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Coup du soir rapido. La tram est toujours tenace, ça chahute et je rase les cailloux. Sur une indienne le long d'une arrête rocheuse, une dodo correcte monte me voir. Pan dans l'œil. Un mulet pour la route et basta.

Je pratique aussi sur la côte rocheuse dans les PO. La visi est rarement bonne car la tramontane et le courant nord-méditerranéen ramènent les sédiments des plages de sable et du plateau du golfe du Lion plus au nord. Mais c'est aussi parce que c'est souvent brassé que c'est productif et donc poissonneux. Le trait de côte est globalement N-S avec des pointes et caps orientés est. Quand ça souffle au nord tu peux aller au sud des caps et inversement. Quand ça souffle vraiment Est tu peux ... rester à la maison (cf les fameux "coup de tabac" d'automne). L'été quand la thermocline s'installe : - si vent dominant du nord (tramontane) alors transport d'Ekman vers l'ouest -> léger downwelling -> la thermo s'approfondit. - si passage au vend de sud -> transport d'Ekman vers l'est -> leger upwelling -> la thermo remonte, parfois dans moins de 10m d'eau. En dessous il fait 13 °C et c'est souvent désert. Voilà pour le fonctionnement général. A toi de faire tes expériences pour affiner la compréhension de la zone. N'hésite pas à aller dans la réserve de Cerbère-Banyuls, c'est l'aquarium avec de magnifiques corbs/mérous/daurades/dentis dans quelques mètres d'eau.

A l'heure où le double sandow est la norme, où les roulettes côtoient souvent les sextuples saucisses et où les cannes étanches de 14 mm sont l'avenir, je me suis astreint à utiliser exclusivement le 90 cm pendant un an pour mes petits poissons côtiers. Il n'a pas la maniabilité d'un 75 cm, il n'a pas la portée d'un 100 cm. Il a les défauts de ses qualités, mais si je devais en garder qu'un ça serait celui-là. Rétrospective de quelques bons souvenirs, en attendant que le grand frère soit terminé.

Aujourd'hui : tram. J'ai une commande de rillettes de mulet. Je file en sécher un dans une crique. Je cale plus au large dans la bouillasse pour voir les premiers dentichons de la saison mais rien d'autre. Pendant toute la sortie j'ai entendu distinctement sous l'eau un sonar d'une fréquence ascendante répété toutes les 10 à 30 secondes et dont la puissance augmentait avec la profondeur. Déstabilisant.

Ce matin en bateau. Léger Sud qui efface doucement le pseudo début de thermo. Peu de vie, ni en haut, ni en bas. Pourtant il y a de la mange à revendre, mais le poisson se planque. Les chinchards se collent aux parois. Seul un groupe de barras dont quelques très beaux vient me scruter. J'aligne le plus gros et fais la grosse erreur : je commence à cogiter. "J'en ai encore au congélateur ... mais on va prendre 3 jours de tram ... mais c'est un beau poisson ... mais c'est pas le meilleur ... patati patata". Au deuxième tour le banc en a marre et commence à se carapater. Je fini pas faire un tir pourri sur un petit. Quand je le ramène à moi, il me charge, perce ma combi et me blesse légèrement au thorax ! Ça m'apprendra à tergiverser. En redémarrant le bateau on comprend pourquoi il n'y avait rien : trois grands dauphins nous croisent à 100 m de la côte. On se consolera en allant saluer les jolis voiliers de l'armada de Port-Vendres.

Je suis un peu plus au Sud mais en effet les chasses sont très nombreuses tout le long de la côte et à quelques dizaines de mètres du bord. Avis aux amateurs, ça va peut-être pas durer avec la tramontane qui revient lundi pour 3 jours.

Ce matin conditions parfaites mais visi toujours pourrie. Je fais un loup au bord et identifie rapidement des chasses de thon très près de la côte. Fini la pêche : je profite de cette proximité assez rare (accessible à la palme) pour aller faire de l'apnée avec les thons. C'est parti pour 30 minutes de documentaire animalier : les goélands, cormorans, puffins et mélanocéphales se gavent. Les thons calibre 50 kg+ sautent hors de l'eau et me frôlent gueule ouverte, leurs bandes striées s'électrisent au rythme de leur frénésie. Ils se déplacent vers un sec. Je cale au sommet : la mange est tellement écrasée contre la roche qu'elle me cogne. Bloup, bloup le bruit des caudales est assourdissant et le tonneau se resserre autour de moi. Magnifique. Clou du spectacle : 200 m plus loin j'aperçois une dorsale inhabituelle qui dépasse paisiblement. Mola mola : il me laisse l'approcher 20 sec puis sonde subitement. Palmage du retour les étoiles dans les yeux : souvenirs, souvenirs.

Après deux jours de tram' rugueuse, le vent est tombé cet aprem. Coup du soir : espoir. Visi 2-3 m, de quoi envisager des indiennes au fond, mais courant de sud résiduel tenace. J'ai bien envie de revoir les tambours. En chemin je croise une blanquette et sa joue croise ma flèche. Sur place je retrouve les jolies stries blanches qui broutent paisiblement dans de très larges failles. Petite indienne facilitée par la visi pourrie. Je sélectionne ce que je pense être un gros et place un deuxième tir joue. Quota de tambour fait, je cherche du prédateur mais sans succès. Le tambour sera juste maillé avec ses 43 cm, ce qui invite à la retenue à l'avenir.

Cet aprem les conditions ne sont pas bonnes : SE bien installé, houle > 2 m, visi pourrie. Ça me démange quand-même. Au bord la mange poussée par la houle. Petits loupiots mais rien d'autre. Plus profond au large je ne vois même pas la pointe du 90 cm et la houle brasse toute la colonne d'eau. Deux tambours grassouillets viennent se coller au masque mais je ne peux pas réagir. Je dois me rendre à l'évidence : c'est pas chassable. Retour au bord dans une crique abritée pleine de mange électrique coincée dans 3m d'eau. Une barrique vient à l'agachon : thon calibre 50 kg. Impressionnant dans si peu de fond. Décidément ils sont de plus en plus fréquents. Des barras le suivent et lâchent cette grosse locomotive pour venir m'entourer. Je m'applique dans l'idée d'en sécher un avec un pan-dans-l'oeil. Tir : deux poissons sur le flanc. La victime collatérale est bien petite, dommage.

La tête est en effet fortement inspirée des Abellan. Le reste n'a rien à voir : ce sont des petits bricolages légers, volontairement cheap et finitions inexistantes, mais fonctionnels. J'en ai fait deux : 65 cm et 90 cm. Je me tâte à faire un 115 cm pour compléter le trio. J'avais fait un sujet dédié ici :

Un grand bravo pour ce magnifique poisson ! Et merci pour la vidéo qui est une belle leçon.

La mono ... il faut s'accrocher. Mais une fois qu'on y est les sensations de glisse sont incomparables. Malheureusement en bassin de 25 m et virage en petite profondeur (80 cm) c'est quasi-impossible à utiliser. Je suis donc revenu au 100 % bipalmes. Cette semaine entraînement un peu hybride : "longues" distances avec départs fixés un peu courts. Oblige à nager plus vite que d'habitude. Le coeur monte mais ça passe. 6 x 50 m poumons vides départ 1'30. 6 x 75 m poumons pleins départ 3'. 4 x 87,5 m départ 3'30. 3 x 100 départ 4'. On a bien chargé et on est un peu crevés. On finira par des éducatifs avec tout le monde.

C'est un extrait d'une vidéo de Dawid Dereniowski (chasse au Canaries). Je vous invite à aller voir sa chaîne youtube (Dawid PescaSubmarina). Il a sorti et continuera a sortir plus de pélagiques que nous n'en verrons jamais dans nos rêves, la plupart du temps au double sandow et moulinet. Et si sa config était la bonne ? Et si ça lui permettait de mettre la flèche où il veut ? Et s'il savait ce qu'il fait ?

Ce n'est pas encore actif. Les contours de l'extension de la réserve de Cerbère-Banyuls ont été arrêtés et doivent maintenant être validés par le ministère de la transition écologique avant décret. Pas avant 2025 ou 2026.

Merci beaucoup pour l'information Ouzio. Voici le mémento réglementaire qui vient d'être publié sur le site du parc : https://parc-marin-golfe-lion.fr/documentation/memento-reglementaire

Fin d'après-midi. Beau temps après deux jours de tram qui a pourri la visi. Je commence par les herbiers sous le vent où la mange est venue se réfugier. Je laisse passer une caravane de gros muloches et derrière un loupiot ferme la marche, tir plein fer. La même histoire se répète 200 m plus loin mais le loup correct arrive à contre-sens des mulets. Je me laisse surprendre, pivote rapidement l'arbalète et l'embroche par l'arrière. Toute cette mange m'incite à palmer jusqu'aux secs. Eau très sale, pas de gros prédateur mais un mur de limons, peut-être 150 individus. Je me laisse entourer par ce magnifique tonneau jaune argenté. La perspective de griller du limon en février me plait. J'attends un axe favorable pour faire un doublé.

Hier matin rapido sur la CB. Le vent est tombé mais la houle est encore là. Je cherche les poches d'eau sale où les lames se soulèvent et se brisent. Les loupiots sont bien là mais rien de beau. Au bout de 30 min de lessiveuse avec des ptiloups qui reviennent à la charge, je cède à la tentation et en cueille un derrière l'ouïe. Plus profond dans les blocs c'est très sombre. Je fais une erreur de casting dans un paquet de sars bien rangés. Vache maigre.

Mois de janvier dédié à l'hypercapnie pour ré-apprendre à palmer après les fêtes. Séance 1 : série décroissante hypercapnique classique. 8 x 50 m départ 1'30 8 x 50 m départ 1'15 8 x 50 m départ 1' 8 x 50 m 5 inspi de recup. Séance 2 : on allonge les distances. 8 x 75 m départ 2'30. 8 x 75 m départ 2'. 4 x 75 m départ 1'45. Séance 3 : récupération active en nage de surface : on ne s'arrête jamais. On récupère toujours la distance nagée en apnée. 3 x 25m - 3 x 37,5 m - 3 x 50 m - 3 x 67,5 m - 3 x 75 m. En février on passe à l'hypoxie. Séance d'hier : 2 x 1' statique + 50 m récup 2' 8 x 75 m lents (nager en 2 min minimum) récup 2' 30". 6 x 87,5 m récup 2' 30". 3 x 100 m récup 4'.

Deux sorties ce week-end. Temps magnifique, air à 20 °C, pas de vent, visi excellente quasi 15 m. Premier jour, la bonne visi m'invite à aller voir ce qu'il y a au fond en hiver. Réponse : rien de rien. Ah si, toujours les limons dans le léger courant qui semblent bien décidés à passer l'hiver dans l'eau froide. Ya pu d'saison. Sur le retour je fais un muloche en préservant les filets pour l'aïoli. Deuxième jour direction le spot à loups. Une grosse femelle bien pleine vient tranquillement, suivie par des prétendants trop petits. Je contemple la danse et m'amuse de la différence d'âge. Coup d'œil latéral avant de quitter le poste : je découvre sur mon épaule un retardataire correct qui a manifestement été plus intéressé par moi que par elle. Je pivote rapidement l'arbalète et l'épingle dans sa fuite. Sur une indienne je remarque une dodo qui grignote sur un plateau rocheux. Je fais un détour pour arriver derrière elle et : brochette.

La longueur de sortie de flèche : querelle des anciens et des modernes. Je suis passé du traditionnel "longueur de tube +40 cm" sur les tubes classiques à "l'ardillon repose sur la tête" sur les bois. J'ai recoupé à la bonne taille des fleches trouvées au fond, pingre que je suis. Je fais autant de cartons sur les quelques poissons qui veulent bien s'approcher. J'y vois l'avantage d'être moins encombrant à longueur de fût égale ce qui est bien pratique pour se planquer ou à l'indienne dans les anfractuosités exigues. La bonne longueur, c'est quand la flèche atteint le poisson.

J'ai exactement la Beuchat espadon compétition en 7 mm depuis 3 ans. Je l'utilise jusqu'à une eau à 13°C. Petit et frileux, je suis content de l'isothermie en surface, de la coupe et de la robustesse. La cagoule est bien enveloppante et galonnée, comme toutes les extrémités de la combi. En 3 ans elle n'a pas bougé malgré des postes bien engagés dans les rochers. Défaut : en effet elle s'écrase facilement avec la profondeur et c'est franchement handicapant : perte de protection thermique et augmentation de ta densité. Je l'avais eu pour pas grand chose mais vu le prix aujourd'hui ce n'est plus du tout une affaire. La veste seule atteint presque le prix de l'ensemble d'il y a quelques années. La cressi ne sera pas mieux. Comme dit Le Cévenol le sur-mesure type Subevasion te permettra d'avoir un neoprene de meilleure qualité (Sheico) et une coupe adaptée à ta morphologie pour ... moins cher.

Cet aprem sous le soleil. Grand beau temps, j'ai la mer pour moi tout seul. Quand je me glisse à l'eau je comprend pourquoi : 13°C. Après la semaine de tram et les pluies, le flux SE a ramené du gélatineux. Beaucoup de loupiots. Je verrai des limons qui se sont trompé de saison. Toujours aussi beaux à regarder, ils grandiront encore en attendant l'été. Je me décide finalement à faire un ptiloup.

Il faut varier les techniques. Je préfère le virage avec poussée au mur. Même avec des palmes longues. Veiller à ne pas pousser avec les talons pour ne pas coller toute la voilure et ne pas pousser trop fort pour ne pas perdre la détente. Hier soir le coach est malade. Avec le binôme on part sur une série endurance : une heure de 50 m départ 1'30" poumons vides.

Ce soir on commence par des rappels de RIFAA avec mannequin et rétropédalage. Comment bien se cramer les cuisses avant l'apnée dynamique bipalmes. 6 x 30" statique + 50 m départ 2' 30" - 45" - 1' statique + 75 m récup 2' 30" - 45" + 87,5 m récup 2'30". 2 x 100 m récup 3'

Grosse séance hypercapnie hier soir. L'entrée : 8 x 25 m départ 30". Le plat de résistance : 16 x 50 m départ 1'. Le dessert pour les gourmands : 8 x 75 m départ 2'.