Deux astuces pour enlever la buée qui vient de suite sur les verres à cause de la différence de température entre l’eau et votre visage avec en plus l’air que l’on insuffle par le nez, lors des descentes. La plus simple consiste à frotter les verres avec du dentifrice, un certain moment pour l’enlever par usure sans rayer le verre, car la cause de cette buée provient de l’huile de silicone lors de la trempe du verre pour le rendre incassable, qui lui laisse une fine couche. La seconde méthode avec un masque neuf consiste à « bruler » cette couche de silicone avec un briquet chalumeau car il faut monter à 260° pour détruire cette couche de quelques microns, il faut donc insister. Le verre ne risque rien, ni la jupe si et seulement si, elle est en silicone, mais de nos jours presque tous les masques sont en silicone, le caoutchouc ne doit plus exister que pour le masque hublot des années 50. Et pour finir, il est tout de même indispensable de ressuyer les verres avec du liquide vaisselle et de le rincer très léger toujours pour éviter cette buée, avant de se mettre à l’eau. Enfin si la buée revient en cours de chasse, il suffit de cracher dedans, d’étaler la salive avec un poil de rinçage et c’est reparti ! Une autre méthode tropicale consiste à frotter ensemble avec de l’eau et des pousses de kis-kis, une plante à faire des haies aux feuilles allongées, et lorsque ça commence à mousser on frotte le verre avec, c’est impeccable pour toute la chasse. On vend aussi des produits en spray anti-buée. LE TUBA Le tuba doit être pris avec embout en silicone, pour sa souplesse, il y a plusieurs diamètres. Il faut prendre le moyen, ni les trop petits, ni les trop gros. Le tuba se passe dans la fente de la sangle du masque derrière la tête, et pas sur le coté, où il risque de soulever la jupe et de faire prendre l’eau et aussi, il sera bien positionné avec un angle de 90° à la surface, pour éviter d’avoir moins d’eau dedans lorsqu’on avance en regardant en bas. La bonne façon de mettre masque et tuba (dessin de Guy Gazzo) LA COMBINAISON En néoprène refendu, indispensable pour les eaux fraiches, sans fermeture éclair. En été en atlantique du 5.5mm, du 7mm en hiver, du 8 ou du 9mm pour les particulièrement frileux. En méditerranée, du 3mm lorsqu’elle est chaude, du 5.5mm lorsque le mistral souffle, et du 7mm pour les chasseurs de loups en hiver. Sous les tropiques, du 2mm c’est bien et même un simple lycra lorsque l’eau atteint les 30°. Il faut rester couvert à cause des méduses et des coups de soleil, et du 3mm lorsqu’elle repasse à 24/25° l’hiver. Le sur-mesure est préférable si vous avez les moyens, au standard. Les qualités de néoprènes influent beaucoup sur la durée de vie de votre combinaison. Je ne suis pas un spécialiste des combinaisons, mais grosso-modo le Yamamoto est souple par contre il s’écrase en profondeur et le Daiwa s’écrase moins mais est plus raide à enfiler. Une combinaison s’enfile avec de l’eau savonneuse, sinon vous allez la déchirer, et chaude en hiver ! C’est simple, un bidon de 5 litres d’eau bien chaude, glissé à l’intérieur de la combinaison pendant le voyage, ainsi elle reste agréable à enfiler en plein hiver, même après plusieurs heures de route. Les combinaisons camouflage, c’est joli mais il n’a jamais été prouvé leur efficacité, sauf à ressembler à un snipper américain, mais alors impossible de descendre assez bas avec cet attirail LES GANTS ET LES CHAUSSONS Indispensables tout les deux. Les gants pour ne pas s’abimer les doigts. En néoprène en hiver et de travail classique en été pour économiser ceux de néoprène. Sans gants, c’est petites blessures garanties car la peau s’attendrie très vite dans l’eau. Les chaussons ne doivent pas avoir de semelles sinon vous aurez des crampes avec les palmes, juste un peu renforcés pour ne pas s’abimer trop vite si il y a de la marche à faire avant de se mettre à l’eau, ou alors les croques en sus. Attention, les chaussons en néoprène refendu glisse sur le pied lorsque l’on marche avec, c’est un sujet à chute. Le chausson évite aussi des blessures par frottement de la palme contre la peau. Idem la combinaison, l’épaisseur varie selon la température de l’eau. Attention : trop épais et vos palmes n’iront plus. Anecdote pour résister au froid. Un kayakiste voulant faire le détroit du grand Nord, s’est entrainé pendant deux ans au froid. D’abord dans sa baignoire avec de l’eau froide, puis en y ajoutant au fur et à mesure des glaçons. Lorsqu’il est revenu de son périple, il chassait à Belle île en shorty (petite combinaison peu épaisse, sans bras ni jambes, ni cagoule)au mois de mai où l’eau est à 14/15°. LE COUTEAU Comme je vous l’ai expliqué il peut sauver la vie, donc il doit couper. Une dague est préférable car on s’en sert beaucoup pour achever les poissons. Et aussi les vider avant le retour à terre. Sa place est selon les chasseurs à la cheville. D’autres préfèrent au bras, plus facile à prendre parait-il. Personnellement j’ai essayé et ça ne veut pas tenir sur mon bras, la gaine glisse vers le coude systématiquement et si je serre plus fort les sangles, le sang ne passe plus. D’autres le mettent à la ceinture. C’est comme on le sent, le tout est de pouvoir le prendre rapidement. Si on le porte à la jambe, il faut le mettre coté intérieur, ainsi on a moins de risque de le perdre par frottement contre les roches. Il faut impérativement le sortir de la gaine, le rincer et le laisser sécher après chaque sortie sinon c’est rouille garantie, car l’inox contre le plastique c’est catalyse ! LES FUSILS ou arbalètes, sujet à débats inépuisables… Il existe deux grandes sortes de fusils : les pneumatiques et les arbalètes à sandows. Le pneumatique semble être la panacée : il est puissant à très puissant selon son gonflage, plus court qu’un fusil classique donc plus maniable, première qualité d’un fusil. D’un prix raisonnable en rapport aux inverts à plusieurs milliers d’euros. Seulement voilà, il a un défaut, le système de visée est décalé à cause du gros tube et donc perturbe la ligne de visée, d’autant plus que la flèche est très courte. Certains s’en accommode parfaitement, personnellement j’ai essayé je ne suis jamais arrivé à faire un seul poisson avec. La longueur varie de 40cm à 120 et plus il est long plus il est délicat à armer, il faut des rallonges. Ma première chasse tropicale à Madagascar, j’ai emmené un pneumatique de marque Muréna, soit disant capable de traverser une pièce de 5 francs à 5 mètres. Le premier jour j’ai tout raté, puis je me suis mis dans le lagon devant une patate de corail où plusieurs centaines de poissons soldats gardaient l’entrée, les plus gros un kilo. J’ai tiré 11 fois d’affilée, je n’en ai pas touché un seul. J’ai revendu ce fusil incompatible avec ma conception de la visée. Avant cette avanie, j’en ai eu un autre, d’une marque toujours en vente donc je ne la citerais pas, c’était pareil, impossible de toucher la cible, mais c’est personnel, d’autres y parviennent parfaitement. Pour la chasse tropicale, je ne le recommanderais pas, son système avec les joints est peut être plus fragile et pas facile de trouver des pièces sur place, de plus avec la puissance des poissons qui peuvent vous tordre une flèche facilement, celle-ci ne fonctionne plus dans le fusil dès qu’elle est légèrement pliée. L’ARBALETE A SANDOWS Là il y a plusieurs sous catégories de nos jours. L’arbalète simple à sandows, l’arbalète roller, par ce que les sandows passent dans des poulies en tête de fusil et reviennent s’ancrer près de la poignée. Et enfin des inverts, nom donné à des fusils complexes avec des renvois de poulies, de démultiplication qui permettent de mettre beaucoup de sandows et d’avoir une grosse puissance, uniquement sur des futs en bois. L’arbalète simple sandow est utilisée depuis très longtemps par les polynésiens sur des futs en bois. Puis vers la fin de la guerre 39/45, les fabricants ont monté les flèches et les sandows sur des tubes étanches en aluminium, puis ces dernières années sur tube en carbone encore plus léger. Le fusil est simple de conception, facile à armer selon la dureté du sandow (là il y a beaucoup à dire) et la longueur bien sûr. Cette même arbalète peut être pourvue de plusieurs sandows si le mécanisme de la poignée le permet, ainsi on peut tirer plus loin ou plus gros (raisonnement simpliste) mais il y a un mais, le recul devient pénible à dangereux pour le chasseur avec la dureté et le nombre de sandows. La longueur des arbalètes simples à sandows varie de 50cm à 160cm de tube, selon son usage. Vous les avez en photos sur mes diverses chasses. Il existe trois types de fûts pour nos fusils, d’ailleurs on dit aussi bien fusil, qu’arbalète. Les premiers après la guerre, le furent en aluminium (je schématise), ou en bois en outre-mer, puis les tubes se firent en carbone et depuis une vingtaine d’année, le bois redevient à la mode, voire même un mixte bois/carbone. ALUMINIUM extrudé : pris de revient bas, solidité selon la fabrication, diamètres possibles : 25 mm, 28mm et depuis quelques années 32mm, mais il cintre facilement sauf à passer dans du 32mm pour les fortes puissances CARBONE : prix élevé, mais on peut facilement leur donner la forme désirée : os de seiche, guide flèche intégré ….le diamètre général est le 28mm LE BOIS : là c’est exactement ce que l’on veut en forme, taille, guide flèche, sauf la tête qui est presque uniquement en tête ouverte. Avantage de pouvoir mettre n’importe quelle flèche que ce soit en longueur ou en diamètre, puisqu’il est taillé à la demande. Un inconvénient, il est moins maniable qu’un tube vu que pour obtenir suffisamment de rigidité et de flottabilité, le fut est plus épais qu’un tube et il faut entretenir le bois. Gros avantage, il amorti considérablement le recul justement par son volume et sa masse. Des tas d’artisans vous proposent leurs services pour réaliser le fusil de vos rêves. Les mixtes, composés d’un tube carbone enchâssé dans un cadre en bois, ils sont conçus pour le tout gros, ils peuvent recevoir de 3 à 5 sandows circulaires et vu leur masse, le recul est modéré. La flèche se retrouve enfermée dans le fût en bois sur la moitié de leur longueur (enclose-track) et ainsi ne peut onduler au démarrage. Ils remplacent avantageusement les premiers grands fusils bois style Riffe pour le tout gros, auxquels il fallait rajouter des wings (ailerons surdimensionnées) pour amortir le recul. Ces premiers fusils ont fait merveille à leur époque et sont prisés encore dans certaines régions comme la nouvelle calédonie. Un Riffe avec wings : Un Wong mixte : Le roller a pour but d’éliminer le recul puisque les sandows tirent (presque) en même temps vers l’avant et vers l’arrière du fusil, donc les effets de poussée sur le fut s’annulent pour la main mais reste puissant pour la flèche. C’est presque l’équivalent d’un double sandow, je dis presque car il y a des pertes de puissance dans l’écrasement des sandows quand ils passent dans les poulies et aussi un peu de perte dans les poulies elles même. Il s’arme en une, deux ou trois fois selon la dureté des sandows et sa conception. Longtemps les rollers tiraient trop bas, effet nadir, c’est maintenant résolu avec un arrêt de l’obus, que l’on appelle « stopper », et qu’il n’y a pas sur la photo en dessous car le guide flèche est très profond, presque un « enclose track » et donc l’obus en tension à la fin ne gêne pas. Les rollers et inverts sont en têtes ouvertes, cela change la visée par rapport au fusil classique avec têtes fermées. Beaucoup de jeunes chasseurs loupent très souvent, c’est souvent une inadéquation entre le chasseur et le fusil, il faut essayer d’autres modèles pour voir celui qui vous convient le mieux. Il faut s’entrainer et tirer sur une cible pour voir comment vous tirez avec une arbalète. Les inverts (anglicanisme de inversés), assez complexes de conception, imaginés par des ingénieurs à la base et plutôt orientés chasse au tout gros, avec des flèches de 8 à 9mm. J’en ai essayé un, il n’y a pas de recul malgré le nombre de sandow tendus. J’ai tiré une belle carangue GT de 13kg, j’ai regardé le poisson qui n’avait pas bougé après mon tir, je me suis demandé si la flèche était bien partie, mais oui et le poisson était foudroyé. Donc précis, avec zéro recul effectivement. Je lui trouve deux défauts à ce type de fusil, le premier long à armer car il faut de trois à cinq manœuvres pour y parvenir. Puis, le fut en bois est très large pour supporter de 6 à 10 sandows, ce qui le rend peut maniable. Sa vocation c’est de tuer des thons ou marlins, donc dans des eaux très claires où l’on voit le poisson depuis au moins trente mètres, ainsi on peut bouger le fusil tranquillement. Sa puissance est indéniable et son armement plus facile pour les petits bras qu’un fusil à gros sandows de 140 à 160 de tube, difficile à charger. La longueurs des inverts varie de 100 à 135 , c’est une généralité et son plus grand défaut réside dans le prix, pour exemple rien que pour changer les sandows, le kit complet peut couter jusque 200€ et il faut le faire au moins une fois par an si l’on chasse régulièrement avec. Tous les fusils d’origine peuvent être améliorés, en portée, en précision, en puissance, (sur les véhicules on dit faire du tuning). Les forums sont là pour vous expliquer les diverses possibilités selon que l’on change de diamètre de flèche, de diamètre de sandows, de longueur de sandows et de la dureté des sandows, le sujet est vaste. La plupart du temps on augmente une performance au détriment d’une autre. Je le dis régulièrement : le principal reste la maniabilité d’une arbalète car très souvent, vous avez quelques dixièmes de secondes pour tirer avant que le poisson ne démarre au loin. Donc plus il est long, moins il est maniable, plus il est gros moins il est maniable, car il faut pousser le volume d’eau du fusil pour aligner flèche et poisson. La masse du fusil maintenant. Il doit être équilibré la plupart du temps. Trop léger, flottant, il vous casse le poignet à la longue. Trop lourd c’est pareil. Equilibré, c'est-à-dire neutre dans l’eau, c’est parfait pour l’agachon. Personnellement je les préfère un poil lourd, juste qu’ils ne flottent pas et coulent doucement, pour deux raisons. Un fusil légèrement lourd, vous pouvez le laisser au fond pour bien marquer une pierre et son entrée. Et lorsque l’on chasse dans le courant ou dans la mousse, un fusil un poil lourd devient plus maniable car plus facile à manœuvrer une fois que vous avez commencé à le déplacer par l’inertie de sa masse, il est moins fluctuant avec la houle. J’ai presque toujours chassé en métropole avec un 75cm, même en méditerranée en hiver, rarement un 90. Il est armé d’une flèche de 6.5mm en acier dur et équipé d’un sandow court en 20mm, avec un coefficient de 3.5 à 4 selon la dureté de la gomme. Pour alléger un fusil d’origine trop lourd, il y a plusieurs méthodes : on peut remplir tous les interstices du tube, de la poignée et de la tête avec de la mousse à cellules fermées, sinon ça ne sert à rien en deux sorties la mousse sera devenue un éponge. Ce n’est souvent pas suffisant, un manchon en néoprène sur le tube proche de la tête allège pas mal aussi, mais gêne à la maniabilité. En dernier ressort, il faut diminuer la flèche en diamètre ou en longueur mais cela modifie la visée et la rigidité de la flèche qui peut alors partir à coté. La portée utile d’un 75cm est de 2.50m, 3m pour un 90cm ainsi de suite Sous les tropiques, pour chasser les pélagiques, le fusil est aussi important que le chasseur. Il faut de la puissance, un maximum pour traverser un poisson de 60 kg par exemple à 5m, car avec la grande visibilité, les poissons se tiennent volontiers à 5m et souvent bien plus. Je préfère une arbalète à tube carbone de 150 avec une flèche de 190 à 200 en 7.5mm et deux sandows de 18mm en coefficient 3.5 pour de la gomme moyenne dureté et en coef 3.8 pour de la plus tendre, c’est un choix très personnel. Ce fusil simple de conception s’arme rapidement et donne une excellente puissance à 5m et il est précis et permet de tirer un mérou de moins de dix kilos à 6m aussi bien qu’un marlin de 150kg entre 4 et 5m. Le matériel doit être blindé à toutes épreuves sous les tropiques, tout le matériel. Pour chasser dans le récif, l’arme idéale est un 140 avec un seul sandow, il vous permet tout de même de tirer une carangue ou un barracuda à 4m. Si c’est pour faire du petit poisson dans les patates et alentours, un 110 est largement assez grand. Photo de mon fusil fait maison en 150, avec gros moulinet de 130m. Ce beau thazard s’est fait attaqué par un gros barracuda Et les 3 fusils avec lesquels je chasse régulièrement: le 150 fait maison, un 140 BWK et un 125 fait maison également:
  24. Ce qui va suivre est un condensé de ma vie de chasseur sous marin, riche en aventures et en poissons Autant vous prévenir, il y a deux cent trente pages en format Word, à vous coltiner, que je vais passer en 8 opus. il n'est pas permis de publier en dehors de ce forum un quelconque extrait de cette œuvre bassement littéraire 😁. Vous en excuserez les fautes grammaticales, de syntaxe et autres n'ayant jamais était un intellectuel et encore moins un littéraire.
  25. dom85

    requin

    Alerta Mundial sur X : "🇪🇦 | Cierran playa de Gran Canaria en España tras presencia de un tiburón cerca de la costa. https://t.co/xp2waY4V4r" / X
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